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POUVOIR - PARTIS POLITIQUES - COUP D’ÉTAT Cascade de barbaries pour contrarier la transition : est-ce donc ça, le PNDS ?

Pnds TarayyaLe Niger a connu, dans son histoire, pas moins de cinq coups d’Etat mais jamais, ces renversements de pouvoir, à l’interne, n’ont connu des contestations du genre de ce que l’on vit aujourd’hui, quand chacun peut savoir que les dirigeants de l’ancien système balayé ne font pas très attention au peuple pour croire qu’ils pourraient bien mériter ce qui leur arrive. Diori et Ali Chaibou – ce dernier victime d’un coup d’Etat de la part d’une manipulation d’une certaine opinion qui a fini par avoir raison de son règne – avaient été chassés du pouvoir ; le premier tout en restant humble pour ne rien entreprendre contre le pays, ayant pourtant autour de lui en Afrique bien d’amitiés, pour tenter de déstabiliser le pays parce qu’il aurait perdu le pouvoir, comprenant sans doute lui que ce n’est pas pour autant la fin du monde ce que dira, des années plus tard, le président Ousmane et pour qui, après la présidence une autre vie pouvait être possible. Ali Saibou, face à ce que l’on a pompeusement appelé les forces vives de la nation qui est découvert des années plus tard comme une grande escroquerie et un complot contre la nation, n’avait jamais tenté de contrarier le cours de l’Histoire, restant pour résister au moins pour que, par les excès et les dérives d’une certaine jeunesse immature, le pays ne plonge pas dans le chaos, collaborant courageusement avec les acteurs de la conférence nationale pour que ce pays, siens, reste, pour chacun, un pays vivable et sûr. Des années plus tard, l’on est bien obligé de reconnaître les sagesses de cet homme à qui le pouvoir n’avait jamais fait perdre la tête et il aura tout supporté de ses détracteurs qui vont jusqu’à attenter à son honorabilité, à sa dignité de père de famille. On l’a vu d’ailleurs, il a suffi que ces gens arrivent au pouvoir pour qu’ils mêlent vie privée et famille dans le jeu politique, n’ayant plus d’argument, oublieux de leur slogan-fétiche – la force des arguments – pour descendre dans les égouts et vilipender des personnes sommes toute responsable. Ils avaient même voulu traîner dans la boue la mémoire de Seyni Kountché. Parce qu’ils avaient le pouvoir, ils ont cru qu’ils pouvaient tout se permettre.

Mamadou Tandja avait aussi été victime d’un coup d’Etat alors qu’il avait le parti le plus implanté et le plus grand et plus inclusif du pays. Pour autant, personne, pas même ceux qui peuvent avoir des raisons de lui en vouloir pour ce qu’il leur a fait subir alors qu’ils étaient du même bord politique, n’a osé prendre quelques initiatives vengeresses pour lui faire payer, par rancune, l’oubli de ses amitiés. Mais on sait que ce sont les mêmes acteurs qu’on plaint aujourd’hui qui le poussaient à l’égarement.

Mais pourquoi, quand aujourd’hui, c’est contre le PNDS qu’on fait un coup d’Etat,le ciel doit-il tomber sur le Niger ? Or, qui ne sait à quel point leur gestion a éprouvé ce pays pour ne jamais attendre de la part du peuple, la sympathie qu’ils ne peuvent mériter ? Peuvent-ils ne rien voir du grand soulagement des Nigériens après ce coup d’Etat qui a délivré le peuple de leurs prédations et de leurs injustices, de leurs persécutions et de leurs cynismes ? Ce pays a trop souffert sous les Renaissances du PNDS qui laissent aux Nigériens les pires souvenirs de leur vie.

C’est d’autant tragique qu’on ne peut s’attendre à ce que ces socialistes tirent les leçons de leurs échecs. Ils pensent que ce doit être eux, et eux aujourd’hui encore et toujours. Ils ont tort. Il ne faut donc pas se tromper, ces gens ne peuvent jamais changer, de quelque bord dont ils puissent se revendiquer dans le contexte actuel où par le déchirement de leur parti celui-ci a fini par succomber aux contradictions qui le traversent. Mais ne veulent pas en rester là, ils veulent qu’une guerre détruise ce pays ; Ouhoumoudou ne voyait même pas comment ce pays peut résister à la batterie de sanctions décidées par la CEDEAO sous injonction d’Emmanuel Macron, déçu par l’effondrement de son troisième pilier au Sahel.

Le PNDS, peut-il donc faire ça aux Nigériens et au Niger ? Faut-il croire que le Niger ne les aurait jamais intéressés et qu’ils seraient venus en politique pour le conquérir pour leurs seuls intérêts - mafieux ? Est-ce donc ça le socialisme ? C’est triste. Le socialisme, sous nos cieux, a déçu. Ses hommes aussi.

Depuis qu’ils perdaient le pouvoir, ils rentraient en transe, insultant et calomniant, criant sur tous les toits que Dongo s’abattra sur le Niger. Ils rentraient en résistance car eux ne veulent pas accepter qu’un coup d’Etat les fasse partir du pouvoir comme cela est souvent arrivé dans le pays, sans que la gestion de ceux-là n’atteigne de tels seuils de dérive comme ceux auxquels les renaissances allaient. Le pétrole qui venait les enivrait. Ainsi, à l’intérieur du pays les caciques ont tenté de manifester mais ils ont compris que l’ambiance nationale ne pouvait pas les aider, quand ils peuvent enfin comprendre que les militaires ne venaient pas pour s’amuser, à ramer contre-courant de l’Histoire.Et ils ont abdiqué, cherchant d’autres moyens, notamment en prétextant un soutien au CNSP et à la transition et en usant d’intox.

D’autres, en exil, depuis qu’ils trouvaient les moyens de se déguiser pour sortir du pays, avaient cru qu’ils pouvaient à distance animer une opposition au CNSP et à la Transition, relayant le discours d’Emmanuel Macron qui voudrait faire croire que les nouvelles autorités ne sont pas légitimes et qu’il leur fallait le quitus de Paris pour exercer le pouvoir, refusant de considérer le vent du souverainisme qui souffle sur le pays. Avec le soutien de la CEDEAO, ils avaient trop cru à leur combat. Ils oubliaient que les Nigériens seuls décideront désormais pour leur pays.

C’est ainsi qu’ils appelèrent la communauté internationale, commandant des sanctions auprès de la CEDEAO, à étouffer leur peuple en le privant, par la fermeture des frontières, pour isoler le pays, leur pays, le priver de vivres et de produits pharmaceutiques ; ils appelaient même à attaquer militairement leur pays, croyant que tant que ce n’est pas eux au pouvoir, le pays pouvait être mis à feu et à sang. Mais tout cela avait échoué, et depuis des jours, l’on voit se dérouler sous nos yeux, le plan B pour lequel Rhissa Ag Boula repartait dans le maquis, promettant de réduire le pays en cendre, peut-être pour venir gouverner le pays fantôme qu’ils auront réussi à installer. En effet, depuis quelques jours l’on apprend sur les réseaux sociaux, des attaques revendiquées par des groupes armés et des enlèvements d’autorités, défendant ainsi, à les entendre, la cause perdue de Bazoum, sinon du PNDS, forcément dans les placards de l’Histoire aujourd’hui. Le Niger a besoin d’avancer et ne peut s’encombrer des gémissements d’acteurs qui vivent leur agonie politique parce qu’ils n’auront pas fait le bien pour le Niger et pour son peuple. Ils aiment voler.

Est-ce donc ça que ces gens nous promettent ? Le chaos tant qu’ils ne sont pas au pouvoir, tant que ce ne sont pas eux qui gouvernent le pays ?Mais alors, l’adversité politique, peut-elle aller à ce point de cynisme ?

Peuvent-ils avoir oublié qu’ils avaient trouvé normaux tous les coups d’Etats post-conférence nationale qu’ils avaient cru leur ouvrir une voie pour aller au pouvoir et pour ce, s’accommodaient de putschistes, soutenaient et faisaient, pour leurs intérêts, l’apologie du coup d’Etat salvateur? Les Nigériens n’ont pas oublié. Ils n’ont rien oublié. Pourquoi, alors qu’on tuait un président en fonction dans le même pays, et que personne ne fit rien pour en vouloir à tout le pays jusqu’à aimer qu’un autre vienne le détruise, aujourd’hui, alors qu’on n’a touché au cheveu de personne, on voudrait que le pays s’embrase et sombre ?Le sabotage de l’oléoduc, les attaques et les prises d’otages ne réglèrent ni les problèmes de ceux qui commettent de tels actes, ni ceux de Bazoum ni d’Issoufou Mahamadou ou du PNDS plus généralement. Le Niger est plus important que tous !

Dans ce pays, plus rien ne sera comme avant. C’est le message du CNSP. C’est sa promesse au peuple, à l’avenir de ce pays qui mérite d’en avoir un. Le Niger a besoin de paix et c’est à cela que travaillent tous les Nigériens. Ceux qui s’en écartent, payeront. Le CNSP a promis de créer toutes les conditions pour que la paix revienne en mettant hors d’état de nuire tous ceux qui, par des haines inavouables, aspirent à détruire ce pays depuis que sa gestion leur échappait et qu’ils ne peuvent plus disposer de ses richesses comme ce fut le cas sous les renaissances.

Et il y a de bons signes : ceux qui attaquaient le pipeline, et ceux qui enlevaient le Préfet à Bilma, savent qu’ils sont désormais le grill, traqués et on aura leur peau comme l’armée, vaillante, la semaine dernière, éliminait Abdoulaye Souleymane Idouwal, un méchant membre influent du groupe de l’État islamique, lors d’un raid militaire effectué vendredi dans la région de Tillabéri.

Le Niger d’aujourd’hui ne peut être celui que les Nigériens ont connu sous les Renaissances. Oui, ce pays changera ! C’est notre foi. C’est notre espoir.

Gobandy (Le Monde d’Aujourd’hui)