Levée de l’immunité du président déchu Bazoum rattrapé par l’histoire : à qui le tour ?
Le Niger, pendant douze ans et demi aura tout connu sous les socialistes nigériens : sectarisme, corruption à grande échelle, détournements massifs, enrichissement illicite jamais égalé, ruine de nos valeurs, destruction de l’unité nationale, vandalisme sur le sens du patriotisme, aristocratisation de notre démocratie, etc. Tout a été saccagé et le 26 juillet 2023, quand le Général Tiani, avec ses compagnons, décidait de « sauver la patrie », il n’en restait que des ruines, des parties ravagées de notre patrimoine national bradé ou violé. Le pays, plus de soixante ans d’indépendance après, n’aura jamais connu des dirigeants aussi minables et rapaces comme ceux que le socialiste – un socialisme frelaté – leur prêtait. Il avait tout détruit dans ce pays, même nos rêves et nos espoirs. Tous voulaient être des milliardaires et ils volaient comme pas possible. On dirait qu’ils l’ont dans les gènes ! Pire, fous de grandeur, les socialistes qui ne peuvent jamais penser à l’intérêt général, ne se battent qu’à se remplir les poches et les maisons, à tout racler de ce qui appartient au pays : son or, son pétrole, ses rêves. Surpris sur le pétrole où ils se battaient, l’armée, par patriotisme, leur avait forcé la main pour leur arracher le bien de l’Etat qu’ils voulaient détourner à leur seul compte, déshéritant la nation ainsi spoliée. C’est triste et grave. Des socialistes, dans un pays aussi pauvre qui ne rêvent que de s’embourgeoiser, trahissant ainsi les valeurs d’une idéologie qu’ils trafiquaient pour parvenir au pouvoir, on en trouve qu’au Niger, le pays d’Issoufou le grand socialiste bourgeois. Pendant longtemps, les Nigériens se souviendront de ce socialisme prédateur, de ses ravages, de ses iniquités, de ses injustices, de ses persécutions, de tout le mal qu’il fit à ce pays et à ses enfants.
Mais depuis cette nuit terrible pour l’ancien régime, le compte à rebours commençait, annonçant des jours difficiles aux princes déchus qui trafiquaient le socialisme et ses valeurs fondatrices, malmenaient un peuple qu’ils ne savent plus respecter et servir ? Ils comptent des milliards et des villas cossus, des industries et des domaines vastes à travers le pays, des appartements à l’extérieur, des comptes garnis sous des prête-noms qui ont le rôle de fructifier la manne volée aux Nigériens, des épouses nombreuses choyées et des enfants gâtés. Alors que le Niger s’enlisait, eux se la coulaient douce, heureux de s’enrichir au détriment d’un pays qu’ils sont supposés servir. Depuis bientôt un an, découvert dans ses jeux troubles et troublants, le président que renversait l’armée nationale, est entre les mains de la « Junte », vivant son sort avec le courage d’un homme qui sait qu’il est désormais à découvert et qu’il a tout perdu pour ne plus avoir peur de faire face à son sort, n’ayant de choix que de jouer au téméraire pour la sympathie de ceux qui, peu nombreux dans le pays, continuent à le soutenir, mais misant sur le soutien futile d’Emmanuel Macron pour lequel il semble travailler à la tête du Niger et qui n’arrête pas de saluer son courage sur commande, dérisoire et bien suicidaire, ne serait-ce que pour l’image qu’il devrait laisser à la postérité et dans l’Histoire de ce pays adopté .Bazoum oubliait de faire attention à lui-même, ne serait-ce que pour l’héritage de sa progéniture qui voudraient certainement d’un nom bien plus brillant qui ne peut pas justifier ses déboires que par les seules trahisons d’un ami au coeur froid, il est vrai, pour jouer ses intérêts.
C’est dès le lendemain du coup d’Etat que l’on avait entendu les charges retenues contre le président déchu accusé de haute trahison et d’intelligence avec le terrorisme, quand de ses aveux, l’on apprend que des terroristes seraient des « amis », les protégeant contre l’armée nationale qui les combat. Pour ouvrir un procès contre l’homme, il fallait une étape déterminante qui consiste à la levée de son immunité. Après plusieurs rounds, non sans avoir, de la part de ses avocats qui doivent justifier leurs honoraires, à jouer sur du sensationnel, abandonnant le procès et criant au scandale quand ils se découvrent impuissants face au cas, la Cour d’Etat finit par annoncer la levée de l’immunité de Bazoum Mohamed aujourd’hui réduit en un justiciable ordinaire, que dire, pour reprendre les propos prophétiques du SAMAN, un « Justiciable lambda ». Nos vies ne sont que vanité. Pourtant, Bonkano avait averti qu’il fallait faire attention à la vie et surtout aux jeux de la politique car, disait-il, « un jour on est le chasseur, un autre on est la biche ». Il n’a pas tort, le Philosophe-self-made qui ne sortait pourtant pas des académies et qui avait réussi à bluffer la Conférences Nationale et ses intellos trop naïfs à croire que ceux qui étaient de certains cercles du pouvoir avaient manié des milliards.
Cela aidait d’ailleurs à comprendre leurs dérives au pouvoir. Pour le sort de ces hommes rattrapés par l’Histoire qui manquaient d’humilité et de pudeur à mieux se conduire devant les hommes, déclarant péremptoirement qu’ils réglaient leurs comptes à certains Nigériens, il n’y a dans le pays que peu de gens pour verser des larmes tant, pour s’en consoler, ils peuvent dire, qu’ils auront mérité ce qui leur arrive aujourd’hui. On ne met jamais le doigt dans les yeux de Dieu, avertit l’adage. Mais le vertigo les poussait à tous les excès et à des folies de grandeur, toisant l’Être Suprême !
La nouvelle était donc tombée depuis vendredi dernier, un peu avant la fête de Tabaski. Et la nouvelle avait tout de suite inondé la toile avec des internautes qui se la partageaient, faisant le tour du monde. C’est sans doute là une autoroute qui s’est ouverte pour aller à plusieurs autres dossiers préviennent bien d’analystes avertis pour lesquels, l’on ne peut prendre la tête du serpent qu’en se saisissant de la queue. Ils n’ont pas tort. Les acteurs de la Renaissance se connaissent bien pour avoir été des complices consentantes dans bien de dossiers compromettants qu’ils avaient gérés ensemble et qui les impliquaient dans les mêmes crimes. Devant les juges, Bazoum a sans doute conscience qu’il ne coulera pas seul, connaissant la géographie de la mafia qui les impliquait tous. Le flic qu’il avait été, détient aussi – on l’imagine – bien de preuves de ce qui compromet d’autres acteurs dans la mafia organisée de leur règne dont le capitaine, quoiqu’on dise, reste et demeure, le sieur Issoufou qui avait régné en dieu sur le parti et sur le pays. D’autres, paniqués, peuvent d’ailleurs vouloir qu’il ne parle pas, par solidarité à ce que fut le PNDS qui n’est, en vérité, qu’un instrument au service de l’hégémonie d’Issoufou.
Play-back du fil de l’Histoire récente….
Les socialistes nigériens ont cru qu’ils étaient tellement puissants qu’ils avaient tout le contrôle de la marche de l’Histoire pour, ad vitam aeternam, tout décider, dans le pays et dans le temps, par la seule volonté de leur idole, cet homme qu’ils divinisaient au point d’en faire le surhomme. Bazoum Mohamed, aujourd’hui, ne dispose d’aucun privilège de juridiction, et devra répondre, devant les Juges de sa responsabilité dans certains faits qu’on lui reproche. Il peut en ces moments compliqués de son parcours, dans son isolement, se souvenir des propos de Hassane Ayouba, Alors Secrétaire Général du Syndicat des Magistrats du Niger (SAMAN) qui avait, en une époque de terreur, tenu, non sans hardiesse, ces propos qui grouillent encore dans bien de consciences qui s’étaient crues invulnérables. Bazoum peut enfin se souvenir de ces propos du SAMAN qui avaient gêné dans certains milieux politiques. Pourtant tout le monde savait qu’il ne disait que la vérité qui fâche. Réagissant avec les mêmes arrogances face aux Juges nigériens, l’ancien ministre de l’Intérieur et président déchu, dans ses zèles pour plaire à Issoufou, oubliait jusqu’à ses devoirs de réserve vis-à-vis du pouvoir judiciaire auquel il ne pouvait pas, normalement, comcommander. Indigné par de tels propos qui venaient d’un ministre de la République, le syndicat des magistrats du Niger n’était pas allé du dos de cuillère pour dire tout son dépit face aux accusations désobligeantes du ministre hors norme qui ne supportait pas les juges incorruptibles et intègres – car il en restait quand même beaucoup dans le pays. En tout cas le SAMAN avertissait – et les internautes avaient largement partagé la vidéo ces jours-ci, se demandant si l’Histoire n’est pas en train de rattraper l’homme : en effet, apprendon de cette archive, « Le SAMAN dit prendre acte des propos du ministre Bazoum Mohamed et lui rappelle que ni lui ni Massaoudou Hassoumi encore moins le président Issoufou Mahamadou n’est audessus de la Justice. Nous rappelons au sieur Bazoum qu’il reste aux yeux de la Justice comme un simple justiciable lambda et qu’il soit rassuré que son titre de ministre d’Etat sans contenu ne lui sera d’aucune utilité quand l’heure de la vérité sonnera où il viendra forcément rendre compte à cette même Justice qu’il ne cesse de vilipender avec sa rhétorique habituelle teinté de mépris et de haine envers les magistrats du Niger. Nous le rassurons qu’avec son camarade Massaoudou qui qualifie de suspecte une décision souverainement prise par un Juge du Siège parce que non conforme à ses desseins machiavéliques et répondront inéluctablement devant la barre de la Justice car comme le dit cet adage séculaire, «les hommes passent mais les institutions restent » ». Quelle prophétie ! L’heure, grave, a donc sonné ? Terrible destin !
L’Histoire a donc donné raison au SAMAN qui, misant sur le temps, a aujourd’hui la possibilité, sans que l’autre n’ait aucun moyen de pression sur son administration, d’appeler à la barre des gens qui s’étaient crus intouchables, à croire qu’ils peuvent tout se permettre indéfiniment dans le pays, ne donnant aucune place à Dieu, dans ce qu’ils ont cru être leur destin. En effet, après cette première et grande étape, théoriquement, rien ne peut empêcher d’aller dans un procès contre le président déchu ce d’autant que les avocats eux-mêmes disent s’y préparer, promettant de continuer « leur » combat qui reste, après tout, un combat d’avocat qui n’a jamais déclaré son échec dans un dossier pour ne promettre à son client, et notamment de l’envergure d’un Bazoum, de faire des miracles. Ils sont dans leurs rôles. Jamais ils n’ont réussi à faire bouger des montagnes même quand ils peuvent se croire être de la trempe d’un Vergès.
Le prochain procès de Bazoum Mohamed ouvrira la boite à pandore et on sait à quel point bien d’acteurs de l’ancien régime craignent ce procès qui pourrait étaler aux yeux du monde toute la laideur de douze années de gestion calamiteuse du pays où, pour se faire de l’argent, des hommes et des femmes, étaient prêts à accepter toutes les compromissions pour lesquelles, aujourd’hui rattrapés par l’Histoire, ils doivent répondre. Les officiers nigériens savent qu’ils jouent leur crédibilité face à un peuple assoiffé de justice et savent surtout qu’ils n’ont pas droit à l’erreur pour rentrer, enfin, dans la grande Histoire et dans la légende. Toute l’Afrique les regarde et fonde ses espoirs de libération totale sur eux et sur leurs frères du Mali et du Burkina Faso. Tous ceux qui ont servi sous Issoufou et qui avaient été très proches de lui, savent la mal gouvernance dont ils se sont rendus coupables pour craindre les représailles de la justice.Chacun, dans ce monde, a ce qu’il aura mérité. Kountché et Tandja peuvent dormir tranquille, eux qui savaient se mettre résolument au service de la nation et du peuple.
A qui le tour ?
C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui sachant bien que si Bazoum devrait être coupable et méritant poursuites, il ne devrait pas être seul quand on sait la vaste escroquerie et l’immense crime dont le pays a été victime sous l’ancien régime. Nombre d’observateurs pensent d’ailleurs qu’avant un autre, c’est surtout l’ancien président Issoufou, celui qui a fait construire les rails les plus inutiles de l’Histoire et du monde, l’homme qui, seul, décidait de faire installer des troupes étrangères dans le pays, l’homme qui laissait, sans punir ses amis et lieutenants, voler et détourner autour de lui, qui devrait répondre et être traîné devant les juridictions du pays. Il va sans dire que pour bien d’autres dossiers l’on pourrait s’attendre à voir Bazoum demander que son « ancien » ami réponde avec lui. Déjà, quand on voit le jet de pierres auquel s’adonnent les deux camps, l’on ne peut que s’attendre au grand déballage pour révéler les profonds secrets d’une gestion qui aura été la plus désastreuse de l’histoire du pays. N’est-ce pas que les avocats de Bazoum disaient être prêt pour défendre leur client ? On sait sur quoi ils misent : les ramifications et le puzzle de la mafia sicilienne, pardon, socialiste nigérienne : drogue, trafics divers, vols, pillages, escroquerie, corruption, crimes divers, …
La liste est longue. Ils savent sans doute qui fait couler Bazoum mais ils savent que celui-là aura été quand même peu prudent dans ses intrigues pour ne pas tomber dans les pièges qu’il tendait à l’ami qu’il voulait sacrifier pour la promotion politique du Fils adoré, et ainsi réduire la démocratie nigérienne en une piètre oligarchie. Les prochains jours, dans la suite de cette saga judiciaire qui commence, pourraient être riches en rebondissements. Comme quoi, les Nigériens regardant dans un coin de leurs misères et de leurs souffrances l’imbroglio, voyant une main de Dieu dans cette marche inexorable du cours de l’Histoire : comme quoi Dieu seul commande nos destinées.
On voit tout le monde. Le soutien calculé et intéressé au CNSP n’est qu’un gilet dérisoire : ceux qui devraient répondre, répondront et ils ne peuvent se plaindre que d’eux-mêmes pour avoir refusé d’entendre raison, sûrs de leur puissance infinie qui s’abîme aujourd’hui face au pouvoir incomparable de Dieu. Oh, Allah !
Par Korombeysé (Le Canard en furie)