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Vers la rectification : Le poste du Premier ministre est-il menacé ?

Cela fait des semaines, sinon des mois, que l’on parle, sans cesse, de remaniement imminent du gouvernement, mais sans que l’on ne voie rien venir. Bazoum, continue à marcher à pas hésitants, à trottiner avec sa vieille machine gouvernementale fatiguée, malade de rouille et de confiance en soi. Pourtant, il ne reste plus d’autres choix à la Renaissance acte III que cette ultime audace du changement des hommes pour aller au changement. Raisonnablement, rien ne saurait compromettre cette ambition si tant est qu’elle existe. Car, comment Bazoum Mohamed peut-il convaincre qu’il veut réellement assainir s’il n’est pas capable, s’en lavant les mains, de demander à toux ceux qui, du gouvernement de Ouhoumoudou, traineraient des casseroles bruyantes, à aller s’innocenter devant les juges ? C’est l’Etat de droit qui l’exige et il y va de l’intérêt de ceux qui sont soupçonnés d’avoir des mains sales d’aller se blanchir afin que leur honneur soit sauf. Il est inadmissible que certains Nigériens aillent en prison et que, d’autres, pour des fautes plus graves, sous les mêmes lois, en soient soustraits.

Mais, depuis quelques jours, selon des sources politiques, ce serait la tête même du chef du gouvernement qui serait visée pour changer de Premier ministre après deux années d’inefficacité, de nonchalance. On a comme l’impression que le Premier ministre manque de conviction et de foi dans ce qu’il fait, tant il est effacé, ne jouant que pour les honneurs. Pour certains, plus que de se plaindre du caractère terne du personnage, il y a à s’inquiéter de sa lassitude, de ce qu’il semble manquer d’énergie pour le métier. On reproche aussi à sa personnalité de manquer de leadership et de charisme pour mener à bien la conduite d’une équipe gouvernementale qui aspire à avoir des résultats au coeur de tant de défis. Pour provoquer les mutations souhaitées, il va sans dire que Bazoum Mohamed et tous ceux qui voudraient qu’il réussisse savent bien que la traction laborieuse de son Premier-ministre recommandé par certains milieux du parti ne saurait faire bouger les lignes, plantées dans une inertie qui, depuis deux ans, a fini par agacer les uns et les autres, notamment au sein même du système.

Ouhoumoudou, ressentirait-il le besoin de se mettre en retrait de la politique pour se préserver et préserver sa santé que l’on dit fragile, ou au contraire, voudra-t-on l’évincer pour absence de résultats ? Personne ne peut pour le moment répondre à cette question, mais l’on apprendra de sources politiques que c’est au sein de son parti qu’il y aurait quelques remue-ménages en vue de le remplacer. Et ils seraient nombreux à s’agiter pour le poste ! Mais depuis, les spéculations vont bon train, avec aujourd’hui, cette question que tout le monde se pose : qui devra succéder à Ouhoumoudou à la tête du gouvernement ? Doit-il être, dans la logique du partage qui a prévalu, toujours un autre de la région de Tahoua afin de permettre à Issoufou de garder le même contrôle sur le pouvoir et sur Bazoum Mohamed ?

La personnalité qui devra prendre la place de l’actuel Premier ministre, devra-t-elle consacrer les ruptures dont on parle depuis quelques temps au sein du parti pour qu’enfin Bazoum ait à cette place l’homme de son choix, son homme de confiance, pour gouverner selon ses choix et ses volontés ? Ce choix, comme ceux opérés il y a quelques jours au sein de l’armée, devront-ils permettre à Bazoum Mohamed de reprendre la main sur un pouvoir qui lui a jusqu’ici échappé ? C’est donc peut-être la dernière fois pour lui de s’affirmer et de se mettre sur les rails pour enfin être le capitaine du navire.

Les prochains jours nous en diront davantage.

Ali Soumana