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Sorties de Bazoum et Kaboré sur les relations avec la France : On ne peut plus être plus clair

En marge d’un sommet de l’OTAN, il y a quelques mois, le président français, Emmanuel Macron, intimait un ordre aux présidents du G5 : « j’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence, ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions. Je ne  peux ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit alors même que l’ambiguïté  persiste à l’égard du mouvement anti-français parfois porté par des responsables politiques. » Devant les hésitations de nos présidents, Macron convoque trois d’entre eux en marge d’un sommet sur la paix à Paris. De retour de la capitale française, Kaboré du Burkina Faso et Bazoum du Niger sortiront la semaine dernière pour être à ce sujet on ne peut plus clair. Pour le président nigérien « la France est un allié et le meilleur au Niger. Elle a consenti le plus de sacrifices et d’efforts au Sahel. » Et seulement quelques heures après cette sortie, la France administre la preuve du contraire. Ses soldats tirent, c’est en tout cas ce que disent des témoins interrogés par des reporters de TV5, sur des Nigériens désarmés à Téra. Des manifestants qui tentaient, comme ceux de Kaya au Burkina quelques heures auparavant, de bloquer un convoi militaire français venant de la Cote. Un communiqué de ministre de l’Intérieur disait que les Français voulaient se dégager. Ils ont tiré à balles réelles. Trois morts et une vingtaine de blessés. Pourquoi les Français ont-ils fait ça à Bazoum ? Plus grave on a pas encore entendu un communiqué de ces derniers ne serait-ce que de condoléances à défaut d’assumer ces assassinats. Même si les victimes sont de pauvres bougres de nègres, elles ont, comme les singes, de la famille. Et on s’étonnera d’un mouvement anti-français. La mission Voulet Chanoine n’a pas fait mieux. Contrairement au président du Faso qui dit avoir entendu le message de ses compatriotes et promis de vigoureux changements dans la chaîne de commandement l’appareil sécuritaire, le président Nigérien a cherché à convaincre que son prédécesseur et lui sont loin d’être des valets de la France. De part certainement de leur formation syndicale et leur idéologie. On peut simplement noter que le prolétariat s’est enrichi. Plus inquiétant. Le président Bazoum dit qu’il a tout fait pour permettre à l’Armée d’être plus performante. Pour le moment, au vu des résultats, il y a problème. D’où la nécessité pour le président Bazoum de tirer les conséquences. Comme au Burkina Faso, il va falloir revoir la chaîne de commandement. Une armée qui a pu faire face à deux rebellions dans une zone très peu hospitalière et avec des moyens qui n’ont rien à voir avec ceux d’aujourd’hui, peut bien venir à bout des terroristes qui écument la zone des trois frontières et qui sont le plus souvent chaussés de sandales. Que s’est-il alors passé ? La troupe n’a-t-elle plus confiance à sa hiérarchie ? Pourtant il existe encore des chefs valeureux dans notre armée. Le rôle réservé par Macron au troisième mousquetaire est révélateur. Le président Tchadien est commis pour convaincre le président malien de surseoir à un accord avec les paramilitaires russes et organiser des élections dans les délais voulus par la France. Les Africains sont-ils encore considérés comme des hommes des cavernes ?  Comment un président qui s’empare du pouvoir en violant la loi fondamentale de son pays peut-il convaincre un autre qui a aussi usé de la manière forte pour accéder au pouvoir. Un puschiste qui demande à un autre de rendre le pouvoir. C’est une insulte à l’intelligence des Africains. Que cherche t-on en obligeant les militaires maliens à remettre le pouvoir aux civils dans quelques mois ? De toute évidence, les autorités françaises ont un agenda caché. Plus la transition malienne dure, plus elle mettra à nu l’issue de celle du Tchad. On ne voudrait pas d’un militaire au Mali mais on pourrait tolérer un militaire au Tchad à l’issue des dix huit mois de transition. C’est peut-être la raison de la frénésie. Il faut surtout craindre pour le Mali qui manifestement risque au mieux une crise post électorale si ces dernières sont organisées sous la pression et dans la précipitations. Là, pas d’inquiétude. La jurisprudence est là : la Côte d’Ivoire. Surtout que les gâchettes faciles qui ont installé Ouattara sont au Mali. Elles ont démontrées leur savoir faire à Téra au Niger.

Modibo