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Rencontre du président de la République avec les principaux acteurs de la société civile : Leurre ou lueur

 Le jeudi 13 janvier 2022, le président de la République, Bazoum Mohamed a rencontré, à sa demande, les acteurs de la société civile. C’est, doit-on dire, la crème de la société civile nigérienne. Le président de la République était entouré pour la circonstance du Premier ministre, du ministre de la défense nationale, du ministre délégué à l’intérieur, du ministre d’Etat à la présidence, du secrétaire général du ministère de l’intérieur, et du Conseiller du président en charge de la société civile. Du côté de la société civile, on note la présence de ceux qu’on peut appeler les ténors : Moussa Tchangari, Nouhou Mahamadou Arzika, Mounkaila Halidou, Maikoul Zodi, Elh Idi Abdou et Gamatie Yansambou, entre autres, qui ne sont pas des inconnus de la scène nigérienne. Ils sont les grands ténors de la société civile qui ?uvrent pour une gouvernance saine depuis longtemps, la Conférence nationale pour certains d’entre eux.

La question sécuritaire qui prévaut dans le pays a constitué le menu principal des échanges au sommet. La substance de ces échanges a fait l’objet d’une déclaration par les acteurs de la société civile le vendredi 14 janvier 2022. Au cours de la rencontre, le président de la République a fait part aux acteurs de la société civile de ses inquiétudes et exposé les efforts accomplis et envisagé par le gouvernement pour juguler la situation somme toute dramatique dans laquelle végète le pays depuis 2015. Des grandes annonces ont également été faites par le Président Bazoum, notamment la réactivation du Conseil national du dialogue politique pour apaiser le climat politique, son ferme engagement de lutter contre le trafic des armes, de la drogue et du carburant. Il a promis l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur le drame survenu à Téra après le passage d’une colonne de l’Armée française. Il se dit également ouvert à toute initiative de la société civile à même de répondre de manière adéquate aux préoccupations sécuritaires.

Pour sa part, les acteurs de la société ont exposé leurs préoccupations quant à la « dégradation de la situation sociale, économique et sécuritaire ayant cours dans notre pays, au non respect des textes fondamentaux de la République par les pouvoirs publics eux-mêmes, et à la détention arbitraires de plusieurs personnes pour des faits politiques et d’opinion ». Ils ont souligné en particulier la dégradation de la situation sécuritaire dans presque tout le pays, les attaques meurtrières menées par les groupes armés non étatiques, la fermeture de 579 écoles dont 392 rien que dans la région de Tillaberi du fait de ces attaques terroristes, la situation déplorable des déplacés internes et des réfugiés, le risque de famine dans certaines zones du pays en raison de l’insécurité et de la mauvaise campagne agricole. Les acteurs de la société civile ont également relevé les multiples atteintes aux libertés publiques par l’interdiction systématique des manifestations ainsi que les signaux inquiétants envoyés par la justice nigérienne quant à son incapacité à protéger les droits fondamentaux des citoyens et à lutter efficacement contre la corruption et les divers crimes économiques. Par rapport à toutes ces préoccupations soulevées par les acteurs de la société civile, le Président Bazoum n’a pas manqué de marquer son engagement ferme, y compris en créant « les conditions non seulement d’une concertation nationale inclusive autour des questions de paix et de sécurité dans l’espace sahélien, mais aussi d’une sorite de la crise en cours par la voie du dialogue ». Une concertation nationale dont le journal Le Courrier a fait une de ces thématiques dans ses colonnes depuis un certain temps. Car la crise multiforme actuelle que traverse notre pays, et au-delà, est une affaire de tous, car elle n’épargne personne. On ne peut donc que saluer et encourager une telle rencontre entre le président de la République et les acteurs de la société civile. Des acteurs suffisamment avertis et engagés dans la défense des droits et libertés des citoyens tout comme les intérêts vitaux de la nation. Loin d’être un leurre, elle doit être la naissance d’une lueur d’espoir pour les nigériens. Car il est pratiquement improbable que la crème de la société civile nigérienne réunie au sein des mouvements comme ALTERNATIVE Citoyens, MPCR, TLP Niger, SYNCOTAXI et ROTAB Niger se fassent rouler dans la farine. Dans le cas où ce serait un leurre de la part du politique pour les endormir, les nigériens pourront surement compter sur ces braves citoyens pour le relever et rappeler à qui de droit les engagements pris. C’est pourquoi, tout en saluant l’initiative du Président Bazoum qui est somme toute une première depuis plus décennie, les nigériens doivent les encourager, les soutenir et s’unir derrière eux pour le respect par les pouvoirs publics, la promotion de bonne gouvernance et une gestion efficace de la situation sécuritaire dramatique dans laquelle végète notre pays.Toutes choses qui s’inscrivent dans les intérêts de tous les nigériens que les acteurs de la société civile, notamment Maikoul Zodi, Moussa Tchangari, Gamatie Yansanbou , Nouhou Mahamadou Arzika, Halidou Mounkaila et Elh Idi Abdou, entre autres, ont décidé de porter avec bravoure et abnégation.

Bisso