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PNDS Tarayya : Quand Issoufou Mahamadou annonçait au moment du Tazarcé les couleurs de ce que sera leur gestion une fois au pouvoir

‘’Les poursuites que le régime Tandja voulait intenter à l’époque contre certains des leaders de l’opposition, Issoufou a laissé entendre que ces ‘’ces accusations ciblées n’ont d’autres objectifs que de liquider la classe politique. Mais nous n’allons pas nous laisser intimider, qu’il se rassure, on ne laissera jamais intimider ; ce combat que nous avons engagé contre la tentative de liquidation de la démocratie, nous allons le poursuivre jusqu’au bout, Incha’Allah !’’. Lorsqu’on analyse ces propos du président Issoufou, l’on se rend aujourd’hui compte que ce sont ses propres ambitions qu’il a attribuées au président Tandja. Tout ce qu’il a dit sur ce dernier -à savoir la liquidation des partis politiques et leurs animateurs pour être le seul coq qui chante dans la basse-cours- c’est bien à cela que les Nigériens ont assisté durant ses dix ans de règne et qui poursuit aujourd’hui encore avec son dauphin et successeur. Il a concassé les partis politiques, il a liquidé des leaders de l’opposition, il a mis les libertés sous coupe réglée, etc., en se servant de l’instrument judiciaire. Où réside la différence entre le mode de gestion de l’Etat du PNDS Tarayya et la dictature ? Nous n’en voyons pas !

A l’exception des Tarayyistes, tout le monde est unanime à reconnaitre le recul démocratique que vit notre pays depuis l’avènement du régime de la renaissance au pouvoir. Même les alliés du PNDS partagent ce constat et critiquent en privé les dérives totalitaires de Tarayyistes, leur gestion patrimoniale de l’Etat. De 2011 à 2021, le parti rose n’a jamais gagné les élections honnêtement, il a toujours triché, voler, pour s’imposer aux Nigériens. Dans leur ambition morbide de conserver le plus durablement possible le pouvoir, les Tarayyistes ont mis en place dès 2012 une stratégie de démolition progressive des fondements de la démocratie, qui s’est traduit par le concassage des principaux partis d’opposition et même de certains de ses alliés. Le CDS Rahama, deuxième force politique sur l’échiquier après le MNSD Nassara, à être victime de l’entreprise de concassage par le truchement de la division de la structure et la mise de contribution de l’appareil judiciaire. D’autres formations politiques ont suivi depuis lors et sont sorties fragilisées de la tentative de concassage. Outre les partis, le PNDS s’en prend aussi à leurs leaders en ourdissant des complots contre eux dans le but de tenir leur image. A ce propos, la victime emblématique reste l’autorité morale du parti Moden Fa Lumana contre qui le parti rose a monté cette sordide affaire dite ‘’de bébés importés du Nigéria’’ dont il s’est servi pour salir son nom, le jeter en prison et obtenir sa disqualification de toute compétition électorale. Le président Issoufou Mahamadou et ses camarades roses n’ont ménagé ni leur énergie ni les ressources de l’Etat dans cette entreprise de destruction du président Hama Amadou qu’ils considéraient comme leur bête noire, la seule bête politique dont ils ont une peur bleue, car fin stratège capable de perturber leur sommeil. A force de persévérance et grâce l’instrumentation de la justice, les Tarayyistes sont parvenus à leurs fins. Hama Amadou est déçu de ses droits politiques pour une durée indéterminée par la seule volonté d’Issoufou et ses camarades. Dans la foulée, le président Abdou Labo dont ils se sont d’ailleurs servis pour concasser le CDS Rahama, sera aussi disqualifié des compétitions électorales (ni éligible ni électeur) au même titre que Hama et plusieurs autres personnalités civiles et militaires.

Régner sans partage Depuis lors, les manoeuvres de fragilisation et de dénigrement des adversaires politiques se sont poursuivies appuyées par d’autres pratiques anti-démocratiques comme la restriction des droits et libertés fondamentales consacrées par la constitution, la politisation à outrance de l’administration, l’exclusion des cadres sur la base de considérations purement partisanes, le népotisme, la concussion, etc. Sous le règne de Mahamadou Issoufou, toutes les limites en matière de gestion patrimoniale de l’Etat ont été franchies. Pendant qu’on a réduit les jeunes diplômés issus des couches populaires au service civique et la contractualisation comme seule opportunité de travail que l’Etat peut leur offrir, les dignitaires du parti rose aménagent des postes de responsabilité dans le gouvernement, dans l’administration publique ainsi que les sociétés et offices de l’Etat à leurs progénitures. Parmi les dignitaires roses, il n’y a pas un seul qui n’ait pas un ou des enfants bien placés dans le système étatique. A ce propos, l’ancien président Issoufou Mahamadou a fait ce qui dépasse l’entendement ; il a bombardé son propre fils, Mahamadou Abba Sani comme directeur de cabinet au moment où il était encore en fonction, avant de l’imposer dans le gouvernement de Bazoum Mohamed comme ministre du Pétrole. C’est du jamais vue de la Première République jusqu’au régime Tandja en passant par le régime d’exception du défunt Général Seyni Kountché ; sous aucun de ces règnes, les Nigériens n’ont assisté à un tel népotisme de la part d’un régime qui se dit démocratique. Que reste-t-il aujourd’hui des principes et règles démocratiques ? Tout est par terre ! Les libertés sont confisquées, les droits sont aliénés, les citoyens sont brimés, muselés, le pays est géré depuis plus d’une dizaine d’années de manière exclusive, sans partage, par le PNDS Tarayya.

Durant tout le temps qu’il menait l’opposition, Issoufou n’a eu cesse de combattre les différents régimes pour accéder au pouvoir, en brandissant l’argument selon lequel lesdits régimes n’incarnaient pas les valeurs cardinales de la démocratie. Quand le président Tandja avait décidé en 2009 de prolonger son dernier mandat de trois ans supplémentaires afin de parachever ses projets, Issoufou a vite fait de l’accuser de vouloir enterrer la démocratie pour instituer un régime dictatorial pour régner sans partage sur notre pays. Aussi, a-t-il promis que l’ambition de Tandja ne se réalisera jamais.

La stratégie dévoilée

Voici ce qu’il a textuellement dit à ce propos au temps fort de la lutte de l’opposition contre le projet Tarzarcé du président Tandja devant la presse locale : ‘’Ce n’est un secret pour personne, le président Tandja a pour objectif d’instaurer une dictature dans le pays. Et pour que cela soit possible, il faut qu’il liquide la classe politique, pour que cela soit possible, il faut qu’il liquide les partis politiques et il faut qu’il liquide surtout les principaux leaders des partis politiques. Les principaux leaders des partis politiques, vous avez parlé de Hama Amadou tantôt, on parle aussi de Mahamane Ousmane et tant d’autres leaders politiques de ce pays qui sont engagés dans le combat contre le projet de réinstauration d’une dictature par Tandja dans le pays. Tous ces gens-là sont visés par la répression que Tandja a engagée depuis maintenant plusieurs mois. Et pour pouvoir liquider la classe politique, pour pouvoir liquider les partis politiques et régner sans partage sur le pays, il faut qu’il salisse la classe politique, il faut qu’il salisse en particulier les principaux animateurs de la vie politique’’. Parlant des poursuites que le régime Tandja voulait intenter à l’époque contre certains des leaders de l’opposition, Issoufou a laissé entendre que ces ‘’ces accusations ciblées n’ont d’autres objectifs que de liquider la classe politique. Mais nous n’allons pas nous laisser intimider, qu’il se rassure, on ne laissera jamais intimider ; ce combat que nous avons engagé contre la tentative de liquidation de la démocratie, nous allons le poursuivre jusqu’au bout, Incha’Allah !’’. Lorsqu’on analyse ces propos du président Issoufou, l’on se rend aujourd’hui compte que ce sont ses propres ambitions qu’il a attribuées au président Tandja. Tout ce qu’il a dit sur ce dernier -à savoir la liquidation des partis politiques et leurs animateurs pour être le seul coq qui chante dans la basse-cours- c’est bien à cela que les Nigériens ont assisté durant ses dix ans de règne et qui poursuit aujourd’hui encore avec son dauphin et successeur. Il a concassé les partis politiques, il a liquidé des leaders de l’opposition, il a mis les libertés sous coupe réglée, etc., en se servant de l’instrument judiciaire. Où réside la différence entre le mode de gestion de l’Etat du PNDS Tarayya et la dictature ? Nous n’en voyons pas !

Tawèye