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Mobilisation des impôts et taxes : La facture certifiée comme le compte unique du Trésor ?

AU Niger, les hommes chargés de produire et de mettre en œuvre les politiques de développement sont vraiment bizarres. Incapables de créer, par eux-mêmes, les mécanismes adaptés et cohérents à la spécificité de notre économie et nos valeurs par rapport au développement, ils se complaignent dans un copier, couper, coller. Ils ont pour la plupart été formés dans des écoles des pays capitalistes dont les économies n’ont rien à voir avec celles de nos pays. Ils ont, pour la majorité, étudié pour avoir les diplômes et gravir les échelons au pays. Ils sont incapables d’adaptation. C’est pourquoi ils vouent une admiration béate au système économique capitaliste et surtout à leurs parrains, des pseudo spécialistes de la micro et de la macro économie. Ils leur obéissent au doigt et à l’œil. Ces parrains ne connaissent pas grand-chose de nos économies et de nos valeurs qui sont le fondement du développement. Des parrains qui viennent des pays où les hommes se marient aux hommes et les femmes aux femmes. Nos diplômés font des sciences sociales des sciences exactes.

Ils sont des feuilles de calque. C’est ainsi qu’ils ont accepté les programmes d’ajustement structurel. Cela a conduit au désastre qu’on connaît et duquel nos pays ne sont pas encore remis. Ils ont, pour faire des économies, accepté l’enseignement  à double flux. Une des causes de la baisse drastique du niveau dans notre enseignement.

Il y a quelques années, il a été imposé aux sociétés le compte unique du Trésor. Aujourd’hui c’est la facture certifiée. Tous ces programmes et instruments ont l’impression d’être sortis du chapeau d’un vulgaire magicien. Sans études sérieuses préalables et sans consultations des usagers. Plus grave. Ces programmes et instruments ne sont jamais évalués. Face à la réalité, on se rend compte que ça ne marche pas. On ne se remet pas en cause, on ne fait aucun ajustement, on abandonne tout simplement. La facture certifiée connaîtra certainement le même sort. Pourtant on aurait pu procéder par palier. On la met en œuvre pour une catégorie homogène d’usagers et on procède à une évaluation au bout d’un certain temps de mise en œuvre. Cela permettra de recenser, d’identifier les difficultés et  d’apporter les corrections nécessaires. Il sera ainsi aisé de généraliser. Dans un pays où l’informel est roi, la mobilisation, avec l’imposition de la facture certifiée, risque d’être en dessous des espérances cette année. Alors même que le pays en a, présentement, le plus besoin.

A. S