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Mahamane Ousmane appelle Hassoumi Massaoudou à la retenue

Rien que de la désinvolture au sommet de l’Etat. Voyez-vous, après avoir tout entériné et même signé avec les partenaires du Niger lors de la rencontre de Bruxelles, le Président Bazoum annonce les contours de ces décisions dans une interview accordée au journal français Le Figaro. Visiblement, le vin est tiré car le Président a même clairement indiqué là où seront positionnées les troupes étrangères. Sans aucune consultation préalable du peuple, et même pas l’avis du gouvernement, Bazoum a tout scellé et cédé sur notre souveraineté ; car, il n’y a rien qui porte atteinte à la souveraineté d’un peuple qu’une présence étrangère sur son territoire. Cela s’appelle usurpation de pouvoir car, bien qu’il soit le Président du Niger, Bazoum ne devait pas prendre de telles décisions à lui seul ; du reste, on sait avec qui ces aberrations auraient été entérinées.

Ceci dit, c’est après cette grossière erreur, certainement relevée par quelques rares esprits lucides dans cette gouvernance, qu’on aurait conseillé de rectifier le tir. Malheureusement, la personne choisie pour le faire est connue pour son arrogance et sa parole légère. L’homme n’est autre que le ministre des affaires étrangères Hassoumi Massaoudou qui a déjà eu à s’attirer la foudre des maliens lors de ses dernières sorties. Cette fois encore, il a carrément raté sa sortie, étalant son arrogance à la face du monde ; d’ores et déjà, des réponses à la taille de ces propos insultants sont en train de pleuvoir, remettant l’homme dans ses petits souliers. Au lieu de parler sur un ton d’excuse pour réparer la bourde de son Président, Hassoumi a encore enfoncé le clou en indiquant que le Président a sollicité son premier ministre pour que la question soit examinée à l’Assemblée Nationale (L’insulte : bien qu’il n’est pas obligé de le faire). Certes, il a certaines prérogatives qui lui confèrent cette possibilité ; cependant, après la bourde qu’il a commise, le langage doit être celui de l’excuse, du pardon et même de la réconciliation. Mais non ! Pas pour Massaoudou habitué à insulter sans vergogne qui il veut. Avec le ton et les mots qu’il a utilisés, lui aussi présente la question comme un non-lieu. Pour lui, il suffit tout simplement de transmettre la question à la simple Assemblée Nationale qui va tout simplement délibérer et la décision sera simplement entérinée ; et le tout est démocratiquement scellé car le Niger est aujourd’hui présenté comme un havre de démocratie. Tout simplement. Rien que de la vantardise, corrigée bellement par Mahamane Ousmane, le patron de la CAP21. Suivons sa réaction : « … Cette question de présence de troupes étrangères dans notre pays… mais… elle va être réglée facilement ; oui ; elle va être soumise au Parlement et puis elle va être réglée. U’Um ! U’Um ! Ayi Hattara ! Faisons Attention ! Pensez-vous qu’Ibrahim Boubacar Keita, mon ami, défunt, paix, à son âme, n’avait pas de majorité à l’Assemblée Nationale du Mali lorsque les événements- là se sont déroulés ? Pensez- vous qu’Alpha Condé, lui aussi un vieil ami (fraichement élu) ne disposait pas de majorité, à l’Assemblée Nationale de Guinée Conakry ? Et puis ces événements sont intervenus ? Et accueillis comme vous l’avez constaté par les citoyens de ce pays ?

Au Burkina voisin, avant Rock, mon ami, Blaise Compaoré ; pensez-vous qu’il n’avait pas non plus de majorité confortable au Parlement Burkinabé lorsqu’il a forcé pour demander une révision constitutionnelle pour avoir un nouveau mandat ; pour faire passer tel aspect ou tel aspect ? Lorsque les populations sont sorties pour mettre fin à son régime ? L’autre aussi mon ami Kaboré ; pensez-vous qu’il ne disposait pas d’une majorité à l’Assemblée Nationale lorsque cette fois-ci, ce ne sont plus les populations, mais ce sont les militaires qui sont sortis des casernes pour mettre fin à ce régime- là ? Je peux continuer à multiplier ces exemples-là un peu partout. C’est pour cela que je dis que nous devons tous faire attention pour ne pas faire des déclarations fanfaronnes, provocatrices ou méprisantes, soit pour les institutions, soit pour les populations. Il faut faire extrêmement attention ; avoir à l’esprit l’intérêt supérieur du peuple souverain. Et posez plutôt les actes permettant de trouver les meilleures solutions qui peuvent permettre de préserver l’essentiel.

Donc en ce qui concerne la situation, je suis convaincu que nous sommes tous interpellés, aussi bien nous les citoyens des différents États que les responsables au sommet de nos États aujourd’hui. Je pense que c’est une bonne chose de savoir à chaque fois raison gardée ; oui, je fonde l’espoir que notre cher pays le Niger, donne le bon exemple de problèmes qui puissent être résolus dans le respect des dispositions constitutionnelles, légales ; non seulement nationales, mais aussi communautaires ; parce que ça permet d’éviter situations plus dommageables que la persistance de certaines oligarchies, qui s’évertuent tantôt à tripatouiller des Constitution pour faire des mandats renouvelables ad aeternam ou alors de prendre des lois iniques et de les imposer au peuple parce qu’ à certains moments ils disposent d’une majorité parlementaire. Tout ça sont faits, nous le savons, sous le couvert de fausses démocraties de pacotilles, je ne dirais pas frelatées… ».

Kaillo