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Redéploiement des forces françaises et européennes au Niger : Quel est le prix de la cession de la souveraineté du Niger ?

Les divergences de vue entre le pouvoir de Bamako et Paris ont accouché du retrait des forces françaises et européennes du pays de Modibo Keita. C’est le président Macron qui l’a annoncé au cours d’un sommet en marge de celui des dirigeants de l’Union européenne et de l’Union africaine. Le président français annoncera aussi que les forces se redéploieront au Niger sur la frontière malienne. Il n’a même pas eu la politesse de laisser au président du Niger, Bazoum Mohamed, d’annoncer la décision. Il aurait tout simplement pu laisser la primeur à celui qui est en droit d’engager le Niger. La principale raison du désengagement est l’incompatibilité des objectifs de la France avec ceux du Mali. Les objectifs des Maliens sont connus : lutter contre le terrorisme, recouvrer l’intégrité du territoire, jeter les bases d’une nouvelle gouvernance. Quels sont les objectifs de Français ? La France, en se repliant au Niger, aura-t-elle les mêmes objectifs que ce pays ? Rien n’est sûr. D’autant que le président Nigérien avait dit à haute et intelligible voix que le Niger n’a pas besoin de soldats français au sol et que la France ne doit pas faire la guerre au terrorisme à la place des Etats du Sahel.

Dans quelles conditions a-t-il accepté ce qu’il a réfuté en juillet dernier devant le président Macron ? Lui a-t-on forcé la main ? Son silence sur cette importante question étonne. Cela qui aurait nécessité un message à la nation. Et il est laissé à l’inaltérable Hassoumi Massaoudou, l’homme de tous les dossiers, le soin d’expliquer. La décision sera soumise à la sanction de la représentation nationale. Pour qu’elle passe comme lettre à la poste, il faudrait des moyens. Pour motiver le vote des députés. Qui va casquer ? La France ? Selon le ministre des Affaires étrangères, le départ du Mali des forces européennes augmentera la pression Djihadistes sur le Niger. L’arrivée de ces forces pourra t-elle être la solution ? On sait que ces forces étaient au Mali depuis 9 ans et le résultat laisse à désirer. Combien d’années faudra-t-il pour qu’elles viennent à bout du terrorisme au Niger ? Dix huit ans ? A moins que la décision ne soit guidée que par des raisons pécuniaires. L’installation de bases et des forces spéciales donne souvent lieu à des dessous de table. Le cas des forces spéciales italiennes est un bon rappel. La France aurait vu d’un mauvais oeil l’arrivée de italiens malgré un accord avec les autorités. Devant les tergiversations, un officiel italien fut obligé de dire que de l’argent a été versé à des officiels nigériens.

Modibo