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Etat des lieux : Urgence de mettre en place une commission d’enquête sur les crimes économiques commis par le régime déchu

En venant au pouvoir, les socialistes avaient un programme qui était autre que celui qu’ils défendaient devant le peuple. Ils voulaient amasser le plus rapidement possible de l’argent car pour eux, forts du pouvoir de l’argent, ils pourront à loisir malmener le peuple nigérien, le conduire là où ils veulent. Aussi, s’étaient-il investis, corps et âme, à détourner et voler, à gogo. Les deux premières années déjà de leur gestion mafieuse, on apprenait par une chancellerie de la place qu’ils réussirent à fabriquer quelques 16 milliardaires auxquels viendront s’ajouter d’autres et notamment le Fils prodige qui a aussi trouvé le moyen de s’embourgeoiser, se déclarant à son tour milliardaire sans avoir trop travaillé dans sa vie, sans doute parce que papa, sous l’ombre duquel il a travaillé, est président. Une telle situation est inacceptable dans un Etat de droit. Mais les Nigériens auront beau dénoncer, la machine mise en route n’entend rien, et poursuit à commettre les dégâts, rassurée d’une impunité éternelle. Mais vint le coup d’Etat le 26 juillet 2023, bouleversant tous les rêves et tous les projets de socialistes qui, dans leurs desseins, se voyaient au pouvoir, au moins pour quarante ans ! Dieu ne pouvait pas être dans leur agenda. On les comprend. Et le pauvre Nigérien crie : « Dieu ne dort pas », remerciant sans arrêt le Général Tchiani et le CNSP perçus partout dans le pays comme de grands libérateurs.

D’ailleurs, entre autres raisons que donnait le CNSP pour justifier son irruption sur l’arène politique, on note en plus de la question sécuritaire, les problèmes de gestion que la gouvernance des Renaissants a révélés depuis avril 2011 qu’ils prenaient les commandes du pays. A cette fin, le peuple attend des nouvelles autorités du pays, aujourd’hui largement soutenues par les Nigériens, qu’ils engagent une lutte sans merci contre un banditisme d’Etat qui a fauché l’Etat, mis en ruine les finances publiques, et ce depuis 2016 que l’ancien premier ministre, Brigi Rafini, se confiant à une délégation venue de l’intérieur du pays, avouait que le pays est en faillite. La raison, on le sait, ce n’est ni une récession internationale, ni la Covid 19 devenue dans un certain discours politique la cause de tous les malheurs, mais bien la voracité de dirigeants cupides, avides de brillance et de bonne vie. A la suite de son discours consécutif à sa prise de pouvoir, le CNSP, par la voix de son président, également Chef de l’Etat, le Général Abdourhamane Tchiani, dessinait les contours d’un contrat moral avec le peuple du Niger qui n’a pas hésité, car soif de justice, à lui apporter tout son soutien indéfectible. Depuis des jours – et comme on ne l’a jamais vu à un tel rythme – à travers tout le pays, ce sont des foules immenses qui sortent dans les villes, les villages et au niveau de la diaspora, pour manifester, et exprimer leur soutien infaillible aux nouvelles autorités du pays.

Pour clouer le bec à ceux qui parlent beaucoup et dont la majorité s’est compromise dans la gestion du pays, il urge de mettre en place une commission d’enquête indépendante pour fouiller toute la gestion des Renaissants, de l’administration en partant de la gestion des ministères, jusqu’aux sociétés d’Etat, aux projets et programmes, la gestion des infrastructures afin que toute la lumière soit faite autour de la gouvernance de la 7ème République. Après le redéploiement des juges pour la crédibilité et la neutralité des juges qui devront se charger de tant de dossiers, il y a des documents de bases qui existent et qui peuvent permettre de relancer rapidement des procédures judiciaires. On se rappelle que l’ancien Procureur, Me. Samna, à la veille des élections de 2016, lors d’un point de presse exhibait une pile de dossiers qu’il avait en ses mains pour rendre compte de l’ampleur des crimes économiques dans le pays. A l’époque, il expliquait – sans doute sincèrement – même que s’il fallait traiter tant de dossiers, il aurait fallu au Niger de construire de nouvelles prisons, toutes choses que le Président déchu, Bazoum Mohamed confirmait quand il disait, il y a quelques jours, sur un média étranger, que sur 50 « voleurs », les 40 sont de son parti. Où sont donc passés tant de dossiers ? Il faut les retrouver afin que l’Etat rentre dans ses droits.

On se rappelle que Bazoum Mohamed, en venant au pouvoir, tenait à l’assainissement pour régler des problèmes d’injustices dans le pays. Mais, malgré sa volonté de s’attaquer au problème, il finit par butter contre le mur de la politique qui ne put lui permettre d’aller au bout de ce qu’il ambitionnait pour aller dans une gouvernance vertueuse. Luimême, juste après sa prise de fonction, avait demandé des inspections d’Etat dont on eut aucun écho des résultats mais pour beaucoup d’observateurs, ces dossiers restent dans ses tiroirs car luimême, pour son propre besoin, peut s’en servir à des fins politiques pour se débarrasser de partenaires encombrants même si le destin ne lui donna pas la chance d’exploiter à des fins politiques ces dossiers qu’il pourrait avoir gardés jalousement. Sinon, carrément, il s’agit de commander de nouvelles inspections dans l’administration et dans les sociétés d’Etat, au niveau des différentes gestions depuis 12 ans, tout en tenant compte de tant de pratiques nouvelles que les socialistes, par leur ingénierie, mettaient en place pour « faire des raids » sur les deniers publics. Si pour la SONUCI, des directeurs sont en prison, il reste que pour la CAIMA, la SONIDEP, l’ARTP, l’OPVN, la CAFER, l’ORTN, la SOPAMIN, le CNUT, la SNTN, la NIGELEC, la gestion du pétrole en général, l’organisation du sommet de l’UA, et tant d’autres sociétés, il reste encore à fouiller pour découvrir les dégâts commis par des socialistes qui ne sont intéressés que par le magot.

Il ne faut pas oublier qu’à côté de cela, il y avait l’audit du Ministère de la défense qui avait été le scandale du siècle, avec des sommes astronomiques qui ont été détournées par des acteurs du système qui continuent aujourd’hui encore à circuler librement, ne pouvant rendre compte de leurs crimes alors même qu’au-delà de l’armée et de la nation, ils ont à rendre compte à des familles, à des veuves et à des orphelins à qui leurs envies rapaces avaient arraché un fils, un mari et surtout un père irremplaçable. Sur ce dossier qui a fait grand bruit jusqu’à provoquer une enquête parlementaire vite étouffée par le régime, les Nigériens attendent toujours de savoir la vérité poaur que des gens paient pour leurs crimes. Il y en a d’autres : Africard, Realimar et NIMO, le système anti-missile censé être installé sur l’avion présidentiel, la disparition du Mont Bagazam, l’achat de l’avion-lit présidentiel, Mont Ghreboum, l’affaire Bolloré avec ses rails inutiles, l’affaire de la saisie de devises à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, les nombreuses saisies de drogue et d’armes, les aides budgétaire de l’union européenne et de l’Italie dans le cadre de l’insécurité, la vente des mines du Liptako, le dossier Kandadji, l’enrichissement illicite de tant de personnalités pour répondre du délit d’apparence, le dossier accaparement des terre du bassin du lac-Tchad, la gestion du commissariat à l’organisation du hadj, la gestion du prélèvement des 20 milliards de l’Agence de régulation, l’affaire Wallgate (société match Agitech de Salif Diallo), le détournement des investissements dans les Universités, la gestion des fêtes tournantes, le bombardement d’Abadam, commune de Bosso (Diffa), la voie de fait sur le déguerpissement des commerçants de Niamey, sans préavis raisonnable et dédommagement ; Prêt Exim-Bank China, et Taiwan, le prêt congolais, les rançons lors des libérations d’otages, la vente du complexe BEDIR, les arrestations syndicat, le SAMAN, demandaient qu’on leur remette, le CNSP pourra travailler étroitement avec la Halcia qui a énormément de dossiers et qui ne peut hésiter à les remettre à la Justice Nigérienne. Aussi, pour avancer plus vite dans ce travail de «salubrité publique», les rapports de la Cour des Comptes peuvent aider à s’orienter dans un tel projet patriotique, surtout pour un pays qu’une CEDEAO veut asphyxier pour le contraindre à renoncer à ses choix.

Cette activité, si elle est bien menée, pourra permettre au CNSP de trouver les moyens, sans aides extérieures, de tenir dans sa transition pour remettre le pays sur les rails de la bonne gouvernance et de la démocratie. Cette action, comme le coup d’Etat, il va sans dire, sera fortement soutenue par le peuple qui demandait depuis des années, sans succès, que certains dossiers soient portés à la Justice. L’heure est venue de rendre enfin des comptes au peuple. Et on comprend que certains s’agitent et paniquent. Les rôles sont désormais inversés.

Et certains avaient averti : « laisse mouton courir… ».

Mairiga