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Éditorial : Devoir de résistance…

Le Niger, depuis quelques jours, est connu du monde entier, révélé à l’opinion internationale, par un coup d’Etat que le peuple nigérien, dans son écrasante majorité, salue et soutient. Mais cette action, a beau être salutaire, pour sauver le pays d’un naufrage certain, un pays – la France – qui a manipulé l’opinion, veut faire croire que l’action, par delà l’approbation populaire qui l’accueille dans le pays, serait un acte condamnable – non pas que par les principes, mais aussi dans son fait – allant jusqu’à vouloir organiser une attaque contre le pays , se prévalant on ne sait de quel droit sur le Niger qui, à ce que l’on sache, n’est pas un département de la France, pour qu’à une telle distance, cette France arrogante s’arroge le droit de décider pour le pays d’un autre. La France veut se servir de mains de Nègres, de la CEDEAO en l’occurrence, comme elle l’a toujours fait, pour rabaisser le continent, trouvant parmi les Africains des complices, pour s’attaquer au Niger, officiellement par une communauté internationale en disgrâce qui se battrait pour ramener la démocratie dans le pays visé, officieusement par une France qui perd pied dans le pays, et aspirant à préserver ce qu’elle considère comme étant ses intérêts vitaux menacés.

Quand on entend vociférer la CEDEAO qui sait pourtant qu’elle n’est plus crédible aux yeux des peuples de son espace, l’on ne peut que plaindre ses lâchetés et son manque de vision, les servilités dégoûtantes de ses dirigeants, oubliant ce pourquoi elle a été créée par des dirigeants d’une époque somme toute visionnaires. Mais, avant d’agir, cette CEDEAO, devenue une marionnette aux mains de la France qui s’en sert pour son objet, belliqueuse après tout, doit justifier d’un point de vue du droit international la guerre qu’elle veut mener par procuration contre le peuple libre du Niger. Une telle action désobligeante, depuis des jours, contre les parias qui se jetaient sur les bras de la France pour espérer retrouver le confort perdu et leurs maîtres qui perdent dans leur zone d’influence un pays – le Niger – qu’ils veulent garder dans leur giron, a fini par rassembler les Nigériens de tous les bords, y compris du parti défait, désormais exaltés par un sentiment de patriotisme qui vibre en chacun.

On a alors entendu que désormais chaque Nigérien est un soldat ; et souvent de la diaspora, de nombreux Nigériens se disent prêts à venir défendre la nation menacée par certains de ses fils égarés qui pensent que le pays est devenu leur bien exclusif. Le Niger est aux Nigériens. Il n’est pas à des individus – des fantoches – que la France peut installer pour espérer, par eux, exploiter à distance le pays. Faut-il dès lors se demander si des retombées des crimes économiques commis depuis douze ans, une part du butin revenait à la France, disons, à Emmanuel Macron qui souffre depuis des jours de ne pas voir ses valets locaux aux affaires ? La France n’a donc qu’à rester chez elle, alors que nous, nous resterons chez nous. Ceux qui, du régime déchu, peut-être binationaux, ont fait pour l’Histoire, plus le choix de la France que de leur pays renié de fait par leur trahison, peuvent y aussi aller ; certains y sont déjà. Mais l’Histoire les jugera et ils rendront des comptes. Macron s’en ira bientôt du pouvoir en France, et ils se découvriront orphelins d’un tuteur qui ne peut toujours pas être présent pour les défendre contre le peuple souverain, ad vitam aeternam. Que peut-on contre un peuple qui décide de se mettre debout et qui refuse l’assujettissement ? Que peut-on contre un pays qui a pris conscience de sa responsabilité face à l’Histoire ?

Que peut-on contre un peuple qui a décidé de se mettre ensemble, debout, pour se battre pour la dignité ? Que peut-on contre un peuple qui dit non ?

Que peut-on contre un peuple qui marche ? Rien.

Les populations depuis des jours veillent. L’armée est sur le qui-vive. Toutes les composantes de la société nigérienne ont manifesté leur soutien inébranlable à l’armée, des étudiants aux paysans, des citadins à la population rurale martyrisée par douze années de gestion scandaleuse et de violences. Tous, dans leur fierté retrouvée, se battront contre l’ennemi. Vaincre ou périr, c’est leur choix. On résistera.

Ali Soumana