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Enrichissement illicite : La saison des prête-noms

 Pendant dix ans qu’Issoufou Mahamadou avait régné sur le Niger sans partage, que ne s’étaient pas permis les hommes et les femmes de son clan, tous ceux qui bénéficiaient de sa bénédiction pour se croire intouchables ? Pour cela, les Nigériens disaient qu’il est le président d’un clan, non de tous les Nigériens pour lesquels il avait un certain plaisir cynique à ne leur faire que le mal. Des hommes et des femmes, sortis de rien souvent, pauvres comme des rats d’église, en l’espace d’un mandat, puis d’un autre, ont fait pousser des fortunes colossales, des immeubles insolents, des rêves, et des fantaisies que rien ne peut justifier. Toute la gent socialiste qui avait échoué ailleurs, s’était rabattue sur la politique qui devenait pour eux un raccourci pour s’enrichir avec une telle facilité qu’on croirait à un conte de fée, surtout quand ont voit le nouveau standing de certains riches que le PNDS d’Issoufou créait à la lisière d’un pays qui se paupérise et, ce, sans que les partenaires n’en soient offusqués , notamment lorsque, dans le cas du ministère de la défense, ils peuvent voir des hommes se servir de la guerre dans laquelle ils s’investissaient, donnant leur argent, leurs moyens et leurs hommes, pour s’enrichir au moyen de détournements immenses. Pourquoi, pareilles insouciances ne peuvent déranger certains partenaires qui, malgré tout, continuent à présenter la démocratie nigérienne comme un modèle de réussite ? Tirent-ils profit de la mauvaise gouvernance qui a cours dans le pays et que tout le monde reconnait ?

Aujourd’hui, quand on voit le régime tâtonner à s’attaquer à l’impunité, l’on ne peut que l’aider à mieux comprendre le phénomène qui se dresse devant lui comme une hydre à mille têtes afin de l’abattre et assainir une vie publique aujourd’hui trop sale parce qu’on n’y promeut que des contre-valeurs. Pendant dix ans, sous Issoufou, usant de Wassosso, comment les hommes s’étaient enrichis sous les yeux impuissants des Nigériens, poussant le pays à la faillite ?

Des stratégies du pillage….

Certains hommes qui avaient la faveur de l’ancien régime, engagés dans la saison d’orpaillage que leur promettait le nouveau régime d’avril 2011, pour engranger plus de richesses, n’en partaient pas de mains mortes et s’en mettaient plein les poches au point où certains d’entre eux étaient surpris des fortunes incommensurables qu’ils amassaient, étourdis de ne pas comprendre comment la politique enrichit si vite alors qu’ils partaient se fatiguer ailleurs pendant de longues années d’efforts vains. L’accession du PNDS au pouvoir pour ceux-là est donc une baraka et ne ils ne peuvent que remercier le messie qui leur fit cette chance de creuser peu pour sortir, des trous de leurs services et de leurs sociétés dont ils ont la charge, des lingots brillants qui les rendirent immensément riches et arrogants. Et ils avaient eu beaucoup d’argent à ne pas savoir quoi en faire. Aussi, parce que de telles fortunes ne peuvent pas aller en banque où elles peuvent être traçables, après en avoir encaissées dans les sous-sols des nouveaux immeubles acquis et des coffres-forts de maisons cossues souvent inhabitées, ils se servent de la stratégie de prête-nom pour dissimuler les richesses acquises. Comment ne pas rappeler le cas de ce responsable de la garde nationale dont l’enfant gâté « nageait » au milieu de nombreux millions dans leurs maisons qui débordait de liasses pour décider, quand le père ne peut gérer la comptabilité de son « butin », à s’en servir pour ses fantaisies et pour faire plaisir à ses ami-e-s ? Issoufou Assoumane de Talaka le Bâtisseur, a d’autant plus râlé de cette gestion plusieurs années avant, exprimant toute sa désaffection pour ce socialisme d’un nouveau genre, et depuis, ne pouvant se reconnaitre dans une telle gestion, il prit ses distances avec le régime dont il ne comprenait pas les convictions doctrinaires qui l’ont poussé, au nom de proximité idéologique, à le soutenir. Des pontes de l’ancien régime s’étaient alors enrichis avec ostentation, détournant au moyen de surfacturations, de marchés non livrés, de missions virtuelles jamais effectuées et tant d’autres trouvailles et stratagèmes qui leur permettaient de capter des fonds et de les mettre dans leurs gibecières gloutonnes et insatiables. Des caisses de l’Etat, ils en ont fait des puits d’argent où ils peuvent impunément en extraire à leur guise, tout effrontés et arrogants. Pour leur confort. Ils n’avaient pas la notion de la grandeur de l’homme, de toute la fierté que d’autres peuvent avoir à gérer les hommes pour graver leurs noms dans l’Histoire, au marbre.

Pour dissimuler de telles fortunes suspectes, la stratégie consiste à user de prête-noms avec des hommes, quand ce n’est pas des frères ou des amis, qui créent des entreprises, mènent des activités louches, invisibles, mais avec une montagne de fortune qui crève les yeux, décrivant le nouveau statut d’un faire-valoir qui, dans le fait, n’est qu’un écran, le fortuné étant ailleurs, presque invisible ainsi que cela arrivait à un Ibou Karadjé qui n’est pourtant, convenons-en, dans l’affaire qui l’emmena loin, qu’un ouvrier au service d’un autre pour la sale besogne. L’on sait par exemple que l’on se sert stratégiquement de certains opérateurs économiques comme prête-noms pour récupérer des marchés, les engager dans des affaires louches, notamment à se lancer dans l’hôtellerie, dans l’achat et la construction d’immeubles, dans l’acquisition de nombreux hectares de terrains dans les villages et ailleurs, dans la création d’entreprise. Ces socialistes aiment tout posséder, et on peut voir comment, à Niamey, depuis quelques temps, poussent partout des immeubles. Ils veulent conquérir le tout-Niamey pour en être les nouveaux maitres. Il y en a même qui étendent leurs tentacules à l’extérieurs où ils vont pour investir.

Certains Nigériens, depuis que le PNDS arrivait au pouvoir, sont devenus immensément riches. Et cela étonne quand on sait que le Niger est ce pays que le PNUD ne s’était pas lassé de classer pendant dix ans, dernier de la planète, sous Issoufou. C’est à juste titre que certains se demandent où les Nigériens ont trouvé si facilement de l’argent pour créer ces nombreuses sociétés de transfert d’argent, quand la Côte d’Ivoire, riche avant nous, n’en possède que peu ou pas, se contentant de sociétés internationales de transfert d’argent. Faut-il y voir, là, un moyen de blanchir de l’argent que l’on pourrait ne plus supporter de regarder tous les jours dans une maison au point de s’en effrayer ? Par exemple, combien d’hôtels at- on sur la place de Niamey et d’immeubles dont on ne connait, en tout cas pour plusieurs, les propriétaires ? Le fisc, les a-t-il identifiés pour les imposer ainsi que la loi le commande ? Ou bien faut-il croire que l’impôt, sous les socialistes, ne s’impose qu’aux pauvres ?

De l’urgence à démasquer les nouveaux riches

On ne peut pas combattre l’enrichissement illicite sans mettre des visages sur certaines fortunes et notamment sur certains immeubles qui trônent dans nos villes. On en compte d’ailleurs partout et tous ceux qui ont accumulé de l’argent ne se sont pas contentés d’en construire dans la capitale, ils sont allés ailleurs et notamment dans leurs régions natales pour bluffer les leurs pour qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas les mêmes personnes qu’ils avaient connues en d’autres temps, avec souvent des pannes sèches récurrentes. Ils sont devenus des pachas et avaient depuis des rêves fous de conserver le pouvoir pendant au moins trente ans, oubliant l’existence de Dieu dans leurs projets démesurés et irrationnels.

Mais, les Nigériens ont commencé à démasquer bien de ceux qui useraient de prête-noms pour brouiller des pistes et tenter ainsi de se rendre invisibles tant pour le fisc que pour la justice. Qui, de ceux qui sont devenus subitement riches, souvent en l’espace de trois ans, peut aujourd’hui justifier sa fortune par les revenus légaux qu’il a par sa fonction officielle connue de tous ? L’ancien président, lui-même, peut-il justifier sa fortune déclarée ? Ne parlons pas encore de son rejeton qui est aussi sur la liste des nouveaux milliardaires du pays. C’est à ce niveau qu’il est permis de douter de la déclaration sur l’honneur des biens de certaines personnalités déjà peu crédibles, surtout quand il faut considérer ce qu’elles peuvent avoir caché en biens immeubles, en têtes de bétail et en terrains acquis à travers le pays. Le mot d’ordre étant pour tous de trouver les moyens de faire disparaitre de leurs cachettes tout ce qu’ils avaient amassé pendant des années de pillage. Alors, on construit à la folie, on crée des sociétés, on se marie à gogo, on fait sa belle vie, rivalisant de prodigalités ruineuses avec de l’argent venu n’importe comment dans les maisons et dans les familles.

Nous allions continuer nos investigations pour identifier bien de ces nouveaux fortunés cachés derrière ces écrans pour, d’une part, aider la justice nigérienne à s’en autosaisir et, d’autre part, pour que les Nigériens découvrent l’étendue de la prédation qu’a opérée le système que le PNDS mettait en place au lendemain du 2 avril 20211. Le Niger ne peut pas survivre à une telle prédation socialiste.

Mairiga