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Barrage de Kandadji, ciblé par des saboteurs ?

Le Projet Kandadji, désormais mythique, est un vieux rêve du Niger qui a d’autant trainé que l’on a fini par ne plus y croire et croire que le mot Kandadji est même le synonyme incarné de « l’impossible ». Il était, au départ, un programme ambitieux qui, en plus de la régénération de l’écosystème, visait l’indépendance énergétique et l’autosuffisance alimentaire d’un pays qui fait face cycliquement à des sécheresses qui éprouvent des populations dont l’activité agricole est largement tributaire des aléas climatiques. Même avec le rôle déterminant que la réalisation de ce projet devrait jouer dans l’économie nationale et dans la conservation de l’écosystème, Kandadji ne devrait pas avoir l’adhésion de tous les Nigériens. Ils étaient nombreux à le combattre, nombreux à montrer qu’il ne devrait pas être un projet porteur pour le pays. Face à tant d’opposition, les gouvernants de l’époque, ne purent forcer malgré leurs convictions, pour le réaliser, craignant que leur entêtement ne serve pas à justifier les considérations dont on semblait aussi se servir pour le saboter. Mais, il y avait aussi d’autres partenaires qui ne soutenaient pas le projet, le jugeant aussi peu défendable d’un point de vue économique pour le pays. Face à tant d’adversités, le projet avait trainé et pendant des années, abandonné dans les placards, sans qu’on arrête d’en parler par moment. Le scepticisme avait gagné tous les esprits, car les Nigériens avaient fini par ne plus y croire jusqu’à la 5ème République dirigée par Tandja Mamadou, où, par l’action conjuguée du Premier Ministre de l’époque, Hama Amadou, le projet refait surface, mis à jour jusqu’à le défendre auprès de bailleurs de fonds qui finirent par croire à la pertinence du projet, consentant à participer à son financement, bouclé sous ce gouvernement, avant que n’intervienne le coup d’Etat qui a eu raison des entêtements de Tandja Mamadou qui voulait se donner un bonus au-delà de ses deux mandats constitutionnels.

C’est finalement le Général Salou Djibo, alors président de la transition de l’époque qui avait, en grande pompe, inauguré le lancement de l’emblématique barrage de Kandadji qui passe ainsi du rêve à la réalité rendue possible par l’obstination du gouvernement de Hama Amadou qui, entre temps, se brouillait avec Tandja. On avait donc cru que c’en est fini avec les tergiversations que le projet a connues. L’entreprise qui devrait conduire le chantier, par ses retards et son manque de sérieux, a fini par pousser la 7ème République à lui retirer le marché, d’une part, pour le manque à gagner, chercher des financements additionnels et, d’autres part, pour trouver une société plus qualifiée à laquelle l a construction de l’ouvrage pourrait être confiée. Les Chinois connus pour être de grands constructeurs dans le domaine, de grands ingénieurs, s’emparent du marché et reprennent les travaux. Bazoum qui s’était rendu compte que les travaux à un moment piétinent, avait interpellé l’ambassadeur de Chine qui, à son tour, intima l’entreprise de redoubler d’efforts. C’est ainsi que le chantier avait été amené à fonctionner 24 heures sur 24 pour donner une certaine forme au projet dont le chantier d’une des phases connexes, à savoir le volet électrique, devrait être lancé avec le lancement de la construction de la ligne haute tension qui va du site à Niamey, quelque part vers Bangoula.

Plus les jours passent, plus l’on commence à croire au projet. Mais, l’on a l’impression que le projet, pourtant, n’est pas libéré du défaitisme de ses adversaires.

Kandadji visé par des menaces terroristes ?

On se rappelle que, plusieurs fois, le projet avait été visé par des attaques terroristes jusqu’à ce que, en un moment, sous Issoufou, les travaux s’arrêtent, forçant les travailleurs du chantier à abandonner les lieux avant que la sécurité des lieux ne soit assurée pour reprendre les travaux. Mais, voilà qu’après la reprise des travaux et les avancées notables, les mêmes forces maléfiques reviennent, il y a quelques jours, pour attaquer le site. La riposte du détachement militaire installé sur le site pour le sécuriser fut vigoureuse, même lorsque les assaillants venaient en grand nombre – plus de 100 motos, disait-on – et ce jusqu’à ce que, avec l’appui de l’armée qui venait en renfort, les Forces Armées Nigériennes mettent l’ennemi en déroute et le neutralise. Par un tel acte de sabotage, terroriste par excellence, l’on aura compris que le but est de semer la psychose dans les esprits des travailleurs afin de les amener à déserter le chantier et, ainsi, compromettre par un tel moyen un projet auquel le Niger tient beaucoup et notamment depuis qu’avec les mesures iniques de la CEDEAO imprimées par Paris, la question de notre indépendance énergétique et du défi de la production nationale rizicole venaient à se poser opportunément et avec acuité.

On ne peut que rendre hommage à nos soldats et à ceux tombés sur le champ d’honneur qui avaient compris l’enjeu d’un tel ouvrage pour le défendre jusqu’au prix de leur vie. On ne devra donc pas baisser la garde sur ce projet que des saboteurs peuvent encore, même à ce stade terminal, poursuivre pour rendre impossible sa réalisation qui règle bien de problèmes du pays.

Alpha

Le CNSP doit donc prendre les mesures pouvant permettre de boucler toute la zone et de sécuriser tout le pays afin que tous les chantiers en cours soient conduits jusqu’à leur finition. Les Nigériens ont compris et devront se battre pour que tout ce qui peut leur permettre de se développer se réalise malgré les oppositions, malgré les adversités. Vaille que vaille.

L’attaque du site vient ainsi montrer aux Nigériens qu’ils n’ont désormais aucune raison de confier leur sécurité, la sécurité de leur territoire à un autre, fut-il une puissance mondiale. Notre sécurité doit être notre affaire et nous devrons nous donner les moyens de l’assurer.

Un autre Niger est possible. Nous serons ensemble, ses architectes et ses bâtisseurs !

Cet autre Niger qui est possible fait dire à beaucoup de nigériens que le coordonnateur actuel du projet Kandadji serait décidé à tout mettre en oeuvre pour la réalisation de ce vieux rêve. Les nigériens croient à sa volonté de réussir la mission. D’autant qu’il est dit être attaché aux valeurs insécables de la République.

Maiririga