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AUDIT commandité par l’ARMP/Une enquête nationale doit suivre ! : Près de 62 milliards ont été utilisés de façon frauduleuse

Quand un mineur de dix-sept (17) est érigé en entrepreneur par son propre père pour participer au saccage organisé des ressources du Trésor National, on est en droit aujourd’hui de s’inquiéter pour le présent et le futur du pauvre Niger. Il est reconnu que l’éducation commence au sein de la souche familiale où l’enfant apprend les premières vertus de l’existence en regardant et en écoutant papa et maman. Ensuite vient l’exemple donné par les frères et soeurs ; là aussi, l’enfant apprend par imitation. Que faut-il alors espéré de la jeune génération qui a en charge de conduire à la destinée du pays si dès au départ, au sein même du premier cercle éducatif l’enfant est nourri du faux, habillé du faux, respire du faux et entrainé à l’usage du faux ?

A cette question, il vaut mieux ne pas se casser la tête à chercher une réponse ; évitons aussi de trop nous lamenter sur notre sort et dénonçons avec la dernière énergie ces travers et fauxfuyants qui participent à l’anéantissement programmé de notre pays par une race de prédateurs nés des dix dernières années d’errance et de gabegie entretenues par le régime fameux et spoliateur de l’ex Président Issoufou Mahamadou. Faisonsle car cela s’avère hautement pédagogique et il s’inscrit dans le combat légitime contre l’impunité et la complicité.

Ce n’est point de la diffamation ; mais un service rendu au Niger pour que s’estompent les pratiques rocambolesques de ce genre. Dans tous les cas, ces sournoiseries ont eu cours pendant le sommeil dogmatique et complice du président Issoufou Mahamadou. Encore lui ? Décidément cet homme a causé un mal énorme pour le Niger et, en ce qui le concerne, nous laissons le cours de l’Histoire se charger de sa destinée ou même de sa destination ; si la dégringolade annoncée n’a même pas débuté d’ailleurs.

Pour l’heure, penchons-nous sur ces prédateurs népotistes en diable qui se sont organisés en famille pour saccager les ressources de notre pays. A peine publié, le rapport final de l’Audit commandité par l’ARMP sème déjà le désarroi chez le commun des mortels. S’il vous plait, ce rapport fait ressortir des vérités sur des pratiques tellement mafieuses et même odieuses qu’elles échappent à tout entendement épris de justice, d’équité et de sincérité. Mis en oeuvre et exécuté par le groupement de cabinets International Consultants For Procurement (ICP SARL) et Management, Audit et Consulting (MAC Consulting), l’Audit présente les résultats définitifs consolidés des constats identifiés et des recommandations formulées lors de sa mission qui a porté sur un échantillon de soixante-cinq (65) Autorités Contractantes au titre de l’exercice budgétaire 2020. Le Rapport de synthèse de l’audit de conformité, dans cette version finale a donc présenté les résultats de l’Audit des marchés publics et des délégations de service public de l’année 2020. Ainsi, en termes de classement du niveau de conformité, le rapport indique qu’il a été noté une conformité substantielle aux exigences du Code (Conformité de fond et de forme), c’est-à-dire aucune action, omission des textes qui entraine le non-respect des principes fondamentaux des marchés publics ni une violation caractérisée de la réglementation en vigueur. Les dossiers concernés ici présentent des risquent faibles ou atténués et ils sont au nombre de 247. Ainsi sur les 368 marchés passés par les Autorités Contractantes, 67% soit 247 Marchés correspondant à 99 042 251 311 FCFA sont conformes aux procédures de passation et d’exécution telle que prévue par le Code des Marchés Publics et les textes en vigueur. Certes, on ne peut pas empêcher à la chèvre de manger là où elle est attachée ; cependant, on peut globalement s’en féliciter et remercier tous les acteurs qui ont eu la charge de ces dossiers. Nous ne connaissons pas la nature des risques dits faibles ou atténués évoqués par le rapport autour de ces 247 cas de marchés. Il est juste à noter que ces dossiers plus ou moins propres ne sont pas exempts de toute malversation ; on appelle ça les « à-côtés » qui ne manquent pas dans l’exécution de toute tâche ; ce sont les avatars hérités de la corruption néocoloniale française.


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Pour le niveau de non-conformité, il a été noté le non-respect des exigences de fond et des formes sur des aspects entrainant la nullité de la procédure ou le non-respect des principes fondamentaux (économie, efficacité, égalité, transparence). Ainsi sur les 368 marchés passés par les Autorités Contractantes, 27% soit 100 Marchés correspondant à 61 992 950 714 FCFA ne sont pas conformes aux procédures de passation et d’exécution telle que prévue par le Code des Marchés Publics et les textes en vigueur. Presque 62 milliards ont donc été utilisés de façon frauduleuse, dans des conditions nébuleuses. S’il vous plait, rappelons aux uns et aux autres que nous sommes au Niger, le pays le plus pauvres de la planète. Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec 62 milliards. Du reste, l’on connait à présent la destination prise par une grande partie de ce fond de détournement. Il suffit juste de réorienter l’Audit et cela relève plutôt des prérogatives de la HALCIA. En effet, dans ce pays, on se sait. Il y a encore un passé très récent, beaucoup d’acteurs qui font la une des transactions lucratives aujourd’hui ne représentaient absolument rien en matière de production de richesses ; car, le code de déontologie de l’entreprenariat précise clairement que c’est l’argent qui appelle l’argent ; autrement dit, nul ne peut partir d’un rien pour acquérir des biens en déphasage avec des émoluments faibles qu’il gagne en termes de petites prestations. Par exemple, un fonctionnaire de l’Etat qui tourne avec un salaire d’à peu près 300 à 500 mille francs ne saurait en l’espace de dix années se tailler un immeuble de plus de cent millions accompagné d’un parc automobile composé de véhicules de plus de vingt millions. Une telle acquisition s’appelle de l’enrichissement illicite et c’est un délit fortement condamné par la justice. Voilà en clair l’une des conséquences logiques et souhaitables qui doivent suivre ce rapport d’Audit. Tous les acteurs indexés et présumés, à Niamey tout comme en région, sont bien connus. Il suffit qu’une très large enquête soit diligentée pour identifier les acteurs visés par l’enrichissement illicite. Dieu seul sait combien ils sont les individus qui, hier encore, marchaient à pied en racolant leurs chaussures qui se retrouvent aujourd’hui dans des V8 et des villas haute gamme. Le nigérien est très observateur, tolérant mais il n’est nullement dupe. Il est certes patient mais il agit à juste manière et en temps opportun. En associant la population à cette enquête nationale, nous sommes convaincus que les résultats seront plausibles et éclatants. Mieux, ils vont très certainement profiter au Trésor National car les recouvrements seront énormes. Ne tergiversons pas sur une telle mesure ; sinon l’Audit commandité par l’ARMP n’aurait aucun sens et on en tirera aucun enseignement. Que tous les pôles de décisions s’activent pour rendre possible une telle éventualité. D’ores et déjà, le Président Bazoum Mohamed est entièrement acquis à une telle démarche, lui qui a déjà engagé des enquêtes et audits dans plusieurs domaines. C’est une décision courageuse et responsable qui aura un impact pédagogique énorme. Alors, si jamais l’ARMP elle-même ne fait pas un plaidoyer pour défendre et justifier cette enquête, elle serait complice dans ses agissements ; de plus, elle serait même en contradiction avec ses propres principes. En effet les nigériens ne verraient plus ni son utilité ni les biens fondés de cet Audit qu’elle a commandité à coût de millions de francs ; ce serait encore un autre gâchis, un délit peut-être dont la justice pourrait s’en saisir.

Enfin dans le rapport de l’Audit, il est question aussi des cas de marchés qui n’ont pas été audités ; ces Marchés non audités et à risque représentent 6% soit 21 Marchés correspondant à 8 437 204 994 FCFA. Là aussi, les raisons évoquées par l’une ou l’autre des autorités contractantes ne tiennent pas du tout car elles reposent sur leur refus catégorique de fournir la documentation nécessaire au travail des auditeurs. C’est le cas de notre prestigieuse Assemblée Nationale et de la CENI ! Tenez : Toutes les deux sont pourtant des institutions supposées non seulement incarner la droiture et la constance, mais aussi qui tournent avec des sommes colossales. A ce niveau, il faudrait que l’ARMP et les cabinets d’Audit révisent leurs clauses du contrat qui les lie. En effet, au vue de l’importance des deux institutions quant aux rôles dont elles sont censées incarner, il faut prendre les mesures qu’il faut qu’elles soient auditées. C’est un voeu très cher pour les nigériens. D’ores et déjà, l’on connait très bien certaines pratiques mafieuses qui ont cours dans ces deux institutions, notamment en matière d’octroi de marchés. En effet, de l’avis de plusieurs intervenants, certains marchés seraient octroyés tant par l’Assemblée Nationale que par la CENI sous la base de marchandages à plusieurs niveaux. Malgré les appels d’offres dont font l’objet certains marchés, on retrouve souvent derrières une sorte de clientélisme qui ne dit pas son nom. Il s’avère donc utile que les auditeurs repassent dans ces institutions pour se procurer la documentation nécessaire à leur travail. D’ailleurs, des sanctions doivent suivre ce refus somme toute injustifié. Si l’ARMP ne recommandite pas cet Audit sur ces deux institutions, c’est qu’il y aurait anguille sous roche.

Ceci dit, le rapport de l’Audit reste truffé de cas de détournements et de malversations scandaleuses. Celle qui a le plus marqué les consciences est cet héritage de magouille qui a eu lieu de père en fils au ministère de l’agriculture où une collusion des plus flagrantes a été relevée. Dans cet affairisme familier, le Ministère de l’Agriculture a passé sept (07) Marchés par entente directe sans mise en concurrence. Les marchés ont été négociés avec trois entreprises dont deux sont liées par des liens familiaux. Il s’agit :

  • de l’entreprise Oumarou Adamou Boubacar qui est dirigée par Monsieur Oumarou Adamou Aboubacar né le 04/04/ 2003 (17 ans) qui est le fils mineur de Oumarou Adamou ;
  • de l’entreprise Oumarou Adamou qui est dirigée par monsieur Oumarou Adamou Aboubacar.

Sur la base de l’échantillon, M. Oumarou Adamou est attributaire des marchés (N°832/ 20/MF/DGCMP/EF Lot1 : 220 T, Lot2 : 465 T ; Lot3 : 760 T et Lot4 : 655 T de semences de riz, de maïs, de blé à Zinder, Diffa, Tahoua, Agadez, Tillabéri et Niamey. Marché (N°832/20/MF/DGCMP/EF Fourniture de 17153 Kg semences potagères dans les régions d’Agadez, Diffa, Zinder, Niamey, Tahoua et Tillabéri pour le ciompte de la DGA/ MAG-EL. Marché (N°395/20/MF/DGCMP/ EF fourniture et livraison de 515 T de semences dont 100 T de riz GAMBIACA, 100 T de Maïs P3 Kollo, 250 T de Niébé TN 52- 78 et 65 T de blé au profit des régions de Agadez, Dosso, Diffa, Maradi, Tahoua, Niamey, Tillabéri et Zinder pour un montant total de 7 484 830 441 FCFA ; tandis que son fils Aboubacar est attributaire du marché N°831/20/MF/DGCPM/EF Lot2 :1098,15 T dont 183,05 T de sorgho et 915,125 T de niébé de semences paysannes dans la région de Tahoua pour le compte de la DGA/ MAG-EL pour un montant de 1 242 323 425 FCA.
En passant en revue le rapport de l’Audit, on s’aperçoit que le Niger n’a jamais été aussi volé que ces dix dernières années.

Mallam