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Le Mouvement National pour la Société de Développement : Une autre crise à Maradi son seul fief

Le Mouvement National pour la Société de Développement : Une autre crise à Maradi son seul fief

Héritier du parti-Etat d’avant la Conférence nationale et plus important parti politique au début de l’ère démocratique, le MNSD Nassara se rétrécit comme peau de chagrin. L a faute aux fortes personnalités qui ont dirigé et dirigent cette formation politique. Des dirigeants aux égos hypertrophiés, refusant obstinément le consensus et mettant à mal deux des trois triptyques du parti : concertation, consultation. Des partis, ceux de Hama Amadou, Albadé Abouba et Alma Oumarou, fortement représentés à l’Assemblée nationale sont issus de dissension au sein de ce parti qui perd successivement au plan national la première place au profit du PNDS, puis la deuxième au profit du Lumana. Il perdra ses deux plus importants fiefs : Tillabéri et Maradi, région de Balla Dan Sani. Et la descente aux profondeurs du classement n’est pas proche de s’arrêter. Le renouvellement le sept août dernier de la coordination de Maradi en constitue la preuve suffisante.

C’est le journal ‘’le Souffle de Maradi’’ qui donne l’information dans un article intitulé « le film d’un hold-up électoral. » Cette assemblée générale élective s’est déroulée dans la salle de réunion de la mairie de Maradi en présence de 416 délégués sur les 450 que compter la région et les deux postulants : Djadi Amadou et Moussa Maman Doutchi. Avant le début des travaux, il a été donné un temps de consultation aux candidats. Histoire de trouver un consensus et d’éviter la confrontation par les urnes. Ils camperont chacun sur leur candidature et au besoin d’être départagés démocratiquement. Sur ces faits, le candidat Djadi quitte, sans crier gare et sans justification, la salle pour ne revenir que trois heures après. Et ce n’est qu’en début de soirée, aux environs de 18 heures, après certainement de consultations et des prises d’ordres de la hiérarchie qui a probablement trouvé les moyens et les ressources du hold-up. Et dès la lecture du programme du déroulé des travaux, le pot au rose est découvert. Dans ce programme, pas question d’élection. Il aussi été sorti d’un chapeau de prestidigitateur une commission de vérification des candidatures. Et tout naturellement la candidature de Moussa Doutchi fut invalidée. Comment peut on invalider une candidature que l’on a déjà acceptée en demandant aux deux candidats de trouver une entente. Le motif serait le non payement de cotisations au niveau régional alors même que Moussa Doutchi détient son quitus de payement des cotisations au niveau national. Cette mascarade est symptomatique de la gestion actuelle de ce qu’on appelait « le grand baobab. » Elle remet aussi au grand jour la cabale contre Moussa Mamane Doutchi depuis qu’il a décidé de briguer des postes de responsabilité dans le parti. On se rappelle qu’avant les dernières élections générales, le parti MNSD est resté plusieurs mois sans secrétaire général. Là aussi Moussa Maman Doutchi a été, en vu du congrès d’avant élections, régulièrement désigné par la région pour postuler. Le secrétaire général sortant, un ressortissant de la région, sans la caution de cette dernière se présentera. Et là aussi les responsables du parti avec à leur tête le président Seini Oumarou décidèrent de faire l’impasse sur les élections à ce poste si important dans la marche du parti.

L’adversaire de Moussa Doutchi, le ministre Abdoulkadri Tidjani, finira par claquer la porte et créer son propre parti. En dépit de tout, c’est un autre secrétaire général qui sera élu après que ce poste à été arraché à la région de Maradi. Cette frustration sera probablement à l’origine du refus, au cours du deuxième tour de la présidentielle, des dirigeants du parti de respecter la consigne du bureau politique de voter pour le candidat du PNDS. Ils ont battu campagne pour le candidat Ousmane. Cette parodie risque une fois encore de coûter cher au parti de Tandja. On se demande ce qui est reproché à Moussa Maman Doutchi.

Un tel acharnement risque de créer des vagues. Et déjà les nominations à l’Assemblée nationales des ressortissants de la capitale économique sont suivies à la loupe. Il ressort que tous ceux de Maradi qui sont par Seini Oumarou seraient ceux qui ont refusé de respecter les consignes du bureau politique. Ils auraient tous fait campagne pour Mahamane Ousmane. En somme, on récompense les récalcitrants et punit les fidèles. C’est la marche à revers du Niger de la renaissance.

Modibo