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Visite de travail du Président de la République, en France : Les attentes des nigériens

En début de semaine, son Excellence le Président de la République Bazoum Mohmed se trouve à Paris en France où il prend part à plusieurs événements ; notamment la 41ème Conférence Générale de l’UNESCO ; le 4ème Forum de Paris sur la paix ; la Conférence Internationale sur la Libye. Tel est de façon officiel l’Agenda décliné du Président Mohamed Bazoum et de la forte délégation qui l’accompagne. Autour de lui on peut mentionner le tout puissant Ministre des Affaires Etrangères Hassoumi Massaoudou, le Ministre de la Défense Alkassoum Indatou et le Ministre des Finances Ahmat Jidoud et le Directeur de Cabinet Sani Abani.

Cette visite semble être l’une des plus controversée d’un Président de la République du Niger depuis l’accession de ce pays à l’indépendance le 3 Août 1960. D’ores et déjà, il faut préciser qu’elle se tient à un moment où dans le monde entier, surtout dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, une aversion sans précédent se manifeste de plus en plus contre les intérêts français. Chez notre voisin le Mali notamment, de gigantesques manifestations sont organisées par tous les fronts pour non seulement condamner et fustiger la politique française dans ce pays mais aussi pour encourager les autorités au plus haut degré à privilégier l’option Russe au détriment de celle de la France. Au Niger, sur les réseaux sociaux, la même aversion se développe et des appels incessants au boycott des intérêts français sont lancés. Une voix féminine largement diffusée prône même le saccage des intérêts français avec incendie public des couleurs blanc-rouge-bleu. En effet le drapeau gaulois serait en danger au Niger.

C’est dans ce contexte que le Président Bazoum Mohamed et ses ministres les plus influents effectuent un séjour d’une semaine à Paris. Ainsi, au-delà de l’agenda officiel décliné par la délégation nigérienne, au pays l’on s’attend à deux réactions éventuelles. La première reste traditionnelle ; une demande d’explication et peut-être même d’excuse aux autorités nigériennes avant d’être menacées de tout mettre en œuvre pour redorer le blason de la France au Niger. Ça, c’est le propre de la FrançAfrique, le gendarme colonial français qui entretient une émancipation déguisée de nos dirigeants par rapport au fait colonial. La seconde réaction reste hypothétique, tellement qu’elle ressemble à une utopie ; il s’agit de voir le tout nouveau Président, Son Excellence Bazoum Mohamed, redresser son échine dorsale pour rapporter aux autorités français le désir du peuple nigérien ; celui de voir la France foutre le camp du pays pour faire place à des partenaires beaucoup plus sérieux, comme la Russie. En tout cas, ce veux est clairement et largement claironné par les nigériens à travers les réseaux sociaux qui condamnent fermement l’interventionnisme français aux côtés des forces djihadistes. Laquelle des deux options le Président Bazoum empruntera-t-il ? Dieu seul le sait. Cependant, on peut d’ores et déjà entrevoir que cet homme a la désinvolture nécessaire pour rabrouer les autorités françaises et exiger de meilleurs comportements vis-à-vis de son peuple sur le point d’opérer une véritable révolution contre les intérêts français. Par le passé, le Président Tanja Mamadou a eu à parler mal aux autorités françaises ; lui-même Bazoum a eu ce comportement lors de son dernier séjour en France où il a fait comprendre à Macron que le G5 n’a pas besoin de soldats français mais de moyens d’actions. Wait and see !

Garba Liman