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Table ronde sur les enjeux actuels des industries extractives dans le contexte de la refondation du Niger : Prospecter les voies et moyens pour une plus grande transparence dans la gestion des ressources extractives

Le Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB), a organisé le 12 octobre 2023 à son siège, une table ronde sur le thème ‘’Les enjeux actuels des industries extractives dans le contexte de la refondation du Niger’’. Cette table ronde vise à faire un plaidoyer, pour amener les autorités politiques actuelles et les citoyens à voir ensemble comment faire pour que les ressources puissent profiter aux Nigériens et amorcer le développement du pays par les ressources naturelles du sous-sol Nigérien. Cette table ronde a vu la participation de plusieurs acteurs  intervenant dans le domaine des industries extractives avec à leur tête le coordinateur du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB), M Ali Idrissa

Dans sa communication à la table ronde, le premier paneliste M. Mahamane Laouan Gaya, expert international en énergie et pétrole et ancien ministre, s’est focalisé sur les leviers pouvant améliorer la gouvernance minière et pétrolière dans le contexte actuel. « Notre pays est constitué d’un certain nombre de socles. Parmi ces socles figure celui du Liptako Gourma, Harobanda, qui sont remplis de ressources minérales notamment les métaux critiques. Le sud de Maradi, le Damagaran Monio, la zone de l’Aïr et le plateau du Djado sont riches en ressources minérales. Nous avons aussi dans le reste du pays des bassins sédimentaires qui regorgent des hydrocarbures », explique l’expert.

Pour sa part, M. Hamma Hamadou consultant et ancien directeur général des Impôts, a évoqué la question de l’endettement du Niger. En effet, selon le consultant, de 2000 à 2010, le Niger était dans un processus de désendettement et le montant de la dette était transformé en don pour financer des projets sociaux d’un volume de dette de plus de 70% de notre Produit Intérieur Brut avec 15, % du PIB en fin 2010 et 7% de croissance annuel de ce dernier sur la période 2011-2022.

Par ailleurs, M. Hamma Hamadou a relevé qu’une hausse de la dette a été observée ces dernières années.
« Le niveau d’endettement est remonté à 58% en fin 2022. En 2010, le PIB était de 4 807 milliards et nous étions 17,28 millions d’habitants. En 2022 notre PIB était de 8 553, 2 milliards. Nous avons produit de la richesse supplémentaire sur les 12 ans de l’ordre de 3 746 milliards de FCFA et 4 737 milliards de dettes supplémentaire sur les 12 ans. Donc nous avons un écart négatif qui profite plus à la dette qu’à l’enrichissement global ».

Pour sa part, Dr Hima Mamane indique qu’un changement de perception et de vision des industries extractives doit être adopté afin de garantir le développement du Niger. « Il faut que ces industries soient de véritables moteurs de développement au Niger. Nous avons ce dont ils ont besoin pour leur pays et ils savent que c’est important donc, ils vont créer les conditions pour que nous ne puissions jamais les empêcher de faire main basse sur ces ressources », a-t-il martelé.

M Tchiroma Aissami, chef du projet ROTAB a quant à lui exprimé le souhait qu’au sortir de cette table ronde les participants puissent ouvrir leur cœur et faire des propositions pertinentes qui vont dans l’intérêt des populations de notre pays. « Les industries extractives sont des domaines qui ont beaucoup été émaillés par un manque de transparence. Nous voulons que dorénavant ce manque de transparence soit banni et que nos intérêts soient mis en avant dans la gouvernance pétrolière et minière dans notre pays », a-t-il conclu.

Fatiyatou Inoussa (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org