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Situation politique du pays : Démocratie apaisée ou opposition résignée ?

Depuis l’accession à la magistrature suprême du pays de Mohamed Bazoum, l’on note une certaine normalisation de la vie politique nationale.

En effet, passés les violences post-électorales de mars 2021 et les recours juridictionnels du candidat Mahamane Ousmane du RDR-Tchanji, progressivement, la vie politique nigérienne est entrée dans une sorte d’accalmie, mieux d’apaisement. On n’entendait plus des voix discordantes dans cette symphonie générale jouée par le nouveau Maître d’orchestre, Mohamed Bazoum, qui avait plus à craindre du côté de sa famille politique que de celui de l’opposition politique. Pourtant, ce n’étaient point les occasions qui manquaient à l’opposition politique pour faire entendre sa voix, car la situation sociale, économique et sécuritaire du pays aurait pu être un motif valable pour chercher à en découdre avec le pouvoir en place.

Les seuls nuages noirs dans ce ciel politique dégagé étaient venus du front social et d’une partie de la Société civile. Mais, à ce niveau également, très vite, les pendules furent remises à l’heure, puisque l’émiettement des forces syndicales n’avait pas permis de réaliser une sorte d’union sacrée pour faire plier le gouvernement.

Voilà, en fait, le tableau idyllique qu’offre de l’extérieur la démocratie nigérienne, un tableau sans doute en trompe-l’oeil, lorsque l’on analyse la situation de l’intérieur ! En réalité, cette impression d’apaisement politique cacherait une autre réalité, celle d’une opposition en panne d’inspiration et surtout en proie à une sorte de résignation, de reddition, qui ne sait plus quoi faire pour remobiliser les citoyens sans doute lassés et profondément déçus du manque de convictions politiques et d’esprit de sacrifice de la part de la classe politique, en général. L’opposant politique emblématique, l’Autorité Morale du Lumana/FA, Hama Amadou, aurait probablement fait le deuil de ses prétentions politiques, faute d’alternative pour lui de livrer un combat politique dans lequel il ne disposait pas d’armes égales d’avec l’adversaire. Quant à Mahamane Ousmane, il est, depuis ses revers judiciaires, perdu dans la circulation. Il faut dire que le personnage n’était pas réputé pour ce genre de lutte, car l’opportunisme politique avait longtemps constitué son moyen favori pour parvenir à ses fins. Or, toute lutte dans la vie, quelle qu’elle soit, nécessite d’avoir à sa tête un leadership charismatique pour soulever l’adhésion des masses. Sans des personnages charismatiques comme Condorcet, Robespierre, Saint-Just, Marat, Sieyès et autres grandes figures révolutionnaires, le printemps révolutionnaire français de 1789 n’aurait jamais réussi à emporter l’adhésion des masses populaires. Toutes choses qui manquent, cruellement, aujourd’hui, à l’opposition nigérienne pour renaître de ses cendres !

Adamou Maiga