Skip to main content

Interpellation du PM à l’Assemblée Nationale : Ouhoumoudou mis en difficulté par le député Ladan Tchiana

L’interpellation du Premier ministre par le député de l’opposition, Omar Hamidou Tchiana, ce samedi 15 avril 2023, a permis aux Nigériens de découvrir un autre pan caché de la conception de l’Etat par le régime de la Renaissance. De tout temps, depuis pratiquement 2011, les Renaissants ont imposé aux Nigériens une gestion exclusive, sans partage, du pouvoir ne faisant qu’à leur tête. ‘’C’est notre pouvoir, nous le gérons comme bon nous semble et nous ne sommes même pas tenus de vous de rendre compte de ce que nous faisons’’. C’est de façon résumé comme ça que raisonne le gotha du PNDS-Tarayya, une perception de la gestion de l’Etat partagée par les militants à la base du parti. Cette réaction du Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, à l’occasion de son interpellation du 15 avril dernier montre à quel point que les dirigeants PNDS ont peu de considération vis-à-vis des citoyens en général et particulièrement les Nigériens qui ne sont pas de leur bord politique. Ils méprisent les autres.

De quoi s’agit-il ? Dans sa réponse aux préoccupations soulevées par le député Ladan Tchiana, le PM Ouhoumoudou Mahamadou a laissé entendre péremptoirement que ce n’est pas une obligation pour le gouvernement de communiquer sur les marchés publics débattus en Conseil des ministres. Qu’ils ne sont pas tenus de le faire, ils le font juste par volontarisme. Ce qui n’est pas du tout vrai et dénote la mauvaise foi des Renaissants. C’est la loi qui oblige la publication des marchés publics au sein bien par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) que par le gouvernement pour ce qui concerne les marchés publics dont le montant s’établit à 300 millions de francs CFA et plus aujourd’hui alors que le seuil initial était 500 millions jusqu’à une période récente. Il ne s’agit donc pas d’une faveur qui est faite aux citoyens, ils ont le droit de savoir comment leurs impôts sont dépensés. Ceci étant dit, Le député Tchiana a interpellé le PM Ouhoumoudou sur ‘’le bilan calamiteux de deux ans de pouvoir usurpé et sur la transparence des marchés publics’’. Depuis un certain temps en effet, les marchés publics qui sont communiqués en Conseil des ministres sont tronqués d’un certain nombre d’informations dont le montant du marché, le nom de l’entreprise adjudicataire, le mode de passation du marché, le délai d’exécution, etc. Pourquoi subitement ces informations qui permettent aux citoyens d’apprécier la pertinence des marchés sont-elles occultées ?

A quoi rime cette manoeuvre qui vise à cultiver l’opacité dans la gestion des affaires publiques ? C’est répondant à ces questions que le PM a laissé entendre que le gouvernement n’est pas tenu de communiquer sur les marchés. Ce qui est totalement faux ! Mais Ouhoumoudou a aussi mis à profit la tribune pour chercher à montrer que l’économie nigérienne se porte en très bonne santé. ‘’Cette année, la progression s’est soldée par un taux de croissance de 11,5%, il n’y a aucun pays de l’UEMOA qui a atteint un tel taux de croissance. Également, il n’y a pratiquement aucun pays aucun pays africain qui a atteint un tel taux de croissance.

Nous sommes donc le champion de la croissance économique’’, a déclaré Ouhoumoudou. Une affirmation qui n’a pas manqué de relancer le débat récurrent sur le rapport entre taux de croissance et amélioration des conditions de vie des Nigériens. Pour sûr ce taux de croissance exceptionnelle ne se reflète pas dans le niveau de vie des populations à la base, lequel niveau ne fait que se dégrader depuis l’avènement du régime de la Renaissance.

La pauvreté n’a fait que gagner du terrain ces dernières contrairement aux dires du PM.

Il n’y a rien de vrai dans ce qu’Ouhoumoudou Mahamadou a raconté devant les députés. Et voici les commentaires du député Ladan sur les réponses fournies par le PM. ‘’En réponse à ma question sur les marchés publics, le PM a affirmé que les ministres faisaient les communications conformément aux textes mais que le communiqué du conseil des ministres (CDM) ne mentionnait pas les montants et les attributaires des marchés contrairement aux usages.

Ensuite, contrairement aux affirmations du PM, les communications des marchés publics en CDM ne sont pas sa volonté mais prévues par les arrêtés n°107/ PM/ARMP du 01 août 2019 et N°018/PM/ARCOP du 28 janvier 2023.

Par ailleurs, l’alinéa 2 de l’article 119 du code des marchés publics fait l’obligation de publier un avis d’attribution définitive dans les 15 jours calendaires de l’entrée en vigueur du marché. Dès lors, on se demande pourquoi le communiqué du CDM n’est pas fidèle à ses délibérations. Si comme l’affirme le PM, les communications sur les marchés publics ne sont pas faites à l’endroit du peuple mais uniquement pour le CDM, pourquoi alors toutes ces années durant les comptes-rendus des CDM en faisaient cas ?

Alors pour quelle raison Mohamed Bazoum et son Premier ministre cachent-ils les montants et les noms des attributaires des marchés publics au peuple auquel pourtant appartient cet argent. Enfin, que cachentils d’autres aux Nigériens? ’’

Tawèye