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Situation Politique : Cinquante-neuf jours après le 26 juillet Issoufou Mahamadou enterre sa popularité

En Afrique, au Sahel et particulièrement au Niger, on ne cessera jamais de parler du coup d’état du Général Tiani. Intervenu dans un contexte marqué par de restrictions répétées des libertés publiques ainsi que du manque de justice et d’équité, défaut capital de l’ancien régime, ce coup d’état continue de raviver une haine spacieuse dans les coeurs de certains nigériens contre l’ancien président de la République Issoufou Mahamadou à qui il est reproché, à tort ou à raison, la paternité du coup d’état acté du 26 juillet 2023.

Ces nigériens éprouvent dans leurs âmes, un sentiment de détestation, d’hostilité et d’exécration très forte à l’égard de l’autorité morale du PNSD Tarayya. Ils manifestent partout où ils se trouvent, leur souhait, celui de le voir traduit urgemment en justice puis déféré dans une prison pour tout le mal qu’il a commis au peuple nigérien depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Cette haine, ample, est curieusement manifestée sur Facebook et Twiter par certains de ses partisans qui lui reprochent d’être le principal cerveau du coup d’état du Général Tiani.

De par leurs écrits, ils signent et persistent à juger Issoufou Mahamadou plus comme un mal aimé que comme un ancien président de la République le plus détesté de la planète. Son prix MO Ibrahim a fait l’objet de vives polémiques puisque ses deux mandats étaient marqués par une haine profonde d’une grande partie de la société envers lui, compte tenu de certains actes qu’il a commis et qui resterons gravés dans la mémoire des nigériens. Du jamais vu sur le continent africain.

On peut citer comme actes, l’endettement du pays, la division plurielle des nigériens et de la classe politique en particulier, la signature des accords de défense avec le pays colonisateur qui ne tiennent pas compte des intérêts nationaux, la banalisation de l’administration, le détournement des espaces publics, la protection des intérêts français au détriment des intérêts nationaux, l’insécurité de toute sorte, la restriction des libertés publiques ainsi que le manque de justice et d’équité pour ne citer que ceux-là. En son temps, les citoyens ne pouvaient plus faire valoir leurs droits de se faire entendre comme le prévoit la constitution afin de s’organiser pour contester les massacres de nos forces de défense et de sécurité tout comme les injustices dont ils faisaient régulièrement l’objet. Pour un simple vocal ou confrontation objective des chiffres avancés par le régime déchu sur un sujet brûlant, les auteurs sont gracieusement déférés dans une prison du pays pour y passer des mois sans que l’affaire ne soit jugée. Cet enfer n’a malheureusement épargné aucune couche sociale du pays.

Pour atteindre un résultat propre à lui, Issoufou Mahamadou est capable de croiser le ciel et la terre. L’homme est ainsi connu pour sa ruse depuis la conférence nationale souveraine. Comment va-t-il se défendre devant un partisan de Bazoum Mohamed pour avoir dit une chose hier et dire son contraire aujourd’hui ? Laissonsles gérer leur problème politique. De nos jours, Issoufou Mahamadou est au plus bas niveau de sa popularité depuis la création de son parti le PNDS Tarayya en témoigne son baromètre de popularité consulté minutieusement cette semaine par la Rédaction. Ce sont de nombreux cas d’abus qui ont amené les populations à la haine contre lui ce dernier temps. Dans les marches de soutien au CNSP organisées partout dans le pays, les manifestants brandissent publiquement ses photos sous forme d’un délinquant financier détenu dans une prison, ce qui naturellement détermine leur voeu. Ce sentiment de haine envers Issoufou Mahamadou, doit être pris au sérieux par les autorités militaires chargées de nous garantir la paix et la stabilité dans le pays pour la simple raison du fait qu’il peut conduire à des comportements ou actes odieux. L’Histoire doit rester un tribunal pour juger les actes, mais très loin de la méchanceté gratuite, la torture et autres humiliations répétées le plus souvent exagérées.

Salifou Hachimou