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Remaniement Gouvernemental : L’histoire secrète d’un remue-ménage !

En tout début de semaine, les Nigériens ont été surpris d’apprendre, sur les ondes de la ‘’Voix du Sahel’’, l’annonce du nouveau gouvernement, une façon inhabituelle en la matière, sans attendre le journal télévisé de ‘’Télé Sahel’’, comme cela se fait à l’accoutumée. On pouvait attendre de ce léger remaniement une mini-révolution qui aurait débouché sur la mise en place d’une équipe gouvernementale plus resserrée susceptible d’accompagner la mise en oeuvre du programme du Président Mohamed Bazoum pour les cinq années à venir. Pour pouvoir décoller et espérer atteindre sa vitesse de croisière dans les plus brefs délais, le Président Bazoum avait plus besoin de disposer d’une équipe gouvernementale compétente et dévouée au service de la nation nigérienne. Après sept mois de présidence, le temps était, peut-être, venu pour lui de faire une évaluation à mi-parcours de ce qui a pu être fait avec lui et de ce qui ne l’a pas été du tout. On dit généralement que le premier gouvernement formé au lendemain d’une élection présidentielle est plus une affaire de récompense politique pour les équipes de campagne, que d’une équipe de combat, véritablement ! Mais, à la surprise générale, le grand séisme attendu n’a pas eu lieu, car, le remaniement intervenu ressemblerait davantage à un simple jeu de chaises musicales avec trois permutations sur les six ministères ayant été concernés par ce remaniement. Au finish, le résultat des courses reste le même et les Nigériens s’interrogent, à présent, sur les nouveaux choix opérés par le ‘’Coach Bazoum’’ dans son équipe. En effet, beaucoup de citoyens se demandent sur les motifs ayant présidé à ce léger changement dans la composition du gouvernement. Principalement, la décision de faire partir Alkache Ahada du Ministère de l’Intérieur pour celui du Commerce, pour un juriste de formation et un apparatchik du parti rose, et on y fait venir Hamadou Adamou Souley, précédemment au Ministère de l’Equipement. D’aucuns disent que le Président Bazoum n’aurait très bien aimé la façon avec laquelle les récents événements de Téra ayant coûté la vie à trois de nos compatriotes. Déjà, sous le régime précédent, on avait reproché à Alkache sa gestion désastreuse des violences post-électorales à Niamey, aussitôt après la publication officielle des résultats globaux provisoires du second tour du scrutin présidentiel du 21 février 2021 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Son laxisme et son manque d’initiative pour prévenir les risques de violences avaient été, sans doute, à l’origine de ces mouvements insurrectionnels dans la capitale ayant émaillé le processus électoral. C’était à la surprise générale qu’il avait été reconduit à la tête du Ministère de l’Intérieur pour lequel il n’avait pas, visiblement, les épaules assez larges pour en supporter la pression, en dépit de son profil de juriste publiciste qui aurait dû se retrouver dans son jardin. On raconte qu’il devait cette reconduction au président sortant, Issoufou Mahamadou, qui aurait conseillé à son successeur de le conserver pour une transition en douceur. Aujourd’hui, le Président Bazoum se serait rendu à l’évidence de l’incompétence notoire du protégé d’Issoufou Mahamadou qu’il envoie aller paître les vaches au Commerce, pour confier ce ministère régalien à un fidèle parmi les fidèles, Hamadou Adamou Souley, afin de maîtriser la situation intérieure du pays. On peut d’ailleurs se demander comment un monsieur comme Alkache aurait pu accepter une telle rétrogradation ministérielle de passer du premier des ministres dans l’ordre protocolaire à celui du Commerce, un ministère moyen, dont, souvent, certaines des structures (Chambre de Commerce par exemple) sont plus visibles que la tutelle elle-même ?


L’autre surprise était venue du changement au Ministère de la Justice avec le départ d’Amadou Hassane Boubacar, cet éminent universitaire, docteur d’Etat en droit privé, qui avait le profil parfait pour occuper un tel portefeuille ministère, pour le remplacer par un douanier de formation. Mais, dans les coulisses, on parlerait plutôt d’une démission déguisée de la part d’une personnalité connue pour son intransigeance dans tout ce que l’on lui confie. Il semblerait qu’il n’aurait pas supporté quelques infléchissements que l’on lui aurait demandés dans le traitement de certains dossiers judiciaires embarrassants pour la survie du régime. Il aurait alors préféré claquer la porte pour retrouver sa liberté de parole et d’action que de faire entorse aux principes auxquels il croirait.

Enfin, pour ce qui concerne la suppression du Ministère délégué au Budget, précédemment occupé par Salamatou Gourouza, et l’atterrissage forcé de celle-ci au nouveau Ministère de l’Industrie et de l’Entreprenariat des Jeunes, certains journaux de la place en avaient déjà donné le ton en révélant les brouilles entre la Ministre déléguée au Budget et celui des Finances, le jeune PHD en Économie, Jeddoud Ahamat. D’après ces informations, les relations entre ces deux ministres seraient devenues exécrables au point d’impacter sur le fonctionnement de l’institution en charge des questions économiques et financières. Compte tenu du poids politique des deux protagonistes en question, il aurait semblé plus sage de les éloigner l’un de l’autre dans leur domaine d’intervention respective. Cependant, une chose demeure et perdurera au sein de la nouvelle équipe gouvernementale, car deux de ses membres qui continueraient longtemps à se regarder en chiens de faïence, pendant que la cohésion fait partie des premiers atouts dans la réussite d’un gouvernement. Ce serait alors dommage d’en arriver-là à un plus haut niveau de responsabilité où les égos des uns et des autres doivent être mis de côté au profit de la grandeur de la servitude politique.


Sanda