Skip to main content

Refus de deux ministres de déférer à une convocation de l’Assemblée nationale : Le gouvernement défie-t-il le parlement ?

Le gouvernement défieraitil le parlement ? Selon une personnalité politique qui a requis l’anonymat, c’est encore pire. Le gouvernement n’a, en réalité, aucun respect pour l’Assemblée nationale. Il ne le prend pas au sérieux et cela est certainement imputable au président de la République et au Premier ministre, chef du gouvernement. Manifestement, aucune sanction n’est envisagée à l’encontre des deux ministres récalcitrants. Le samedi 4 décembre 2021, les députés présents à la séance du jour ont dû ranger leurs cartables et rentrer chez eux, avec un sentiment de déception et d’humiliation. La raison ? Les ministres de la Défense et de l’Intérieur, convoqués pour une question d’actualité, ont refusé de déférer à la convocation afin de répondre aux interrogations des parlementaires. Un acte de défiance qui ne serait pas passé comme lettre à la poste si les membres du gouvernement ont la conviction que devant le même parlement qu’il va devoir chercher l’assentiment de son action. Dans une vaine tentative de sauver la mise, ce croc-en-jambe fait à l’Assemblée nationale, dans un contexte social particulièrement tendu sur fond de tueries perpétrées par l’armée française à Téra, a été présenté comme la résultante d’un problème de communication communication. Que neni ! La correspondance du ministre chargé des relations avec le parlement, adressée aux deux ministres, a été publiée sur les réseaux sociaux, histoire de réfuter toute excuse de leur part. Selon de nombreux citoyens qui ont fait paraître leur opinion sur les réseaux sociaux, les deux ministres en question doivent, en principe, être renvoyés du gouvernement ou tout au moins, obligés de présenter des excuses publiques à l’Assemblée nationale et à son président, méprisés. Si c’est le chef du gouvernement ou le président de la République lui-même qui leur a donné instruction de ne pas répondre à la convocation de l’Assemblée nationale, c’est encore plus grave. Le fait dénoterait le peu de respect qu’a l’Exécutif pour le parlement, perçu dans ce cas de figure comme une simple chambre d’enregistrement qui n’a pas à s’intéresser à certaines questions. La question sécuritaire échapperait-elle à l’Assemblée nationale ? Ce ne serait pas faux de le penser. Déjà, lorsque les bases militaires étrangères, à commencer par celle de la France, s’installaient, le parlement n’a jamais été consulté. Et elle n’a jamais remis en cause cette présence militaire étrangère. Et pourtant, les Nigériens bavent d’impatience de voir partir les forces militaires étrangères de leur pays.

Laboukoye