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Qu’est ce qui empêche Bazoum à engager avec force la lutte contre l’impunité ?

La question taraude l’esprit de beaucoup de nigériens. Des Nigériens qui commencent à être sceptiques quant à la volonté réelle du Président de la République de mener le combat contre les différents fléaux qui freinent le développement du Niger. Alors même qu’il s’est engagé devant la nation et la communauté internationale à conduire une lutte hardie contre les détournements des deniers publics et l’impunité. Pour ces Nigériens, la parole seule ne suffit pas. Elle doit être accompagnée par l’acte. Et c’est ce qui manque, aujourd’hui, après plus de six (6) mois de sa prise de fonction de Président de la République.

Une situation qui s’explique, selon des analystes politiques, par le colmatage et le forcing faits par Issoufou Mahamadou pour contourner l’article 47 de la constitution et faire valider son dossier de candidature par la Cour Constitutionnelle. Et le holdup électoral organisé pour le hisser à la tête du Niger. En plus, avec son camarade Issoufou Mahamadou, ils sont issus du même moule politique. Ils auraient organisé des complots et autres magouilles, ensemble, pour arriver au pouvoir. Une autre raison qui empêcherait le Président Bazoum à avoir assez de punchs pour agir, selon les analystes, est qu’il ne maitrise pas sa propre sécurité. On lui aurait imposé des gens pour assurer sa sécurité et le surveiller. Ce qui pourrait indéfiniment le ligoter. Bazoum Mohamed ne maitriserait pas, également, les services des renseignements. La garde présidentielle et la direction générale de la sécurité d’Etat sont deux services hautement sensibles dont les responsables continueraient de bénéficier du soutien de l’ancien président. Ce qui ferait, pour des analystes politiques, bloquer le Président Bazoum Mohamed dans les prises des décisions. Il n’aurait pas des coudées franches pour mener à bon port sa politique d’assainissement. Il faut donc qu’il ait le courage pour installer son propre système. Ce qui va l’affranchir et lui permettra d’étendre son pouvoir. Sinon, aux yeux des mêmes analystes, les rapports des inspections d’Etat en cours risqueront de rester lettres mortes. D’ailleurs, pour des proches de l’ancien président, Bazoum Mohamed n’osera pas mettre la main sur un des leurs. Au risque de voir la foudre se retourner contre lui. Et que l’affaire Ibou Karadjé va être le début et la fin de son combat contre l’impunité. Une menace à peine voilée contre le président qui doit amener tous les Nigériens épris de justice à se lever pour soutenir Bazoum Mohamed dans son combat contre les détournements des deniers publics. Cela est une nécessité absolue pour la survie de l’Etat du Niger. Cela d’autant qu’avec toutes les richesses naturelles (l’Uranium, l’or et le pétrole) que possède le pays, le Niger reste et demeure toujours dernier de la planète. La pauvreté ne fait que s’accentuer dans le pays et le tissu social en dégringolade continue. Pendant que les détourneurs des deniers publics narguent et menacent les citoyens. Aujourd’hui, pour tous les observateurs et analystes politiques, Bazoum Mohamed se doit de faire connaitre aux Nigériens les crimes économiques commis pendant les dix dernières années et de rétablir la justice dans son indépendance pour qu’elle puisse bien faire son travail. Ainsi, il gagnera la confiance et le soutien des Nigériens de toutes les sensibilités politiques. Dans un sursaut patriotique, les Nigériens de toutes les tendances politiques vont le soutenir dans la réalisation de sa politique de lutte contre l’impunité. Parce que la justice est la préoccupation première des Nigériens.

Ali Soumana