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Point de presse du Procureur Général : Bazoum Mohamed, un agent double 

Pour la communication du président déchu, le Procureur parle de plusieurs puces Airtel et d’une dizaine de téléphones portables détruits avec lesquels, on imagine, il gérait sa communication avec l’extérieur. Utilisés une seule fois, on peut comprendre qu’il s’agit d’un moyen « de brouiller des pistes » ainsi que l’analyse du Procureur le précise. On pourra d’ailleurs comprendre que tout porte à croire que Bazoum est réellement un aguerri des renseignements et pourrait créditer la thèse selon laquelle il travaillerait depuis de longues années au service des renseignements français auxquels il pourrait rester toujours en connexion. Un président d’un pays souverain peut-il faire ça à son pays, en donnant des informations aussi précieuses à un autre ? Une part de l’accusation de haute trahison pourrait trouver là sa justification... Bazoum Mohamed, on le sait, est cet homme qui a eu la chance, malgré bien de handicaps, de diriger le Niger pendant deux ans et demi. Alors qu’il ne pouvait jamais l’espérer il eut, par les choix de la France qui l’imposait au pays, le précieux sésame qui fit de lui, l’homme qui succéda à Issoufou Mahamadou. Mais il n’avait pas la carrure pour diriger un Etat, allant d’erreurs en erreurs qui lui firent fatal ce 26 juillet 2023 où, dans ses sommeils, venait le destin qui défit ses rêves de puissance que les bonnes perspectives du pétrole lui donnaient. Renversé, et conseillé par Paris à qui il se confia pour le sauver, il eut une attitude qui a surpris tout le monde : il s’est accroché mordicus à son fauteuil perdu, se défendant d’une illégitimité controversée pour ameuter le monde entier à le réinstaller. Au même moment, dans le pays, les populations s’en réjouissaient, accueillant avec ferveur sa chute qui les libère d’un système vorace qui a ruiné l’Etat et paupérisé les Nigériens. Son parti même, pour un agenda indéfendable, se divisait avec aujourd’hui un large pan qui s’est désolidarisé de son cas, cherchant le moment de venir troubler la marche tranquille d’une transition dont la réussite réside en l’assainissement qui, forcément, devra toucher quelques personnes qui voudraient monnayer leur soutien contre de nouvelles impunités que le peuple ne peut aujourd’hui tolérer. Comme certains dirigeants de la CEDEAO, et comme la France, il a manqué de sagesse à bien gérer ce qui lui arrivait qu’il devrait comprendre comme un choix du destin pour s’en remettre par sa foi à Dieu et décider, ainsi qu’ont pu le faire ailleurs d’autres qui connurent le même sort, de signer sa démission. Il misa sur ses accointances avec Paris pour croire qu’Emmanuel Macron puisse être à mesure de le sauver, oubliant que le soutien, le meilleur, il devrait le chercher, si tant est qu’il est réellement élu démocratiquement, à l’intérieur du pays, auprès du peuple qui l’aurait élu. C’est le 26 juillet 2023 qu’il fut déposé et voici trois mois qu’il n’est plus au pouvoir, perdant tout espoir de revenir par les moyens qu’il poussait à mettre en oeuvre, notamment une intervention militaire que son meilleur avocat – Emmanuel Macron – imposa à la CEDEAO. Aussi, désespéré sans doute par l’incapacité des présidents mercenaires de la communauté économiéconomique, il décida, toujours avec la France sans doute, de planifier sa fuite du pays le 23 octobre 2023, à 03h05 du matin. Par les piètres mains qui exécutèrent le plan élaboré, il ne put réussir sa cabale sinon que de compliquer sa situation. Les révélations-chocs du Procureur Général de la République le mardi 31octobre 2023 convainquent qu’il n’a aujourd’hui aucune chance de revenir au pouvoir, et d’échapper à la Justice nigérienne. Son entêtement l’a perdu.

Un dossier contre Bazoum…

La sortie médiatique du Procureur Général, Salissou Chaibou a permis d’informer l’opinion nationale et internationale sur les événements du 23 octobre 2023 qui ont permis de déjouer une tentative de fuite de l’exprésident- philosophe. Les nombreuses informations données sur l’opération qui a avait fini par foirer, en tout, compromettent le philosophe qui a manqué une sortie philosophique de son affaire quand, pour la paix du pays, et pour éviter au pays les sanctions que l’on sait, il aurait pu, plus sagement, décider de s’en aller, prenant acte de ses déboires. Car après tout, ce n’est pas la fin du monde… On apprend que c’est avec toute sa famille qu’il planifiait de partir, s’encombrant dans une fuite délicate de tous bagages transportés au coeur de la nuit silencieuse par son personnel de maison chargé de colis, gros butin de ses deux ans et demi de pouvoir à la tête du Niger, avant que ne coule le pétrole de Koulélé. Il tentait de sortir avec des quantités importantes d’or, d’argent et de frics en CFA et en devises étrangères. Ah, que c’est bon d’être président même en si peu de temps. Et dire qu’on est à la tête de l’un des pays les plus pauvres du monde ! On comprend maintenant pourquoi, résistant à partir, ceux qui y accèdent, ne partent que sous la menace des armes, refusant de respecter les dispositions constitutionnelles. Comment, en si peu de temps, Bazoum peut-il justifier l’acquisition de ces métaux précieux : l’or et l’argent ? En cinq ans, avec le pétrole qui vient, qu’allait-il constituer comme fortune ? Mais le problème de Bazoum n’est pas que là.

Espionnage et connexion dangereuse avec la France

Dans ce que le Procureur a pu dire de ce qui est aujourd’hui connu par les enquêtes menées autour de la tentative d’évasion de Mohamed Bazoum, l’on apprend que dans sa détention gentille au palais où le gardaient les militaires, en « grand » flic, il travaillait pour espérer trouver le moment de régler, par son ingéniosité, son problème, et ce quand la CEDEAO ne semble pas être bien inspirée pour mieux le réussir. C’est ainsi que l’on apprend qu’il fournissait à la France des informations précieuses sur son lieu de détention, le palais présidentiel, afin de donner à ses libérateurs, les pistes stratégiques qui peuvent faciliter une intervention en vue de sa libération délicate, n’est-ce pas Général Toumba ? On aurait filmer le palais à cette fin pour envoyer des images à la France qui devra peaufiner l’intervention envisagée, donnant ainsi à un « ennemi » des informations sur le palais que personne, s’il avait été un patriote, ne saurait donner à un autre pays. On image que toutes les informations, de la configuration architecturale et dispositif sécuritaire du bâtiment, sont données à Emmanuel Macron, le gendarme qui devrait conduire les opérations qui devraient le libérer, après qu’il ait tenu, à l’Elysée un conseil de sécurité sur le Niger.

Pour la communication du président déchu, le Procureur parle également de plusieurs puces Airtel et d’une dizaine de téléphones portables détruits avec lesquels, on imagine, il gérait sa communication avec l’extérieur. Utilisés une seule fois, on peut comprendre qu’il s’agit d’un moyen « de brouiller des pistes » ainsi que l’analyse du Procureur le précise. On pourra d’ailleurs comprendre que tout porte à croire que Bazoum est réellement un aguerri des renseignements et pourrait créditer la thèse selon laquelle il travaillerait depuis de longues années au service des renseignements français auxquels il pourrait rester toujours en connexion. Un président d’un pays souverain peut-il faire ça à son pays, en donnant des informations aussi précieuses à un autre ? Une part de l’accusation de haute trahison pourrait trouver là sa justification.

Des complicités révélées dans le plan d’exfiltration

On aura compris que Bazoum, ne pouvait pas lui, tout seul, en ne misant que sur la France, mettre à exécution un tel plan sans bénéficier de quelques complicités autour de lui, et dans le pays notamment. L’on a ainsi appris que quelques 68 millions de francs CFA et de fortes sommes en devises étrangères ont été saisies sur certains membres de la garde présidentielle et d’anciens membres de la garde rapprochée du président déchu, sans qu’on ne sache si c’est le prix de leur rôle dans l’opération ou s’ils aidaient à faire sortir le pognon compartimenté pour ne pas en avoir trop sur les mains, le moment de sortir, sachant qu’on peut être pris la main dans le sac. Des arrestations ont donc été opérées dans les rangs de ceux qui participaient à l’opération, prêtant main forte à Bazoum pour quitter le Niger sans avoir soldé ses comptes avec la Justice nigérienne. Un certain Ben, membre de la garde rapprochée de Bazoum présenté comme le cerveau de la mission, est d’ores et déjà entre les mains des autorités judiciaires. Avec lui, l’on apprend que 23 personnes, civiles et militaires, ont été interpellées dans cette affaire, continuant à subir l’interrogatoire qui permettra de creuser davantage l’affaire pour en saisir toute la profondeur, « chacun [devrant] répondre de son acte », précise le Parquet. Le bateau de Bazoum, chavire, envahi par les eaux. Et il n’y a plus de sauveteur à portée de main aujourd’hui, l’on parle de calendrier de transition pour sauver le Niger.

Et les Nigériens attendent davantage….

Les Nigériens sont fiers d’apprendre qu’ils seront régulièrement informés sur cette affaire, grave il est vrai, au fil de l’évolution du dossier, mais pour autant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt : il y a encore de nombreux autres dossiers sur lesquels les Nigériens attendent depuis des années d’avoir des lumières. Il s’agit De l’affaire de don de riz pakistanais, de l’Uranium-Gate, du hangar de l’avion présidentiel facturé à quelques 7 milliards sans qu’il n’ait de télécommande, le dispositif anti-missile qui devrait être posé sur le même avion, le sort du Mont Bagazam, etc.

Mairiga