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Obtempéré à la requête des faucons du PNDS, le Président accepte la démission de son conseiller en communication Waziri Idrissa : Jusqu’à quand Bazoum va-t-il éviter le clash avec Issoufou ?

Obtempéré à la requête des faucons du PNDS le Président accepte la démission de son conseiller en communication Waziri Idrissa : Jusqu’à quand Bazoum va-t-il éviter le clash avec Issoufou ?

Depuis quelque temps, des sources politiques diverses indiquent que l’ancien président, Issoufou Mahamadou, est l’objet d’une jalousie maladive à l’endroit de son successeur, Bazoum Mohamed. Une jalousie maladive qui le rend aigri et coléreux, ne comprenant pas pourquoi et comment, en si peu de temps, l’homme qu’il considère comme son avatar a pu s’arroger le soutien populaire. C’est plus qu’il ne pouvait supporter. Les multiples comparaisons faites par les Nigériens de tous bords confondus entre lui et son successeur l’ont continuellement irrité. Il n’est pas le seul à être irrité par cette comparaison inévitable mais qui semble le blesser profondément. Ses proches et autres thuriféraires auxquels se sont progressivement greffés les nombreux mécontents qui regrettent les pratiques des 10 ans d’Issoufou ont régulièrement soufflé sur les braises d’un feu qu’ils attendent de voir brûler et consumer cette nouvelle façon de gouverner. Et de fil à aiguille, les récriminations se sont transformées en ressentiments, puis en désir de reprendre les choses en mains. Bazoum est en pleines dérives et il faut impérativement le recadrer, voire l’arrêter, entend-on dans certains salons feutrés et auprès de quelques militants déroutés

Le Pnds aurait-il perdu son âme pour que les tentatives de rectification et de civilisation de la gouvernance entreprise par Bazoum Mohamed irritent tant autour d’Issoufou ?

L’affaire Ibou Karadjé est restée en travers de la gorge des faucons du Pnds Tarayya

Au fur et à mesure que l’irritation gagne les coeurs déçus autour d’Issoufou, Bazoum, lui, commence à croire en ses chances de se réconcilier avec ses compatriotes. Le 11 juillet 2021, les faucons du parti rose sont montés au créneau. Dans une déclaration du Comité exécutif national, ils ont subtilement transmis à Bazoum Mohamed un message d’avertissement. La toute première alerte publique. Elle ne va pas servir à grand-chose. Au contraire, elle a boosté les critiques acerbes contre une gouvernance que les Nigériens pensent être en train d’être enterrée par Bazoum. Sa promesse de mener une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées inquiète plus que tout. L’affaire Ibou Karadjé, qui a abouti à l’interpellation, puis à l’incarcération d’un grand nombre de cadres du Pnds nichés à des postes de responsabilité divers sur la chaîne de dépenses, va envenimer davantage la situation. Les barons du Pnds essaient d’étouffer l’affaire, en convaincant Ibou Karadjé de se passer de citer certains noms. Rien n’y fait. Toutes les tentatives pour l’amener à gommer de sa première déposition les noms de personnalités proches de l’ancien président n’ont pas été fructueuses. Un membre influent du Pnds, vice-président au titre d’une région, a notamment effectué le déplacement de la police judiciaire afin de convaincre Ibou Karadjé d’accéder à la requête de signer un nouveau procès-verbal nettoyé. Il a bien rencontré l’intéressé pendant une quinzaine de minutes, mais la mission n’a pas été couronnée de succès.

Waziri Idrissa, un bouc émissaire qui annonce de grands orages

Cette affaire Ibou Karadja a fait déborder le vase. Selon des sources politiques diverses, les relations entre Bazoum Mohamed et son prédécesseur et bienfaiteur ont pris un sérieux coup. Les discours de Bazoum qui magnifient Issoufou cachent mal la discorde qui s’installe entre les deux hommes. Pour le camp de l’ancien président, il faut non seulement recadrer sévèrement Bazoum afin qu’il n’oublie pas comment il a été fait, mais il faut aussi sévir autour de lui afin que nul n’oublie que le pouvoir de faire et de défaire est ailleurs. Le camp Issoufou vouliat frapper fort de façon à faire savoir, une fois pour toutes, que Bazoum est un faire-valoir. Son conseiller en communication, Waziri Idrissa est pris à parti. Dans le collimateur des faucons du pouvoir, il est indexé comme étant l’initiateur de la campagne de comparaison entre Issoufou et Bazoum. En représailles, ce dernier est alors contraint de se séparer d’avec son collaborateur. Et selon de nombreuses sources, Bazoum a obtempéré à cette requête des faucons en demandant à Waziri Idrissa sa démission. Selon de nombreuses sources, c’est chose faite. Pour de nombreux Nigériens, c’est la preuve qu’il n’y a pas de pouvoir bicéphale à Niamey, Issoufou demeurant l’unique maître à bord du bateau.

Le Président Bazoum est-il en mesure d’éviter le clash avec son prédécesseur ?

Être contraint de faire démissionner son conseiller en communication est un coup dur pour Bazoum Mohamed qui étale ainsi ses limites. Un internaute a ainsi écrit en guise de commentaire ce mot : « Moi, la principale information que je tire de cette affaire est que Bazoum est juste un président pacotille ; il n’a aucun levier de pouvoir ». Un jugement sans doute sévère mais qui traduit le niveau de déception des Nigériens. Si certains font remarquer, avec une pointe de plaisir non dissimulé, que l’histoire leur a donné amplement raison. Dès le départ, c’est la frange de Nigériens convaincus que Bazoum ne saurait devenir le président dont ils rêvent. En revanche, d’autres se demandent jusqu’à quand Bazoum Mohamed va-t-il accepter d’éviter le clash avec Issoufou. Pour ces derniers, il est établi que Bazoum fait de son mieux pour éviter tout clash avec Issoufou. Il est si attaché au respect de la parole donnée. Cependant, des proches indiquent qu’il n’est toutefois pas prêt à encaisser continuellement. « Aujourd’hui, c’est Waziri Idrissa, demain ça va être qui ? », s’interroge, un partisan de Bazoum. Ce qui est certain, c’est que les façons de faire de Bazoum font grincer des dents au sein du Pnds Tarayya où il est méchamment jugé. A-t-il déjà capitulé avec l’affaire Waziri ou va-t-il finir par dire « ça suffit ».

Dans les semaines à venir, les Nigériens seront définitivement fixés sur cette question. L’affaire Ibou Karadjé porte en elle les germes de l’épilogue. Soit, Bazoum va jusqu’au bout de sa logique de combattre sans faiblesse la corruption, soit il est recadré et remis à sa place par les faucons du Pnds Tarayya qui, selon des sources fiables, ne comptent lui faire aucun cadeau à ce propos.

Yaou