Mal-Gouvernance sous le règne de Bazoum : Plus de 600 Milliards de marchés
Jamais gouvernance n’a été émaillée d’affaires les unes plus scabreuses que les autres que du temps du règne du Guri. Les Nigériens avaient sincèrement espéré, qu’avec le départ d’Issoufou Mahamadou et l’arrivée de Bazoum Mohamed, que les choses allaient changer surtout, lorsqu’on se réfère à ses propos tenus lorsqu’il battait campagne et notamment au cours de son investiture. Ce dernier a, à plusieurs reprises, déclaré qu’il y mettrait fin. Ses plus farouches partisans disent, sans sourciller, qu’il est à mille lieues de certaines affaires. Pourtant, depuis quelques jours, des documents relatifs à des marchés octroyés, durant sa présidence, dans des conditions pas tout à fait nettes, circulent sous les manteaux. Peut-il en être autrement si l’on sait que son slogan de campagne pour la présidence, pour succéder à Issoufou Mahamadou, son ami et camarade de parti, était « consolider et avancer. »
La semaine dernière, un document, concernant des marchés attribués à des personnes suspectées d’être très proches du président Bazoum, a été publié dans la presse. Dans ce document, au total, neuf marchés ont été attribués à des proches et parents du président. C’est un peu plus de cinq cent millions de dollars. La fuite de ce document a probablement fait des émules. Cinq autres documents circulent aussi sous les manteaux. Tous sont relatifs à la construction de la route de Tahoua à Arlit . On sait que cet axe très important pour le transport de l’uranium a été laissée longtemps à l’abandon. Le financement de sa reprise attise toutes les convoitises. C’est un combat à mort entre les entreprises de BTP qui, pour obtenir des marchés ne reculent devant rien : corruption, surfacturation, recherche des soutiens politiques. Trois de ces documents concernent des avenants pour la construction de trois tronçons de routes entre Tahoua et Agadez. Les deux autres sont des conventions pour la construction de tronçons Agadez-Arlit. Le premier avenant est relatif à la construction de la route qui va de Kao à Tchintabaraden. Long de 87 kilomètres ce tronçon a été estimé à quarante-six milliards sept cent cinquante millions trois cent quatre-vingt-dix- sept mille cent cinquante-neuf francs (46 750 397 159 francs). Le deuxième avenant concerne la construction de la route menant de Tahoua à Abalak sur cinquante kilomètres pour plus de trente-quatre milliards. Et le dernier avenant coûte plus de cinquante-cinq milliards pour une longueur de quatre-vingt-cinq kilomètres. En somme, le kilomètre aura respectivement coûté plus de 537 millions, 685 millions et 650 millions. Ce qui selon plusieurs sources est nettement surévalué. Il faut en plus relever que ces contrats ont un seul et même bénéficiaire : l’entreprise MBC/TP. On retrouve la même entreprise dans le premier document publié par un de nos confrères la semaine dernière. MBC/BTP a enlevé, pour 102 millions de dollars, la construction de l’aéroport de Koulélé, pistes d’atterrissage. Dans ce marché, le contractant de MBC s’appelle Abdallah Mansour qui serait Libyen. Dans les trois avenants, le représentant de l’entreprise s’appelle Abdallah Musbah Mohamed. Il faut aussi relever que les avenants ont été négociés le 7 décembre 2020. Et ce n’est que le 19 juin dernier qu’il a été formalisé. Les deux derniers documents sont relatifs à deux conventions pour la construction deux tronçons de route entre Agadez et Arlit. La première de 104 kilomètres est confiée au groupement d’entreprises Issa Youssouf MHD. La seconde de 130 kilomètres a été signée avec l’Africaine de travaux publics, une entreprise de droit Burkinabé dont le contractant est Sawadogo Mahamadi. Une entreprise qui a eu, du temps d’Issoufou Mahamadou des marchés dans la région de Tahoua. Un autre marché a défrayé la chronique. Il a pour bénéficiaire une entreprise de droit malien. L’entreprise de Diawara spécialisée dans l’hydraulique. Il est suspecté d’être très proche du régime du défunt IBK.
Modibo