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Mains basses sur les ressources du Niger / Uraniumgate : En attendant le pétrole !

Les Nigériens peuvent enfin comprendre pourquoi, depuis l’accession de Bazoum Mohamed au pouvoir et ses discours volontaristes pour s’attaquer à la corruption qui a gangrené le régime de Issoufou Mahamadou alias zaki et son complice Foumakoye Gado s’agitent, jouant à contrôler le mandat du président-philosophe. Les deux hommes qui pourraient savoir ce qu’ils ont fait en mal contre le pays, comment ils ont géré le pays, auraient donc certainement des raisons de s’inquiéter, redoutant qu’un jour le ciel ne leur tombe sur la tête pour répondre de leur gestion somme toute désastreuse et calamiteuse du pays comme jamais aucun autre ne l’ait fait. Leurs complicités avaient des raisons de tenir solide pour se serrer les coudes dans ces moments d’incertitudes où l’un ne peut couler sans l’autre, les deux pouvant être trempés dans les mêmes affaires. Tout le monde savait que Pierre Foumakoye Gado, arrangé pour contrôler le parti et peut-être pour s’en servir à gêner Bazoum dans la gestion du pouvoir, était l’homme à penser du clan, et notamment le stratège qui peaufine tous les plans et tous les complots jusqu’ici exécutés sans état d’âme parait-il. C’est du reste ce que disent bien de personnes qui prétendent connaître le parti et des leaders. C’est pourquoi, croient savoir nombre d’analystes politiques, les deux hommes sachant qu’ils n’ont aucun intérêt à ce que Bazoum échappe à leur contrôle, restent aux aguets, faisant tout à débarrasser Bazoum de ses inconditionnels comme celui-là qui fut son conseiller à la communication, que les caciques qui répondent du sérail d’Issoufou, réussirent à pousser de la porte ne pouvant s’accommoder de ses choix qui imposent des comparaisons entre l’ancien et le nouveau président.

Les deux hommes et leurs sbires et toute la marmaille qu’ils sont en train de coacher pour assurer la continuité biologique au sein du parti, depuis quelques jours, voyant les ouragans qui prennent forme sur les horizons assombris de leur Renaissance, commencent à avoir le sang chaud, terrifiés par des affaires qui risquent de les ébranler, et sans doute aussi, de les conduire à leur chute tragique, inévitable, à un moment où, sortant de leurs illusions et des certitudes de leurs plans machiavéliques, ils peuvent avoir compris que lorsque l’âne devrait vous terrasser, vous ne sauriez vous accrochez à ses longues oreilles pour vous en défendre. Peut-être avaient-ils oublié, tout cartésiens qu’ils sont, que le destin est cruel et que jamais, l’on ne peut être le plus fort tout le temps pour dominer et contrôler le cours de l’histoire. On comprend donc qu’enfin, ils sachent lire les signes des temps pour comprendre qu’un moment a changé pour n’être aujourd’hui que de terribles Nigériens ordinaires, que dis-je, normaux et vulnérables.

Depuis quelques jours, les deux compères peuvent avoir compris qu’ils sont vulnérables, et découvrent, agacés, leurs fragilités qui les rendent aujourd’hui déprimés au point de croire que si cela leur arrive c’est bien à cause des adversaires internes qu’ils se sont créés dans le parti, depuis douze ans qu’ils n’en font rien que des valets du système qui n’ont eu de rôles que de les applaudir pendant qu’ils enrichissent épouses et progéniture, ami.e.s et clans. La dernière révélation fracassante d’Africa Intelligence semble les avoir assommés au point de se terrer, et depuis que, revenant de la messe du Kenya, les deux amis ruminent des angoisses, les consciences endolories de remords et de rancunes.

Forcément, le dossier qui vient d’être ouvert, à savoir celui de l’Uraniumgate, pour la tragi-comédie sur laquelle s’ouvre le rideau, est comme une boite de pandore qu’on ouvre et qui va certainement laisser s’échapper plusieurs autres dossiers croustillants très attendus par l’Ensemble des Nigériens. Comment ne pas croire que ce jour viendra où, un à un, tous ceux qui ont géré à un titre ou à un autre, à un niveau ou à un autre, répondront de leurs actes, face à l’Histoire et face au peuple grugé et spolié, face aux Nigériens trahis et abusés ? Tant de crimes ne peuvent donc pas être éternellement couverts. Et forcément, les délinquants qui s’en sont rendu coupables, répondront.

Sans nous intéresser à la multitude de crimes qui ont jalonné le règne des socialistes – et le moment viendra où, au cas par cas, nous exposerons les différents dossiers – nous voudrions ici évoquer un des dossiers sensibles qui a exclusivement concerné ce régime, à savoir la gestion de l’or noir nigérien dont les premières gouttes avaient jailli de terre, sous la Renaissance, Tandja qui s’y est employé n’ayant pas eu la chance de vivre ce moment. Les Nigériens ont compris aujourd’hui que pour que la pauvreté soit combattue et vaincue, il n’y a d’autres moyens que d’exiger une transparence et une rigueur dans la gestion des ressources minières et surtout, en se servant de leurs retombées, par des investissements porteurs et structurants, capables de modifier l’économie nationale et de transformer radicalement le pays. Comment peuvent-ils donc continuer à accepter que, comme l’uranium et l’or de Samira, le pétrole qui fonde bien d’espoir, finisse aussi par connaître le même sort avec une clique d’hommes, si ce n’est de familles qui s’en emparent, laissant le peuple sur les carreaux ? On comprend donc l’intérêt qu’ils attachent à la gestion de ces biens de la nation, et surtout quand, en plus, ils ne voient rien de ce que l’exploitation de telles richesses apporte au pays, éternellement classé dernier de la terre, avec l’un des seuils les plus élevés de pauvreté dans le monde.

En effet, pendant douze ans que le Niger exploite et exporte le pétrole, qu’a-t-il changé dans la vie des Nigériens ? Sans doute rien sinon de constater que des familles n’en a fait presque leur domaine réservé, le gérant de manière opaque et patrimoniale. Pourquoi, après l’ami, faut-il que ce soit le fils qui gère la manne pétrolière ? Y a-t-il à cacher quelque chose dans sa gestion pour qu’elle reste un domaine réservé de la «famille» ? Comment comprendre que source d’énergie, le pétrole demeurant un élément essentiel à relancer une économie, ne peut, dans le cas du Niger, servir d’oxygène pour dynamiser l’économie, au contraire, il ne sert que de goulot d’étranglement pour l’économie nationale quand l’on doit acheter le pétrole plus cher qu’à l’exportation ? Le pétrole nigérien n’a donc rien changé dans la vie des Nigériens mais on peut voir certains, du ministère à la SONIDEP qui accueillent les PACA, parents, amis, connaissances et alliés, faisant ainsi de ces entités étatiques un refuge pour le clan qui joue d’argent et de pétrole, d’ostentation et d’exubérance. Les Nigériens ont donc le droit de savoir comment leur pétrole est géré, et surtout à qui il profite depuis douze ans qu’on l’exploite dans le pays sans qu’une telle manne ne puisse permettre au pays de mettre ses enfants à l’abri des incendies des classes paillotes qui ont, moult fois, endeuillé la nation. Comment comprendre que dans ce pays où on exploite de l’uranium, de l’or, et du pétrole et ce depuis de longues années, que l’on ne puisse pas avoir un environnement scolaire qui sécurise les acteurs, laissés là à travailler dans des branchages comme si notre peuple devrait vivre en ce troisième millénaire l’âge de la pierre taillée. Il faut donc que l’uranium, l’or et le pétrole servent le Niger et les Nigériens. C’est pourquoi il faut demander des comptes à ceux qui, confondant de telles richesses à un patrimoine personnel, sinon familial, rendent compte de leur gestion. L’heure est donc venue de dresser des bilans et de situer des responsabilités. La gestion de l’ami, avant celle du fils, doit donc être auditée et les Nigériens devront apprécier les résultats qui en seront issus. Le Niger a besoin de cette thérapie pour se soigner et avancer.

C’est pourquoi, aujourd’hui, l’on doit encore interpeller certains groupes organisés qui se complaisent dans un certain mutisme qui les compromet et les rend comptables de ce qu’une clique d’hommes et de femmes cupides ont fait subir au Niger en prenant d’assaut les deniers publics. Les centrales syndicales, toutes et tous les syndicats, l’USN, isolée dans le confort de son île où ses chantres vivent en pachas, les leaders religieux et coutumiers souvent trop politisés, tous, au tribunal de l’Histoire, viendront répondre et assumeront leurs choix. L’heure où chacun répondra est en train de venir.

Gobandy