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Les gros scandales politico-financiers qui hantent la présidence Bazoum !

Décidément, le président Mohamed Bazoum a du pain sur la planche, lui qui ambitionne d’instaurer au Niger une gouvernance politique vertueuse, exemplaire, fondée sur le strict respect des principes et règles de l’orthodoxie budgétaire. Cela se voit, depuis son arrivée à la présidence de la république, il aspire à gouverner dans cette direction salvatrice en faisant de la lutte contre la corruption et les deniers publics, ainsi que du rétablissement de la justice sociale, ses chantiers prioritaires pour les cinq (5) années à venir. On doit, d’ailleurs, la révélation de la fameuse affaire ‘’Ibou Karadjé’’ à cette volonté présidentielle de nettoyer les écuries d’Augias, c’est-à-dire toutes ces sales casseroles dont il a hérité de son mentor politique, Issoufou Mahamadou. En effet, s’il y avait une caractéristique marquant de façon singulière le règne d’Issoufou Mahamadou durant les deux (2) quinquennats de sa présidence, ce serait, incontestablement, la gestion paternaliste qu’il avait inaugurée au sommet de l’Etat en y installant un vaste réseau de prédation des ressources publiques par son clan politique en toute impunité. Ironie de l’histoire ou imposture politique, c’était ce même Issoufou Mahamadou qui ne cessait de s’égosiller dans les meetings populaires pour dénoncer la mal-gouvernance de la Cinquième République, par ce qu’il appelait, à l’époque ‘’les tankateferi’’ (révélations scandaleuses), qui étaient toutes ces mauvaises pratiques dans la gestion des deniers publics. Mais, une fois au pouvoir, il avait semblé oublier tout cela, en dirigeant un régime qui se caractérisait par une grande propension à l’affairisme débridé au sommet de l’Etat qui fut le fil rouge de sa présidence durant une décennie. Aujourd’hui, le président Bazoum hérite de tout ce lourd passif que son ancien mentor politique lui a légué, et sur lequel, la main sur le coeur, il a juré de dresser un inventaire ou de faire toute la lumière. Ces dossiers de gros scandales politico-financiers laissés par le règne sortant hanteront pendant longtemps la présidence de l’enfant de Tesker. Il s’agit d’abord du dossier du Ministère de la Défense Nationale (MDN), portant sur plusieurs milliards dissipés en marchés ou contrats publics dans des conditions irrégulières. Le rapport d’inspections diligentées à cet effet et les aveux privés accablants, sur Whats’App, du Ministre de la Défense de l’époque, professeur Issoufou Katambé, avaient fini de convaincre toute l’opinion publique nationale et internationale sur la gravité des faits. Cependant, à la surprise générale, le dossier avait été minutieusement mis dans les placards, et depuis, plus rien ! Auparavant, il y avait eu ‘’l’uranium gate’’, cette sordide histoire de 200 milliards issus de la vente d’une quantité du minerai d’Akokan par la SOPAMIN au profit de la présidence. Là encore, toute la lumière n’a jamais été faite sur cette scabreuse affaire. Pêle-mêle, on peut citer ‘’l’affaire AFRICARD’’, un sombre marché de facturation de téléphonie GSM attribué à des amis, (le Burkinabé Salifou Diallo et consorts), les affaires de Madame Béty Aïchatou Oumani à l’ARCEP, l’affaire Niger Poste, les DAT de trois (3) milliards et demi (Dépôt A Terme) de la SOPAMIN, et les suites de l’affaire Ibou Karadjé.

Comme on le voit, ce sont là quelques dossiers costauds de scandales politico-financiers qui risqueraient, si l’on n’y prenait garde, de plomber la présidence de Bazoum. Les Nigériens l’attendent de pied ferme sur ces dossiers pour se fixer sur sa capacité à aller jusqu’au bout de son engagement d’assainir et de moraliser la vie publique nigérienne. La tâche ne s’annonce pas comme une partie de plaisirs pour lui, car, il s’agirait de faire le procès des dix années d’un régime auquel lui-même avait participé, ainsi que son parti et quelques-uns de ses collaborateurs actuels. Toute la crédibilité ultérieure de son quinquennat dépendra largement de cette capacité à s’affranchir du joug de son ancien mentor politique dont il devra redresser, aujourd’hui, les torts en matière de gestion des deniers publics. Exercice sans doute périlleux, diriez-vous ! Car, comme l’enseigne un adage du terroir djerma, ‘’ on ne tresse pas sur un crâne truffé de poux’’ ! Autrement dit, comment, raisonnablement, le président Bazoum pourrait-il construire quelque chose de solide, de durable, en étant assis, lui-même sur les suites ou les décombres d’un régime pourri jusqu’à la moelle épinière ? Toute la problématique de la présidence Bazoum résiderait dans cette équation difficile à résoudre, à moins d’être un kamikaze politique ou de se faire hara-kiri ! Mais, pour la bonne cause nationale, même le sacrifice ultime ne sera jamais de trop !

SANDA