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Le recours du Président Mahamane Ousmane : Un casse-tête pour la CEDEAO

Le recours du président Mahamane Ousmane, finaliste malheureux aux dernières élections présidentielles, à la Cour de justice de la CEDEAO, a été, selon les réseaux sociaux, examiné le premier février 2022. Et le délibéré serait prévu pour le 31 mai prochain. Après tous les recours au niveau national, Ousmane s’est résolu à porter l’affaire au niveau de l’Organisation. Compétente dans la gouvernance démocratique des pays membres, la CEDEAO est à ce moment sur les dents avec l’interruption par les militaires, dans certains pays membres, des processus démocratiques. Elle observe une tolérance zéro dans ces cas. Surtout qu’elle n’arrive pas, en dépit d’une multitude d’accords additionnels, à empêcher l’irruption des hommes en kaki dans la conduite des affaires de la cité. Les observateurs estiment que cette situation est essentiellement due à la mauvaise gouvernance. Les responsables politiques des pays appartenant à cet espace sont seulement braqués contre les coups d’Etat militaires en oubliant la manipulation des Constitutions et les hold-up électoraux qui leur permettent de se maintenir au pouvoir. C’est en cela que le recours du président du parti Tchanji est un véritable casse-tête.

Au moment où les chefs d’Etats de la CEDEAO, remontés contre les colonels de Bamako et les militaires Burkinabé usent de tous les moyens, mêmes les plus inhumains, pour arrêter la contagion, un tel recours les met mal à l’aise. Après bien de tergiversations et pressions pour rendre irrecevable la plainte, la Cour a fini par l’examiner. Au grand dam des juristes de pacotille qui mettaient en avant la prééminence de la Cour Constitutionnelle pour invalider les différents recours. L’examen des pièces du dossier est, à lui seul, un motif de satisfaction. La Cour de justice de la CEDEAO avait-elle un autre choix ? Le contexte n’est assurément pas favorable. Alors que va-t-il se passer ? Le syndicat des chefs d’Etats pourra, par solidarité, faire pression pour que Ousmane soit débouté. Tous les juges accepteront- ils ? En renvoyant le délibéré au 31 mai, dans quatre mois, la Cour ne donne-t-elle pas le temps pour une autre solution qui ne fera pas perdre la face à l’une des deux parties ? Et si avant le 31 mai, Niamey initie des assises de réconciliation nationale qui aboutira à un gouvernement d’union nationale ou de large, de très large ouverture ? Un partage en somme avec au besoin dissolution de l’Assemblée et organisation de nouvelles élections législatives sur la base de correction dans certaines régions. Là où le parti présidentiel aura été suspecté de graves fraudes. Ainsi, le contentieux aura été vidé et le verdict sans objet. L’honneur est sauf. Aussi bien pour les deux parties que pour la CEDEAO qui pourrait sortir la tête de l’eau et se réconcilier avec ses opinions publiques.

Alio