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Le piège malien : Le ministre Massaoudou pour sauver le soldat Le Drian

Les fréquentes et tranchées interventions du ministre des Affaires étrangères du Niger sur la situation malienne méritent vraiment qu’on s’y penche. Que peuvent apporter ces sorties qui agacent au plus haut point les autorités de Bamako ? Que gagne Jean Yves Le Drian ? Quels bénéfices pour Hassoumi Massaoudou ? De toute évidence, l’actuel ministre Français des Affaires étrangères est, des responsables français, le plus engagé dans la crise malienne. Il serait, pense les observateurs, l’alpha et l’oméga de cette crise. Il était, alors ministre de la Défense, l’artisan de l’intervention de son pays au Mali. Une intervention dont la base légale serait un accord avec le président Diacounda Traoré, président d’une transition pas plus légitime que celle des colonels. La légitimité étant une présidence issue d’élections. Le ‘’Duc de Bretagne’’, alors ministre socialiste, parviendra, à l’issue d’élections, à imposer un camarade de l’International socialiste, Ibrahim Boubacar Keita. Le retour de l’ascenseur, devant la gloutonnerie du Breton qui voulait tous les marchés pour ses hommes, amis, sera de courte durée. Le président Keita finira par être exacerbé par le comportement de Le Drian. Le divorce interviendra et on connaît la suite. Incapables de se rendre compte que les époques ont changé, le ministre français et son gouvernement continueront à réfléchir comme si on était au début des indépendances. Ils s’enliseront au Mali. Et dans les dossiers relatifs à la corruption, l’octroi du marché de la fabrication des passeports maliens concernerait des proches de Le Drian. Ce marché qui était exécuté par une société canadienne sera, sans appel d’offres, donné à une société française au double ou même triple de son prix. D’où la nécessité d’étouffer le Mali. Et d’où le besoin d’alliés d’autant qu’aussi bien en Europe qu’aux Etats- Unis, des voix commencent à douter de l’agenda de la France. On comprend dès lors la cour assidue aux responsables des pays de la sous région. Au cours de la dernière sortie du ministre nigérien, Le Drian a, à la limite, flatté Massaoudou. Il est présenté comme un ministre appartenant à un pays où il y a eu une transmission de pouvoir d’un président élu à un autre. Comme si c’est la première fois en Afrique. Au Bénin voisin, Soglo a transmis le pouvoir à Kérékou qui, au terme de ses deux mandats, l’a transmis à Yayi Boni qui son tour, après les deux mandats légaux, a permis une alternance. Donc, il n’y a pas à fouetter un chat. Mais ses flatteries ont déroulées les propos de Massaoudou. Il aurait pu tout de même se dire que ‘’tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute’’. C’est attribué à La Fontaine. Voila ce que gagne Le Drian. Et Massaoudou alors ? Avoir la faveur du Duc. Ce n’est pas aussi mauvais que ça. Le soutien du lobby Breton et les Francs Maçons comptera beaucoup dans une carrière politique. On se rappelle que Hassoumi Massaoudou, alors ministre des Finances, aurait eu des velléités de se présenter aux dernières élections présidentielles.

Ou tout au moins imposer des primaires à son parti. Ce qui aurait probablement irrité le président Issoufou Mahamadou qui avait unilatéralement choisi Bazoum. Massaoudou a été éjecté, sans égards, de son poste de ministre des Finances. Il est dans l’ordre normal des choses qu’il prenne son destin en mains en se cherchant des mentors. Les prochaines présidentielles, c’est dans quatre ans. Il faut, comme le dit encore La Fontaine, ‘’partir à point’’. Surtout que la succession du parti reste encore ouverte. Et celui qui sera président du parti en sera le candidat aux prochaines élections. Un soutien de Le Drian pèsera dans la balance. Le soutien à la politique française au Mali est le prix à payer. En vaut-il la peine ? Peut-être oui, peut-être non. Les allusions du Premier ministre malien, en réponse à Massaoudou, permettraient elles d’en douter ? Quel message Choguel Maiga a voulu t-il livrer en revenant sur Firhoun ? Un résistant à la pénétration coloniale qui aurait été trahi par des Africains. Il n’insinue pas que notre ministre soit sur cette voie ? A moins que ce soit une affaire entre deux chinois…

Modibo