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Face aux camarades du CEN du Pnds Tarayya : Le Président Mohamed Bazoum ‘’cadenacé’’

Le Président Bazoum Mohamed dans un désarroi total ? Tout laisse à le croire. Ballotté entre le pouvoir — un pouvoir auquel il appartient — incarné par le Comité exécutif national du Pnds Tarayya et une frange importante de la société civile et des partis d’opposition avec lesquels il aspire à instaurer un climat civilisé, le chef de l’État nigérien ne sait plus à quel saint se vouer.

Après les discours charmeurs, les promesses mirobolantes et les engagements fermes, Bazoum Mohamed a fini, à l’épreuve des faits, par comprendre qu’il ne peut pas. Selon des sources politiques dignes de foi, ses camarades du parti – Bazoum Mohamed est toujours président du Pnds Tarayya – lui mènent la vie dure quant à ses velléités de mener une croisade contre la corruption. Le choix de Bazoum, pour eux, est clair : il veut se débarrasser de la vieille garde pour régner en maître absolu à la tête de l’État et du parti. Pour eux, ça ne fait qu’un. Ses premières tentatives ont vite viré au ridicule. L’affaire Ibou Karadjé a tourné au fiasco, malgré l’engagement maintes fois réitéré du Président Bazoum de ne jamais faiblir dans la lutte contre la corruption. Et alors qu’on s’attendait que le scandale du ministère de la Défense nationale, au moins, connaisse un épilogue judiciaire, on apprend que l’État renonce officiellement à se constituer partie civile, vidant du coup l’affaire de sa substance. C’est la capitulation pour le Président Bazoum qui accède ainsi aux exigences d’abandon de la vielle garde rose.

L’ancien président, Issoufou Mahamadou, remporte son match de la transition contre Bazoum et réussit, en moins d’un an, à le remettre dans les rangs.

Le président Bazoum aurait-il abandonné les commandes d’armements annoncés ?

Selon des sources concordantes, le Président Bazoum est sans repères. Il ne sait plus quoi faire et quoi décider. Bousculé dans ses prérogatives par un Cen du Pnds Tarayya qui anticipe sur tout, le Président Bazoum a plutôt l’air d’un exécutant au service d’un collège de camarades qui dirige véritablement le Niger. Sur ce Cen plus que jamais prépondérant trône l’ombre tutélaire d’un Issoufou Mahamadou, le chef suprême qui tire les ficelles de cette situation. Récemment, Bazoum Mohamed a dû modifier le décret portant régime applicable à la pension des anciens présidents de la République. C’était pour prendre en compte le statut de polygame de l’ancien président et lui donner tout en pair. Dans la discrétion absolue, il signe, le 7 octobre 2021, un décret modifiant celui qui existait. Outre la lutte contre la corruption face à laquelle il a capitulé, laissant libre cours au collège des camarades de lui dicter leurs desideratas, Bazoum Mohamed donne l’impression d’avoir également perdu sa prééminence de chef de l’État, chef de l’administration, suprême des armées. Il subit, subit, subit… Le 17 décembre 2021, le Président Bazoum s’adresse aux Nigériens. À l’occasion, il aborde maints sujets d’actualité et ne se gêne pas pour parler de la coopération militaire avec la France. Révélations, il informe qu’il a donné des commandes d’armements (drones, avions et hélicoptères de combat), notamment, à la Chine et à la Turquie. Au passage, il souligne que cette préférence pour ces deux pays s’explique par un fait indéniable : le matériel militaire français est cher. Presque deux mois après cette annonce qui a enthousiasmé les Nigériens, l’attente se poursuit. Une attente qui tourne à l’inquiétude, des sources crédibles ayant indiqué que cette affaire est tombée à l’eau. Il semble que le Président Bazoum n’a nullement bluffé en faisant une telle annonce. Cependant, selon les mêmes sources, les commandes d’armements annoncées ne sont plus à l’ordre du jour. Sous la pression de qui ? Allez-y savoir.

Le Président Bazoum est forcément à plaindre

Si l’information de l’annulation de ces commandes d’armements se confirme, c’est la preuve que le Niger traverse une situation des plus critiques. La lutte contre l’insécurité, notamment, attendra encore longtemps avant de prendre la forme et la dimension qu’elle mérite. Le Niger continuera à envoyer des soldats sans surveillance et protection aériennes sur des terrains dangereux où ils se feront canarder dans des embuscades. Sans ces moyens aériens, il est illusoire de gagner la guerre contre les terroristes. En attendant, ils continuent à sévir contre des populations civiles désarmées, tuant les hommes, incendiant les greniers et emportant les troupeaux.

Bazoum Mohamed est forcément à plaindre pour étaler ainsi son incapacité à s’imposer comme le président de la République, chef suprême de l’administration, président du Haut conseil de la magistrature, chef suprême des armées. Selon de nombreux avis relevés sur les médias sociaux et dans la presse, il est littéralement effacé devant le collège des camarades, donnant amplement raison à ceux qui l’ont toujours accusé d’être en train de gérer par procuration un troisième mandat pour Issoufou Mahamadou. Une hypothèse que corrobore la présence, fort remarquable, de l’ancien président dans certains forums, mais aussi à l’Élysée où il a été reçu dans la même forme et le même protocole que le Président Bazoum.

Doudou Amadou