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Élections partielles de la Diaspora / PNDS : De voleur des caisses de l’Etat à voleur des votes ?

Les élections, en Afrique surtout, sont toujours sujettes à des contestations du fait de graves soupçons de fraudes qui les entachent. C’est pour une telle raison qu’elles sont toujours l’objet de vives tensions, notamment par la méfiance que les différents acteurs nourrissent les uns pour les autres. Les élections partielles de la diaspora qui se sont déroulées en fin de semaine dernière n’échappent pas à la règle. Mais, en l’absence d’une opposition véritablement assumée qui en corse tous les enjeux, l’on ne vit pas s’exprimer les adversités qui en élèvent tout l’intérêt pour laisser s’exprimer dans le grand vacarme les différentes opinions qui traduisent la vitalité de la démocratie nigérienne. Ces élections qui n’étaient d’aucun enjeu, ce d’autant que l’opportunité de leur tenue en plein milieu de mandat était controversée, certains se demandant même pourquoi il était devenu si nécessaire de tenir de telles élections. Déjà, avant d’y aller, malgré le fait que, pour une fois, l’opposition pouvait être représentée dans les différentes structures de la CENI, l’on redoutait quelques manoeuvres du parti au pouvoir qui pouvait user d’un certain nombre de moyens qu’il a développés depuis des années dans son industrie de fraude électorale. C’est ainsi que l’on avait eu quelques alertes par rapport à la distribution des cartes électorales et le jour du scrutin, le dimanche dernier, de personnes qui seraient arrêtées après qu’elles aient été prises, la main dans le sac, tentant de trafiquer le processus électoral qui était en cours, notamment par l’achat de conscience.

Mais, on était loin de s’imaginer que le PNDS, même après Issoufou, pouvait persister dans le vol. Ainsi, après le vol des caisses de l’Etat, alors qu’on avait cru que sous Mohamed Bazoum, le parti revenait à des valeurs qu’elle prêchait naguère à l’opposition, voilà qu’à l’occasion de ces élections on le redécouvre dans ses oeuvres, tentant de voler ici non pas de l’argent mais le vote des Nigériens de la diaspora où, sans doute, il s’est rendu compte qu’il est en mauvaise posture, les Nigériens de l’extérieur, malgré ce que des résultats que l’on dit trafiqués pourraient montrer, étant très déçus de la gouvernance dans le pays et surtout des temps si durs que le pays traverse. Le PNDS ne change pas, peutêtre ne changera-t-il jamais : il croit au vol, à tout ce que l’on ne peut avoir que par la force, non parce qu’une conduite dictée par la bienséance et la bienveillance peut faire mériter. Pendant cette journée de vote, les réseaux sociaux ont diffusé quelques échos de fraudes dans certains pays, notamment au Nigéria, au Ghana et en France.

Du cas du Nigéria…

Là il semblerait qu’il s’agit d’un militant du parti présidentiel qui se déplace de bureau en bureau, proposant de l’argent pour acheter des voix, oubliant que les pays ne sont pas les mêmes, certains pays, notamment anglophones, ne pouvant pas accepter que certaines pratiques aient cours dans leur espace qu’ils veulent donc préserver de certaines vilenies. On apprend d’ailleurs, avec une vidéo qui vient l’attester, l’arrestation de l’individu qui est allé s’expliquer aux autorités compétentes du pays. Là encore, le PNDS exportant une mauvaise image du Niger et du Nigérien.

Du cas du Ghana…

Dans cet autre pays, c’est un délégué du PNDS-Tarayya qui aurait été appréhendé en possession de quelques trois cents cartes d’électeurs qu’il voudrait faire voter au profit de son parti, non sans passer par quelques moyens corruptifs par lesquels il trouverait des hommes prêts à faire le sale boulot. Le fraudeur interpellé est dans les mains de la police et devrait aller répondre de son acte. On est au Ghana, un autre pays anglophone qui ne badine pas avec certaines pratiques qui nuisent à la démocratie ?

Du cas de la France…

Dans ce pays, des échos de fraude ont été rapportés par un acteur de la société civile, exilé en France depuis quelques années. Il rend compte d’une autre trouvaille par laquelle l’on userait de la rétention de cartes d’électeurs que l’on ne voudrait pas que les propriétaires récupèrent afin de les remettre à de tierces personnes qui peuvent alors se servir de procuration – souvent trois pour une seule personne, apprend-on de la même source – pour voter en lieu et place des légitimes détenteurs au profit du parti de Foumakoye Gado. On n’apprend là aucune mesure de rétorsion prise à leur encontre.

Question ?

Après la large majorité que le parti s’est débrouillé à avoir, l’on se demande pourquoi, pour ces élections sans enjeux, le PNDS use-t-il encore de fraudes dans des pays où elles n’ont que peu de chance de prospérer pour rafler quelques cinq postes convoités ? Pour quel agenda, veut-il de ces cinq députés ? Peut-être qu’on ne tardera pas à le savoir.

Mairiga