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Certains alliés quittent la CAP20-21 : Mahamane Ousmane ou le rêve inachevé…

Certains alliés quittent la CAP20-21 : Mahamane Ousmane ou le rêve inachevé…

 Il a été le premier président élu sous l’ère démocratique. Il l’a été, au détriment du candidat de l’ancien régime, grâce au soutien des forces du changement nées de la Conférence nationale. Installé, il nommera Issoufou Mahamadou, leader du PNDS, un parti socialiste, comme Premier ministre. Luimême étant un socio démocrate. L’Assemblée nationale sera confiée à un transfuge de l’ancien régime. Les deux leaders de l’exécutif sont tous des ingénieurs : Mahamane Ousmane, le président, en statistique et Issoufou Mahamadou, le Premier ministre, dans le domaine des mines. Tous deux sont de fortes têtes. Ils sont aussi ambitieux. Pour eux-mêmes et non pour le pays. Dans ces conditions, et tout naturellement, les divergences naissent. L’Alliance des forces du changement éclatera. Issoufou et le PNDS quitteront le navire, se rapprocheront du MNSD, le parti héritier de l’ancien régime. Dans ce régime semi- présidentiel, une nouvelle majorité verra le jour. Conduisant ainsi à une cohabitation. Le président Mahamane Ousmane dissout l’Assemblée, organisera des élections législatives anticipées et les perdra. Une troisième forte tête, Hama Amadou du MNSD, sera désignée Premier ministre. La cohabitation sera tumultueuse. La forte prédominance des égos empêchera, en dépit de la disposition des lois de la République, la résolution des conflits et divergences. Cela aura suffit pour que l’Armée mette fin à la première expérience démocratique. Au terme de la transition militaire, le chef de la junte, le général Baré, une autre forte tête, confisque le pouvoir après des élections qualifiées de holdup. Il sera assassiné par sa garde, de nouvelles élections sont organisées et le candidat du MNSD est élu. Mahamane Ousmane deviendra le président de l’Assemblée. Poste qu’il occupera durant les deux mandats du président Tandja. Le Premier ministre MNSD, Hama Amadou, en dépit de la confortable majorité de l’alliance, sera débarqué et envoyé en prison par l’institution que dirigeait Mahamane Ousmane. Le Niger était alors à la cinquième République. Après ses deux mandats, le président Tandja, pour conserver le pouvoir, passera à la sixième République. L’intervention de l’Armée arrêtera la dérive. A l’issue de la transition, Issoufou Mahamadou, avec le soutien de Hama Amadou, sera élu président. Ce sera le début du chemin de croix de Mahamane Ousmane. Son parti, le CDS, lui sera arraché. Aux élections générales de 2016, il était sans parti. Il se présentera sous la bannière du MNRD Hankouri. Il sera élu député mais sera dans l’impossibilité de créer un groupe parlementaire. Après cette traversée du désert, il sera remis en selle. Il crée le RDR Tchadji qui fusionnera avec certains partis dont le Mouvement Nigérien pour la Restauration de la Démocratie de Moulay Hambali qui lui a permis de siéger à l’Assemblée en 2016. Il bénéficiera, aux élections présidentielles de 2021, du soutien du MODEN Lumana de Hama Amadou dont la candidature a été invalidée par la Cour constitutionnelle dès le premier tour. Cela lui permis de d’être finaliste pour ces élections avec l’appui d’une Coalition composée de plusieurs regroupements de partis politiques dénommée CAP 21. Il revendiquera la victoire en dépit de la décision de la Cour constitutionnelle qui déclarait son challenger, Bazoum Mohamed, vainqueur.

Plusieurs mois après, la lutte pour la manifestation de la vérité battait de l’aile. Beaucoup de partisans de la Coalition pour l’alternance politique estimaient que le président Ousmane mettait peu d’entrain pour la lutte. Surtout que plusieurs leaders de cette Coalition gardent prison suite aux manifestations qui ont suivi la proclamation des résultats à Niamey. La plupart sont du parti Lumana dont l’autorité morale de ce parti, Hama Amadou. Plus intriguant constatent les observateurs, le fief de Ousmane, Zinder, n’a pas bougé. Et la dizaine de dirigeants du RDR de Zinder arrêtés ont été libérés. La non participation des leaders du parti de Hama Amadou à la déclaration de la CAP 21, il y a quelques semaines, constitue un début de preuve dans le probable éclatement de l’alliance.

En l’absence de déclaration officielle de ce parti, chacun y va de son interprétation. Par contre, il y a eu une déclaration du FCR, un regroupement de partis politiques membres de la CAP 21. L’un des leaders de cette composante, Abdou Mamane Lokoko, garde prison à Say. Il y a eu aussi le week-end dernier une réunion des leaders du MNRD Hankouri qui avait pour objectif de quitter l’alliance formée avec le RDR de Mahamane Ousmane. Une médiatisation était prévue avec une déclaration. Seulement une médiation a été entreprise. Il s’agissait de donner du temps pour arrondir les angles. Moulay Hambali et ses camarades ont accepté le principe et ont donné aux médiateurs jusqu’au jeudi prochain pour les propositions. Passé ce délai ils enverront une correspondance au ministère de l’Intérieur pour notifier leur désengagement à la fusion avec le RDR. Et une déclaration sera publiée pour l’annonce. Les griefs contre le président Ousmane sont de plusieurs ordres. Le principal est là aussi le peu d’entrain du président du RDR et surtout le peu de considération à l’égard du MNRD et de ses dirigeants. Hambali dit avoir constaté q’au moins sept réunions du bureau politique du RDR auraient été convoquées sans que ses camarades et lui soient informés. Une nouvelle traversée de désert pour Ousmane ?

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