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Amères vérités / Le Niger face à un péril croissant : L'indifférence et l'inconscience menacent

Amères vérités :  Le Niger, il faut le dire, court un grave danger. Un danger qui grossit au fil du temps dans l’inconscience de ceux qui en ont fait leur fond de commerce, mais également dans l’indifférence de ceux qui ont les moyens de mettre un terme à ces agissements irresponsables.

Il faut sans doute porter des lunettes en bois ou être de la catégorie détestable de ceux dont parle le Révérend Desmond Tutu, c’est-à-dire ceux qui, face à l’injustice, choisissent d’être «neutres», pour ne pas avoir le haut-le-coeur contre cette injustice flagrante et révoltante qui frappe une catégorie précise de Nigériens. Le gouvernement serait-il lui-même en train d’attiser le feu qu’il ne s’en prendrait pas autrement. Comment ne pas être choqué de constater, pas une fois, pas deux fois mais de façon presque permanente, que les uns ont le droit, impunément, de vendre de la drogue, de voler des milliards et massacrer des Nigériens et que les autres, pour un mot, sont embastillés et écroués sans autre forme de procès ? Ce sont toujours les mêmes qui sont arrêtés et emprisonnés, au mépris de tout bon sens, de la sagesse et des principes de cohésion sociale et de quiétude sociale.

Pourquoi le général Abou Tarka, qui mérite au minimum une sanction militaire exemplaire, assortie de poursuite judiciaire forcément, n’est pas inquiété alors qu’un Amadou Maïga est systématiquement jeté en prison ? Le général Tarka est-il au-dessus de la loi ? Le message du régime est plus que-clair : il y a deux catégories de Nigériens. Les uns peuvent être de gros délinquants en col blanc qui font main basse sur des milliards de francs Cfa de l’État, des trafiquants de drogue et d’armes, voire des terroristes dont les mains sont tachées du sang de milliers de Nigériens, ce n’est pas un problème, ça ne dérange pas Bazoum Mohamed et ses camarades qui dirigent le Niger. Ça, ce n’est un crime ou du moins ceux qui le perpètrent appartiennent, soit au nom de leur appartenance politique, soit pour d’autres raisons détestables qui font froid dans le dos, à la catégorie des Nigériens qui peuvent tout se permettre. En toute impunité !

Ouvrez l’oeil et tendez l’oreille. Sur les réseaux sociaux, il y a maints cas de personnes bien identifiées, qui ne se sont pas de toute façon cachées pour publier sur leurs comptes Facebook des propos injurieux et préjudiciables à l’unité nationale, sans même être interpellées par la police judiciaire. La cybercriminalité et les périls contre la cohésion nationale s’appliquent à d’autres. Ces personnes-là n’ont pas été interpellées à plus forte déférées devant un juge. Pourquoi ? Sont-ils plus Nigériens que les autres ?

Il faut crever l’abcès. Appliquer les lois à certains et épargner les autres au nom d’une raison quelconque, c’est faire le pyromane. Le régime actuel cherche à atteindre quel objectif pour persister dans cette voie dangereuse où les frustrations, à force de s’accumuler, risquent de provoquer de gros nuages sombres sur le Niger ? La vérité est que ceux qui agissent, en toute circonstance, à montrer aux autres que le pouvoir, c’est eux et ils en font ce qu’ils veulent, n’ont aucune conscience du péril qu’ils font planer sur le Niger.Or, lorsqu’un homme public, quelle que soit par ailleurs ses responsabilités, manque de discernement au point de ne plus savoir ce qui est susceptible de mettre en danger la quiétude sociale et la cohésion nationale, devient un danger public à neutraliser.

L’injustice est le premier ferment de la déchirure sociale et des individus, au nom d’une folie qu’on doit conjurer impérativement, en ont fait leur sport favori. Ils ne se gênent plus, tant ils ont été rassurés quelque part d’une totale impunité. Le Niger, il faut le dire, court un grave danger.

Un danger qui grossit au fil du temps dans l’inconscience de ceux qui en ont fait leur fond de commerce, mais également dans l’indifférence de ceux qui ont les moyens de mettre un terme à ces agissements irresponsables. Le cas Abou Tarka n’est pas isolé. Des trafiquants de drogue arrêtés puis libérés, des délinquants impliqués dans les scandales financiers à plusieurs milliards mais traités avec respect et considération, des terroristes libérés pour qu’ils tuent davantage de Nigériens, l’injustice flagrante qui frappe une catégorie de Nigériens, la liste noire des nuages sombres qui s’amoncellent au-dessus du Niger fait peur. Attention à la tempête !

Si le Président Bazoum, le principal garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale, de la sécurité et la défense fait le mort là où il doit manquer de sommeil, c’est très grave. C’est à croire qu’il n’y a personne qui se soucie de cette descente aux enfers et que le Niger est condamné à cette tragédie qui se trame.

BONKANO