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A chacun son tour chez le barbier : Les fugitifs saison 2

La presse favorable au régime déchu du PNDS ne ratait aucune occasion pour monter en épingle les déboires judiciaires, suscités et entretenus par ce pouvoir, de Hama Amadou. L’emprisonner, l’empêcher de se présenter aux élections ne semblent plus suffire. Il fallait l’atteindre dans ce qu’il a de plus cher, dans ce qui constitue sa raison de vivre : son humanité. Il sera affublé du nom de fugitif par cette presse. Toutes les occasions sont bonnes pour traiter Hama Amadou de fugitif, de couard. Cette attitude est devenue tellement régulière pour donner l’impression d’un feuilleton à plusieurs épisodes. Les protagonistes de cette série, les dirigeants du parti PNDS, sont présentés comme des courageux, des résilients. On mettait en exergue leur long séjour à l’opposition sans jamais quitter le pays. Malheureusement pour les laudateurs, comme on dit à juste titre chez nous,

le mensonge à beau courir, la vérité finit toujours par le rattraper. Les évènements du 26 juillet qui ont mis fin au régime du PNDS sonnent comme un cinglant démenti. Les épiques épopées écrites et déclamées par les nouveaux griots laissent un vulgaire goût de mensonges. Les héros sont fatigués. Beaucoup ont pris la poudre d’escampette. Ils sont les nouveaux protagonistes de la saison deux de la série les fugitifs. Si Hama Amadou est passé par le Burkina Faso pour bruler la politesse aux limiers du ministre Albadé Abouba, mon grand frère Hassoumi Massaoudou a choisi le Nigeria pour échapper à Tchiani et au CNSP. Qui l’eût cru ? Le grand guerrier du PNDS emprunter les tortueux sentiers des fraudeurs ? On aurait tout vu dans ce pays. Pourtant, il suffit simplement d’une petite réflexion pour se rendre compte que cela dans l’ordre normal des choses. L’instinct de survie est l’une des choses communes et essentielles aux espèces. Il n’est ni dégradant, ni honteux de tout mettre en oeuvre pour sa survie. C’est la leçon qui s’impose aux responsables du PNDS aujourd’hui. Pour espérer conquérir ses droits, il faut d’abord être en vie. L’autre enseignement à tirer des évènements du 26 juillet réside dans la résilience. Les seuls capables de cette qualité sont sans conteste les plus démunis. Si les dirigeants du PNDS ont fait preuve de résilience dans leur longue traversée du désert, c’est surement parce qu’ils étaient pauvres. Aujourd’hui qu’ils sont, grâce au pouvoir d’Etat, devenus riches, ils ont perdu bien de qualités, bien de réflexes. Si le prolétariat s’enrichit, la lutte de classe se termine.

 Modibo