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Amères vérités : La lutte contre l’insécurité doit commencer par la neutralisation de tous les trafiquants d’armes et de drogue, car pour éteindre un incendie, on ne vise pas les flammes, mais les racines du feu

L’insécurité peut-elle être efficacement combattue lorsque des trafiquants d’armes et de drogue agissent et commercent en toute tranquillité ?

Comment peut-on vaincre les terroristes et les trafiquants lorsque ceuxci bénéficient d’une indulgence extraordinaire de la part du pouvoir qui prétend les combattre ?

Mahamadou Issoufou a, donc, parlé de l’insécurité sans exprimer le moindre engagement à combattre ce qui fait le lit de cette insécurité, en l’occurrence les trafics d’armes et de drogue. La lutte que doit mener l’Etat contre les trafics d’armes et de drogues doit être pourtant un combat dont on ne peut faire l’économie ; un combat implacable et sans merci. Pour éteindre un incendie, on ne vise pas les flammes, mais les racines du feu. Or, le Président Issoufou espère vaincre les terroristes et l’insécurité qu’ils propagent en laissant pratiquement le champ libre à des trafiquants notoirement connus qui inondent le. territoire national avec des drogues et des armes. La présence de narcotrafiquants à la présidence de la République n’est pas qu’un indice grave du sauf-conduit dont bénéficient des individus aux activités criminelles ; c’est la preuve que le Président Issoufou n’a pas une politique sécuritaire claire et qu’il a si abondamment parlé du sujet, plus pour faire du marketing que pour s’engager dans le combat véritable qui s’impose.

Pour la première fois qu’il s’adresse à son peuple depuis la saisie des tonnes de drogue à Niamey, dans un dépôt dont le propriétaire est connu, le Président Issoufou ne peut, sans susciter de graves interrogations, se taire sur la question. Il n’a dit pourtant pipé mot de cette affaire. Or, non seulement les quantités saisies prouvent que l’économie nigérienne est gangrénée par l’économie criminelle, mais que Niamey, dont les trafiquants ont fait la plaque tournante de leurs activités criminelles, représente pratiquement un toit sûr pour eux. Bref, la lutte contre l’insécurité doit commencer par la neutralisation de tous les trafiquants d’armes et de drogue, une traque sans merci sur la base d’une législation qui ne fait aucun cadeau à ces individus sans scrupule.

Tandis que la ville Agadez est coupée des autres villes comme Arlit, Tchiro, etc., le Président Issoufou n’a pas estimé parler de cette route dont la reconstruction figure pourtant dans les accords signés avec Areva. Tout comme, d’ailleurs, la mise en valeur de l’Irhazer et de l’Aïr. Aucun mot, également, pour la reconstruction de la route Dosso-Gaya, un chantier interminable que le gouvernement a sur les bras depuis huit ans. S’il a plutôt choisi de construire une route Dandadji-Illéla, ça ne peut qu’aider à mieux comprendre sa pensée politique.

Alors qu’il a fait montre d’enthousiasme et d’abnégation pour rechercher, retrouver et faire libérer des otages français, le Président Issoufou ne montre aucun souci véritable pour l’enlèvement de 39 femmes et enfants dans l’Est du Niger. Dans son message du 2 août, il n’a eu aucune pensée pour ces 39 femmes compatriotes enlevés à Ngalewa et qui sont en captivité depuis plus de …mois. Autant en emporte… C’est triste de constater qu’il n’en a pas fait une source de préoccupation au plus haut sommet de l’État.

Par contre, le Président Issoufou a parlé de démographie, un autre sujet de marketin en ces temps qui courent, le Président français, Emmanuel Macron ayant dit qu’il est l’exmple en la matière sans que l’on sache d’ailleurs pourquoi. Il a parlé de démographie pour apprendre aux Occidentaux que leurs efforts ont porté des fruits dans la mesure où la moyenne nationale de l’Indice synthétique de fécondité serait passée de 7,6 enfants par femme, en 2012 à 6 enfants en 2017.Une prouesse époustouflante comme tous les succès de Mahamadou Issoufou. Mais il ne dit pas ce qui a été fait pour qu’il en soit ainsi. Mais, laissons les détails aux techniciens pour relever que selon l’avis des experts, pour gagner, ne serait-ce qu’un point, il faut au minimum une décennie pour une politique réelle, acceptée des populations et vérifiable auprès des foyers.

Quant à la question des élections, il n’y a pas certainement aucun Nigérien qui croit en la parole du Président Issoufou, l’intéressé ayant prétendu que l’échec des élections de 2016 serait son échec personnel avant de perpétrer un hold-up électoral. Il n’y a rien à dire sur ce sujet que de rester ébahi lorsqu’on est confronté à un tel cran.

BONKANO

14 août 2018
Source : Le Canard en Furie