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Remaniement ministériel au Niger et limogeage du Ministre du Pétrole : Quelles conséquences attendre ?

Mahaman Moustapha Barke Bako 001Les raisons d’un limogeage
Selon des sources crédibles, le ministre du pétrole était un ministre en sursis, car ses fautes de gestion ne datent pas d’aujourd’hui.
Il semblerait que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase vient surtout du processus de désignation de l’entreprise à qui devrait être confiée la construction du complexe pétrochimique de Dosso. Le comité mis en place à cet effet aurait fait son classement, mais selon les informations, contre toute attente, il aurait préféré confier le marché à une autre entreprise, ce à un moment où le CNSP et son gouvernement se battent pour mettre en place les bases solides d’un décollage économique du pays et permettre, ce faisant, un retour aux vraies valeurs qui ont, pendant des années, défini l’homme nigérien. Selon nos sources, au vue de la gravité de l’acte, le Président, déçu et remonté, aurait appelé le Secrétaire général du gouvernement (SGG) pour lui demander de préparer un décret de nomination. C’est ainsi que le SSG aurait tenté de le dissuader d’attendre le remaniement général du gouvernement. Et, sur un ton ferme, le Président l’aurait instruit de rédiger le décret.

Dans le cas, en vérité, il n’est pas le seul. Ils sont nombreux les ministres à se compromettre dans de tels agissements qui ne les honorent pas. Ils sont donc nombreux à savoir que leurs jours, sinon leurs heures, sont comptés au gouvernement, ne pouvant pas échapper à la grande bourrasque que nous annoncions dans notre parution de la semaine dernière. Il est dommage que les Nigériens n’aient toujours pas appris les leçons, continuant à perpétuer les mêmes vices, les mêmes tares décriées...

Le CNSP cherche des résultats. Il a désormais conscience que le copinage ne sautait l’aider à atteindre les objectifs qu’il s’était fixés en venant au pouvoir. Nous annoncions dans notre dernière parution un grand chamboulement de l’équipe gouvernement qui devrait aboutir au départ, somme toute souhaité par bien de Nigériens, de nombreux membres de l’équipe que dirige le Premier Ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, qui pourrait n’avoir pas eu trop son mot à dire sur certains choix. En fin de semaine dernière, un remaniement technique intervenait, annonçant le départ du ministre du Pétrole, remplacé alors par Dr. Sahabi Oumarou. Sur les raisons de ce départ, le gouvernement ne fait aucun commentaire, laissant ainsi la porte grande ouverte aux spéculations, des plus sérieuses au plus tendancieuses. En attendant que le nouveau ministre se présente aux Nigériens, alors que certaines langues le disent proche de l’ancien président Issoufou dont il fut le conseiller de la Zlecaf. Pour l’en défendre, certains, trop alimentaires, sur les réseaux sociaux, se battent déjà aux portillons de ses nouvelles responsabilités, se présentant comme un de ses meilleurs défenseurs au niveau des médias. On sait pourquoi. Mais, contrairement à ce que certains disent, il pourrait ne pas être l’homme acquis à un autre, et donc ce que le fait d’avoir été conseiller d’un tel pourrait signifier pour se réduire en un servile serviteur d’un autre, tout enseignant chercheur qu’il est de son Etat. Dans un domaine précis, son pays avait eu besoin de son expertise et il a servi sans s’aliéner et sans se compromettre peut-on avoir la faiblesse de croire et souvent, peut-être, sans jamais descendre dans l’arène politique, conservant sa stature de technocrate et d’intellectuel libre et de libre penseur. Ceux qui s’agitent pour espérer rentrer dans ses grâces parce qu’il devenait ministre du pétrole, pourraient bien déchanter. On les voit chercher avec une lampe torche, quelque asile, quelque poste dans « le juteux pétrole ». Le temps jugera, du reste.

Peut-être que d’autres raisons d’Etat ont bousculé l’agenda et le CNSP et son gouvernement ont dû parer au plus pressé. C’est ainsi que les Nigériens avaient été surpris de l’annonce presque brutale de l’éviction de Barké du gouvernement d’Ali Mahamane Lamine Zeine. Une amitié n’aura pas été, probablement, capable de le protéger de ses fautes de gestion. Et, c’est comme ça qu’on est un homme d’Etat, avec toujours, lorsque la responsabilité commande de sévir, une main qui ne tremble pas. L’homme, peut-être, aura mérité son sort.

Les raisons d’un limogeage…

Selon des sources crédibles, le ministre du pétrole était un ministre en sursis, car ses fautes de gestion ne datent pas d’aujourd’hui. Il semblerait que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase vient surtout du processus de désignation de l’entreprise à qui devrait être confiée la construction du complexe pétrochimique de Dosso. Le comité mis en place à cet effet aurait fait son classement, mais selon les informations, contre toute attente, il aurait préféré confier le marché à une autre entreprise, ce à un moment où le CNSP et son gouvernement se battent pour mettre en place les bases solides d’un décollage économique du pays et permettre, ce faisant, un retour aux vraies valeurs qui ont, pendant des années, défini l’homme nigérien. Selon nos sources, au vue de la gravité de l’acte, le Président, déçu et remonté, aurait appelé le Secrétaire général du gouvernement (SGG) pour lui demander de préparer un décret de nomination. C’est ainsi que le SSG aurait tenté de le dissuader d’attendre le remaniement général du gouvernement. Et, sur un ton ferme, le Président l’aurait instruit de rédiger le décret. Dans le cas, en vérité, il n’est pas le seul. Ils sont nombreux les ministres à se compromettre dans de tels agissements qui ne les honorent pas. Ils sont donc nombreux à savoir que leurs jours, sinon leurs heures, sont comptés au gouvernement, ne pouvant pas échapper à la grande bourrasque que nous annoncions dans notre parution de la semaine dernière. Il est dommage que les Nigériens n’aient toujours pas appris les leçons, continuant à perpétuer les mêmes vices, les mêmes tares décriées. Et, pourtant, il s’agit de ceux qui ont fait croire qu’ils sont de grands intellectuels et souvent de grands technocrates. La semaine prochaine, nous pourrions revenir sur le sujet car, pour le moment, pour ne pas mettre la charrue avant les boeufs comme on le dit, nous restons évasifs sur le sujet pour dire et rassurer qu’ils sont nombreux à être sur la pente raide et, donc, à être sur la liste du départ. Les raisons d’Etat l’exigent. Et le Général Tiani, quoiqu’on dise, a une main ferme.

Mais, revenons au remaniement en perspective que nous annoncions une semaine plus tôt. Celui que nous annoncions n’a pas eu lieu, c’est vrai. Pour plusieurs raisons. Pourtant, il ne faut pas croire que c’est la grâce pour les ministres en disgrâce. C’est le devoir d’Etat qui le commande pour pouvoir réaliser les desseins annoncés aux Nigériens. Ce qui arrivait ce samedi pourrait n’être qu’une étape, le temps de s’entendre sur un certain nombre de réglages nécessaires et éviter des nominations controversées du genre de ce que les Nigériens ont souvent connu. Il y a en effet deux grands défis.

De la reconfiguration du gouvernement….

Il s’agit ici de mieux penser la composition du gouvernement afin qu’il soit le plus efficace possible à même de permettre d’avoir les résultats attendus de la révolution en marche au niveau de l’AES et pour laquelle le Niger ne devrait pas être le maillon faible. Certains ministères, n’ont-ils pas besoin d’être réaménagés, reconfigurés, rattachés, voire allégés ? La question est pertinente et devrait être réglée pour mieux baliser le champ de compétence des ministres de la nouvelle équipe, histoire de faire porter à chacun de vraies charges. C’est donc pourquoi il faut s’attendre à une reconfiguration de la composition de la nouvelle équipe qui, tout en étant resserrée, doit permettre de définir des champs de compétences où les missions seront mieux balisées et précisées.

Du choix méticuleux des hommes….

On comprend que la transition du CNSP, dans le contexte où elle venait, n’avait pas, face aux urgences et face à la levée de boucliers pour contrer son action, eu le temps d’opérer des choix de raison qui tiennent compte de la probité autant que de la compétence des hommes et des femmes. Elle devrait alors se contenter de tout-venant qui, pour la plupart, venait de choix primaires quand ils devraient se faire dans le copinage où chacun, pour contenter le sien, portait à la promotion l’homme ou la femme qu’il connait et qui, souvent, a quelque attache avec lui. Or, on ne gère pas un Etat comme ça et, pour preuve, lorsqu’il s’agit de sévir et donc de punir, c’est rarement que l’on a le courage d’éprouver des hommes et des femmes que quelques liens ont permis de placer ici ou là. Aujourd’hui, plus que jamais, pour tenir dans les sillons tracés par l’AES, il faut que le CNSP et son gouvernement aient les hommes qu’il faut pour tenir dans les situations complexes dans lesquelles la marche du pays se fait aujourd’hui.

L’autre challenge est de se demander comment trouver l’homme qu’il faut à la place qu’il faut afin que ni le PACA ni des calculs politiciens ne viennent parasiter le choix objectif et sérieux des hommes qu’il faut pour booster l’action gouvernementale et réussir à faire bouger les lignes. Le pays joue aujourd’hui son va-tout et ces militaires du CNSP de la haute hiérarchie militaire du pays savent tout le poids de la responsabilité historique et politique qu’ils portent sur les épaules pour ne pas tergiverser. Il y a aujourd’hui, dans ce pays, des hommes et des femmes sérieux, souvent même jeunes, peu bavards dans certains cas, qui peuvent être à la hauteur d’une mission exaltante, à jamais historique, tant qu’il s’agit de se mettre résolument au service de la nation.

Mais à quand interviendra le changement… ?

Personne n’est dans le secret du timing du CNSP qui, seul, saura le moment opportun pour procéder au changement attendu des Nigériens et qu’une rigueur politique dicte aujourd’hui pour que les choses bougent véritablement. Selon certaines sources, cela ne saurait tarder quand on sait que certains ministres savent déjà qu’ils n’ont aucune chance de revenir. Demain. La semaine prochaine. Mais sans doute pas si loin.

Mairiga (Le Courrier)