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Réforme du gouvernement au Niger : Les défis de la transition un an après la prise de pouvoir du CNSP

reforme du gouvernement au niger 2AN 1 DE LA TRANSITION : La recomposition du gouvernement s’impose au CNSP
La Renaissance est dans les placards de l’Histoire. Ceux qui ont cru qu’ils ont réussi à dompter notre démocratie et à mettre à genoux notre peuple pour espérer le gouverner à vie, en tout cas jusqu’à trente ans encore, ont fini par comprendre, qu’en tout, la décision de l’Etre Suprême est déterminante. Et alors, lorsqu’on projette, la sagesse voudrait que l’on ajoute : « si Dieu le veut bien ». Mais, les socialistes nigériens ne peuvent pas avoir une telle précaution, ils ne croient que très peu à ces choses parce qu’aussi, plus Blancs que le Blanc, ils n’ont que mépris pour les croyances et les valeurs de vie. Roublards à en mourir, ils aiment à se plastronner, ivres de vanité. Voici donc près d’un an que le pouvoir leur a échappé. Et certains qui, pour une raison ou une autre, croyaient encore tenir les rênes du pouvoir, ont fini par déchanter, la galère frappant à leur porte, si certains d’entre eux, depuis quelques temps, n’ont pas affaire avec la Justice ou la Coldeff. Mais passons.

Voici donc un an que les militaires sont au pouvoir. Un an que les Nigériens ont soutenu presque les yeux fermés, heureux au moins que le CNSP ait pu les libérer d’un régime qu’ils considéraient comme une peste, comme la pire des choses que le hasard de l’Histoire ait pu leur donner. Dans cette nouvelle marche, quand on sait les multiples défis auxquels la transition était confrontée, l’on ne peut que s’en réjouir surtout quand on voit le leadership avec lequel le nouveau chef d’Etat, presque imperturbable, tient les manettes, et l’expertise d’un Premier ministre, à tous les fronts, va pour gérer l’économie et l’action gouvernementale dans son ensemble, jouant pour un pays à qui il a décidé de tout donner, quittant son confort de l’expatriation pour venir, avec ses compatriotes, affronter les défis de l’heure.

Il reste toujours des choses à régler dans cette gouvernance. Et le CNSP doit regarder autour de lui et notamment dans la composition de son gouvernement formé à la va-vite et faire dans l’urgence les réglages nécessaires. Ça ne va pas, comme dirait l’autre, dans certains secteurs où, souvent, malgré le grand bruit, rien, en réalité n’avance. Il est aujourd’hui en effet urgent de faire pour chacun des ministres un dépôt de bilan pour apprécier l’efficacité de chacun dans son secteur. Le Niger ne manque pas de compétences et le Général de Brigade, Abdourahamane Tiani qui joue pour le pays doit comprendre ces urgences pour placer les hommes et les femmes qu’il faut pour tenir dans la révolution qu’il est en train de conduire et qui devra sauver le Niger. Le CNSP travaille pour l’Histoire qui devra retenir, pour la mémoire collective, le sacrifice qu’il a consenti pour « sauver la patrie » d’un naufrage certain.

Les hommes existent donc au Niger. Il ne faut pas aller les chercher dans les clans, dans les cercles d’amitié, dans l’ethnie ou dans la région, ils sont enfants du pays, et ils savent ce qu’ils doivent faire pour leur pays, surtout quand il va mal. Ils ne sont pas de ceux qui ne voient le travail de l’Etat qu’en termes de rentes, de profits, de positions, de privilèges à tirer. Généralement, ceux-là sont humbles, et ils vivent, modestes, parmi le peuple. Allez regarder la vie d’un ministre de Kountché, de Diori d’Ali Saibou, et même de Tandja, vous les verrez parmi le peuple, parmi les humbles. Ils n’ont presque rien d’extravagant. Ils vivent dans des villas modestes, peu différents des autres. Cela n’a rien à voir avec ce que les socialistes de notre époque – mais de quel socialisme ? – nous ont montré ces douze dernières années où, versés dans la mondanité, avides de bonnes vie et d’extravagance, ils arrachaient tout de l’Etat pour les mettre dans leurs poches gloutonnes. Quand on considère les immenses milliards qu’ils avaient dilapidés, l’on peut bien comprendre le niveau de vie qui aurait pu être celui des Nigériens aujourd’hui. Ils voulaient tout pour eux seuls, pour leurs épouses et pour leurs enfants gâtés.

Nous n’avons pas besoin de citer les secteurs dans lesquels ça ne bouge pas. Le CNSP le sait bien à travers ses services de renseignement et surtout par certaines plaintes par rapport à certaines gouvernances d’entités ministérielles pour lesquelles, le CNSP s’est bien rendu compte qu’il n’a pas les compétences qu’il faut. Il est vrai que si le Premier Ministre, responsable de l’action gouvernementale, devrait choisir ses hommes, il est clair que certains ne peuvent jamais être hissés à de tels niveaux de responsabilités dans ce pays où tout est à refaire. Le PACA ne fait jamais de l’efficacité car, même pour sanctionner, lorsque ça ne va pas, il est difficile de sévir. Il faut donc des hommes qui connaissent les secteurs, vivent leurs réalités, connaissent leurs défis pour choisir ceux qu’il faut promouvoir afin que les choses changent dans le pays.

Pour toute efficacité dans un travail d’équipe, lorsque le conducteur n’a pas de marge de manoeuvre pour apprécier les hommes et les femmes avec lesquels il doit travailler, il va, sans dire, qu’il ne peut que souffrir de voir certains trainer, jouant sur des futilités quand le vrai travail qui peut permettre aux secteurs concernés de changer, de subir les mutations escomptées, n’est jamais fait. Pour aider la transition, la presse pourra passer au peigne fin la gestion de tous les ministères pour l’aider à voir là où les choses semblent piétiner.

Et il y en a !

Pour la nouvelle année de sa gouvernance à la tête du pays, le CNSP doit donc réfléchir à l’efficacité de son action, ce en fonction des ambitions qu’il nourrit pour le Niger et pour les différents secteurs d’activités à qui il faut imprimer les objectifs de la refondation de la République. Oui, le Niger peut changer. Il doit changer. C’est le rêve commun des Nigériens pour lequel, ensemble, ils décidaient de soutenir. Le changement a un prix. Les Nigériens peuvent le payer !
Mairiga (Le Courrier)