Programme grande irrigation du CNSP au Niger : Vers un avenir prospère et autosuffisant
Dans une interview accordée au journal officiel du Niger, Le Sahel, le ministre de l'Agriculture et de l'Élevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman a détaillé les mesures prises pour soutenir les producteurs agricoles pendant la saison des pluies. Il a souligné que l'évaluation de la campagne agricole 2023 avait mis en lumière un déficit céréalier de plus de 50 % dans 5 343 villages, affectant 7 133 606 habitants. En réponse, le ministère a mis en œuvre un plan de soutien visant à renforcer la résilience des producteurs.
Pour la campagne pluviale 2024, l'État a pris des dispositions importantes : 2 170 tonnes de semences subventionnées ont été distribuées, 125 000 tonnes d'engrais minéraux ont été mises sur le marché par des importateurs privés, et 11 200 tonnes d'engrais subventionnés ont été fournies aux producteurs vulnérables. De plus, 86 126 litres de pesticides ont été distribués pour couvrir 115 829 hectares, et 136 912 litres supplémentaires sont en cours d'acquisition. Pour les régions vulnérables, 62 000 litres de pesticides ont été prépositionnés.
En ce qui concerne la situation du cheptel, le ministre a indiqué que la campagne pastorale 2023-2024 avait également été déficitaire en fourrage, avec un déficit de 18 471 309 tonnes de matière sèche, affectant 426 989 ménages. Pour faire face à cette situation, le ministère a mis en place plusieurs mesures : 29 953 tonnes d'aliments pour bétail ont été distribuées, 100 broyeurs de tiges ont été installés, et 515 bénéficiaires ont été formés à la fabrication de blocs multi-nutritionnels densifiés. De plus, 56 points d'eau pastoraux ont été réhabilités, 12 972 km de bandes pare-feu ont été réalisés, et 1 500 hectares ont été aménagés pour l'intensification des cultures fourragères. Sur le plan sanitaire, des millions de doses de vaccins contre diverses maladies animales ont été mises à disposition.
En ce qui concerne l'autosuffisance alimentaire, le ministre a rappelé que depuis l'arrivée au pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des sanctions avaient entraîné une indisponibilité des produits alimentaires de première nécessité. En réponse, des nouvelles orientations ont été définies, mettant l'accent sur le développement endogène. Le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage s'est concentré sur le développement des chaînes de valeurs agropastorales, avec des actions majeures dans le développement des productions végétales et animales et la transformation des produits agropastoraux.
Le ministre a souligné la mise en œuvre du Programme Grande Irrigation (PGI), qui vise à réduire de moitié les importations de riz d'ici 2027 en aménageant 21 200 hectares de nouvelles terres et en réhabilitant 10 000 hectares d'aménagements hydro agricoles existants. Le PGI, financé par l'État et plusieurs partenaires internationaux, prévoit également la réalisation de 2000 hectares de nouveaux aménagements et la réhabilitation de 2000 hectares supplémentaires pour l'année 2024.
Le ministre a conclu en affirmant que ces efforts permettront non seulement d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, mais également de progresser vers la souveraineté alimentaire en mobilisant les ressources locales, en améliorant l'accès au foncier, en encourageant le retour à la terre des jeunes et en promouvant l'industrie agroalimentaire.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)