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Niger - Hausse des prix des produits de première nécessité : Des mesures d’accompagnement doivent être prises pour renforcer la résilience des citoyens

Marché  Niamey La hausse vertigineuse des produits de première nécessité constitue, avec l’insécurité, l’un des sujets les plus brulants de l’heure, ceux qui préoccupent terriblement les citoyens nigériens. Au marché, au bureau, dans les fadas, partout la cherté des denrées alimentaires usuelles est sur toutes les langues. En effet, l’embargo injuste, inique et illégal imposé au Niger, depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 contre le pourvoir usurpé de Bazoum Mohamed, par les pays membres de la CEDEAO et l’UEMOA, manipulés par la France, a dangereusement impacté les prix des produits alimentaires. Et, malheureusement, l’essentiel de ce que les nigériens consomment vient de l’extérieur, des pays voisins ou, à tout le moins, de pays de la sous-région dont certains sont devenus, pour la plupart, hostiles au Niger. De sorte que la fermeture de leurs frontières, le Nigéria et le Bénin notamment, obligeant les camions ravitailleurs à faire de longs détours, entrainant conséquemment une plus grande consommation de carburant et plus de paiement de droits de passage, entre autres, ont fait que ces produits sont devenus aujourd’hui inaccessibles, ou difficilement accessibles, pour la plupart des foyers nigériens. La situation devient, chaque jour, un peu plus critique. Le riz, le mil, le maïs, l’huile, le sucre coutent de nos jours la peau des f…Le sac de riz qui se vendait à 11 500 il y a moins de deux ans se vend aujourd’hui à 18 500, quand il est disponible sur le marché. Celui qui se vendait à 17 500 coute 22 000.

Le litre d’huile s’achète aujourd’hui, au plus bas mot, à 1000 F, alors qu’il se vendait à 700. Un moment, il a même atteint un prix record de 1 500. Le sucre qui se vendait à 500 le Kilo est passé à 800 F. La tasse de maïs et de mil passe de 700 à 1 250. Les nigériens qui ont pourtant fait preuve suffisante de résilience et de persévérance commencent à se lasser, lassés d’attendre vainement des mesures d’accompagnement pourtant indispensables, et tout à fait légitimes, en pareilles circonstances. Dans certains pays qui se trouvent dans la même situation que le Niger, ces mesures d’accompagnement n’ont pas tardé. Au Niger, non. En tout cas, jusqu’à ce jour. Pourtant, les nigériens ont massivement apporté leur soutien au CNSP dès les premières heures du coup d’Etat. Ils se sont mobilisés et se sont transformés en bouclier humain contre les attaques et la guerre dont la France et ses suppôts qui sont la CEDEAO et l’UEMOA le menaçaient. Ils ont fait la sentinelle, jour et nuit, bravant le danger et les intempéries de toutes sortes, à l’Escadrille et en d’autres places aussi bien à Niamey que dans les autres régions du pays pour exiger le départ, après la dénonciation des accords de défense léonins par le CNSP, des forces impérialistes installées illégalement dans notre pays. Aujourd’hui, au vu de la situation critique, des voix s’élèvent pour que l’Etat fasse quelque chose en direction de ses braves fils et filles qui ont consenti tant de sacrifices. Ils le méritent bien et attendent un retour d’ascenseur. Plusieurs mesures sont envisageables dont la subvention, par l’Etat, des denrées alimentaires afin qu’elles soient plus accessibles et que les nigériens puissent davantage contribuer au combat patriotique. La diminution de certaines taxes qui impactent lourdement le prix de ces denrées, ainsi que du prix du m3 d’eau et du Kw, peut être alternativement envisagée. Du côté du carburant, le prix du litre à la pompe, revu à la baisse, une ancienne forte demande sociale, serait l’une des meilleures décisions du CNSP, puisque hautement patriotique. Cette baisse du prix du carburant dont le Niger est désormais producteur, touchera positivement tous les ménages nigériens et allégera le prix du transport, le prix des vivres, les frais de transport des personnes et pourra même booster la production agricole. Certaines de ces mesures ne sont-elles pas utopiques, se demanderont certains ? Question tout à fait légitime, quand on sait que le Niger est sous embargo et que certaines puissances, en s’appuyant sur des pays voisins comme le Bénin de Talon, veulent coute que coute asphyxier financièrement le pays. Pourtant, c’est bien envisageable. Car, le Niger d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Aujourd’hui, la capacité de production journalière de pétrole est passée de 20 mille barils par jour il y a quelques mois à 100 000 barils/jour. Donc les marges de manoeuvres du pays sont énormes. Surtout si les membres du CNSP, ceux du gouvernement ainsi que tous ceux qui ont bénéficié de décrets de nomination acceptent enfin de consentir des sacrifices, à l’instar du peuple qui le fait chaque jour, en renonçant à certains de leurs avantages. Un acte hautement patriotique qui sera salué à sa juste valeur par le peuple reconnaissant l’effort de ses dirigeants. En attendant, le panier de la ménagère se flétrit. Et les nigériens, malgré tout, continuent la résistance patriotique. Mais, jusqu’à quand ?
Bisso (Le Courrier)