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Niger - Gouvernance au sommet de l’État : Vaste balayage en perspective dans l’administration publique

CNSP Niger 1Le cours de la Transition actuelle réserve encore bien de surprises et l’anniversaire de l’an 1 du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) n’apporte pas que du bonheur dans les milieux du pouvoir. Selon des sources crédibles dont le Courrier a pris la peine de croiser les informations aux fins de vérification, un vaste balayage est en perspective au sein de l’administration publique nigérienne.

Cette vaste opération, en préparation avancée, concernerait toute l’administration publique et toutes les stations de responsabilité.L’information, qui a fuité malgré la grande discrétion avec laquelle le dossier est conduit, a provoqué un véritable tsumani psychologique dans les rangs des grands commis de l’État. Le souci, perceptible chez certains, est justifié. Outre qu’ils n’ont pas fait preuve de leadership fructueux à même de produire des changements qualitatifs dans la conduite des missions dont ils ont été investis, ces quidams trainent quelques plaies puantes qui ne plairaient pas en haut lieu. Conscients de ces insuffisances, nombre d’entre eux se démèneraient pour sauvegarder leurs acquis. Les nuits, tous les chats sont gris, dit-on. Selon toujours nos sources, les officines obscures des marabouts et autres charlatans refuseraient actuellement du monde. Il faut dire que le Cnsp a traîné les pieds. Selon de nombreux observateurs, le changement des hommes s’imposait à l’instance dirigeante dès les toute premières semaines du coup d’Etat. Par principe d’abord pour crédibiliser le coup d’État du 26 juillet 2023, puis par souci de se donner de réelles chances de refonder la gouvernance au Niger. Les motivations principales du coup d’État, a dit le Général Tiani, sont liées à la mauvaise gouvernance et à la gestion de l’insécurité ; toutes choses dans la primauté desquelles les hommes ont une très grande responsabilité.

On ne fait pas un coup d’État pour maintenir la même administration dont les pratiques, aux antipodes de la bonne gouvernance et du patriotisme, ont conduit justement à un coup d’État. Or, un an après la chute du régime de la 7e République, il n’y a pas eu le grand bouleversement attendu des Nigériens, maints responsables de la situation catastrophique dans laquelle le Niger se trouve aujourd’hui ayant conservé leurs postes de responsabilité, au grand dam de tous ceux qui, très nombreux dans le pays, s’attendaient à un changement radical. Après une année entière sous une administration hybride c’est-à-dire sans identité réelle et donc, sans âme, le Cnsp s’est finalement décidé à faire la grande enjambée.

Selon nos sources, l’instance dirigeante s’est finalement rendue à l’évidence qu’il ne peut pas faire la course en chaussant les vieilles chaussures pataugas trouées de la 7eRépublique. Un changement d’approche qui ne serait pas fortuit. Selon nos sources, le constat est amer mais il est là : nombre d’acteurs, militants du régime déchu, profiteraient de leurs stations pour faire du sabotage. Le jour avec le Cnsp, en train de chanter les louanges des autorités militaires, la nuit dans des officines politiques et autres salons feutrés de la capitale en train de comploter.Comme quoi, on ne fait pas décidément du neuf avec du vieux. En attendant de voir à quoi rimerait ce balaye au sein de l’administration publique, les Nigériens s’attendent en tout état de cause à des mesures hardies qui changeraient durablement la gouvernance.

Laboukoye (Le Courrier)