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Niger - Amères vérités : Les supposées victimes du coup d’État du 26 juillet 2023 sont celles qui se réjouissent le plus de la situation actuelle

niger ameres verites les supposees victimes du coup detat du 26 juillet 2023 sont celles qui se rejouissent le plus de la situation actuelleAmères vérités : Ce sont ceux qui sont supposés être les victimes de coup d’État qui se réjouissent le plus de la situation née des évènements du 26 juillet 2023

Le Niger est un pays bizarre. On fait un coup d’État à un régime qui a ruiné le pays en faisant main basse sur ses ressources, immenses et en hypothéquant sa sécurité et sa défense par des deals crapuleux. Moins de deux ans après, ce sont ceux qui sont supposés être les victimes de coup d’État qui se réjouissent le plus de la situation née des évènements du 26 juillet 2023. Ce sont eux qui entrevoient désormais des perspectives heureuses à la refondation dont ils sont les seuls à comprendre les motivations et les démarches. Alors que la deception a pratiquement tourné à la rupture avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), à gauche l’espoir vire à l’assurance absolue que le coup d’État du 26 juillet 2023 et la refondation qui s’en est suivie est la meilleure chose dont on aurait pu rêver. Triste renversement !

Tout est si lointain lorsque les populations nigériennes se massaient devant l’escadrille militaire pour contraintre les Forces militaires françaises à quitter le territoire national. C’était si loin les moments de fierté immense où elles étaient là à braver le vent, le soleil, la chaleur, la poussière, la pluie pour montrer leur patriotisme et leur volonté de mourir s’il le faut pour la patrie. C’était si loin les moments où le Cnsp s’appuyait sur ce courant patriotique pour se frayer un chemin sur ce que l’on constate aujourd’hui.

Depuis les Assises nationales, tenues du 15 au 20 février 2025, le Niger est dans un état pitoyable: délestages quotidiens de courant, l’argent manque cruellement et la sécurité des personnes et des biens, de plus en plus compromise sur de vastes étendues. C’est comme si le pays a été crucifié, incapable d’avancer. L’ordonnance créant le Conseil consultatif de la refondation a été promulguée le 18 avril 2025. Le chef de l’État en personne s’est chargé de nommer jusqu’aux presidents de commission et secrétaires, mais le CCR attend toujours d’être convoqué pour une première session. Est-ce par faute d’argent que cette convocation n’a pas eu lieu ? C’est probable d’autant plus que l’Etat n’a pu effectuer le paiement du salaire de mai 2025 pour de nombreux fonctionnaires que bien après la fête de Tabaski. Pour les contractuels, l’attente est encore en cours alors que nous sommes déjà le 16 juin aujourd’hui. C’est dire que nous sommes pratiquement aux portes de la zone rouge où le Trésor risqué de faire face à une situation intenable : trouver les ressources nécessaires pour payer les pécules de mai non encore payés, les pensions des retraités et les salaires de juin pour les fonctionnaires en activité.

Il faut le dire, ceux qui sont chargés de mobiliser l’argent public ont la mission delicate de remplir les comptes publics de l’Etat dans un contexte de paupérisation généralisée agravée par un déficit dans la fourniture du courant électrique, facteur qui impacte négativement sur la productivité des entreprises et par ricochet sur l’état de santé financier de l’Etat. C’est une mission pour laquelle ils doivent être honorés, leurs efforts en ces temps de disette financière n’étant pas toujours reconnus.

C’est dans ce contexte de rareté de billets de banque pour l’Etat que nous apprenons la tenue, en presence du chef de l’État, des 11e journées des communes du Niger, du 23 au 25 juin 2025. Un évènement qui, dit-on, va être couplé avec l’Assemblée Générale extraordinaire du Bureau exécutif national des municipalités du Niger (BEN/AMN). S’il est vrai que l’évènement sera honoré par la presence du chef de l’État, imaginez les montants qu’il faudra mobiliser pour ce déplacement, à un moment crucial où il est demandé à d’autres compatriotes de chercher l’argent pour payer salaires, pensions et pécules. Pire, les pécules de mai 2025 attendent d’être payés à ce jour. Est-ce indispensable que le chef de l’État soit present à cet évènement ? S’il y assiste avec tout ce que cela représente en termes de dépenses publiques alors que l’Etat a d’énormes diffucltés à faire face à ses dépenses de souveraineté, ne parlons plus de gestion efficiente des ressources publiques et peut-être même de refondation. En attendant le 23 juin prochain pour être édifié, il faut reconnaître et admettre que face aux difficultés financières, le Cnsp n’a rien entrepris pour réduire le train de vie de l’État. Il y a non seulement trop de directions générales inutiles dans l’architecture administrative nigérienne, il y a aussi peu de rigueur dans la gestion des biens et ressources publiques. Un exemple d’inefficience : Pourquoi un pays comme le Niger aux ressources publiques limitées doit scinder l’ORTN en deux structures séparées (RTN et la Télé-Diffusion)? Pourquoi ne supprime-t-on pas toutes ces directions générales au sein des ministères uniquement créées pour caser des individus ? Pourquoi le Cnsp garde-til toutes ces sociétés d’État dans des bâtiments de location, parfois fabriqués pour ruiner l’État et s’enrichir ? N’est-ce pas le cas de l’OPVN, entre autres?

BONKANO (Le Canard en furie)