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La refondation de la république : L’indifférence totale de la classe politique Nigérienne

 Vraisemblablement, l’histoire est entrain de donner raison à tous ces analystes et autres observateurs avertis, qui pensent mordicus, que la classe politique Nigérienne est aveuglement obsédée par seulement, la conquête et l’exercice du pouvoir politique, pour défendre ses insatiables intérêts personnels au détriment, des ceux du peuple dont elle est pourtant issue, trahissant ainsi comme de tous temps, ses profondes aspirations en lui vendant des projets d’illusions , quémandant et obtenant ses voix par tous les moyens . Alors que depuis le 26 juillet 2023, les Nigériens de toutes les couches sociales sur l’étendue du territoire national, femmes hommes et enfants, jeunes et vieux, du citoyen le plus frustre au plus cossu, se sont mobilisés inséparables et unis sous le même parapluie ,pour s’affranchir du joug de l’impérialisme au nom de la souveraineté nationale, bravant parfois le froid, la pluie et le vent, constitués souvent en bouclier au rond point escadrille jusqu’au sacrifice suprême au nom d’une indépendance conquise et non concédée, La classe politique reste de plus en plus repliée sur elle-même, hostile au nouveau vent d’espoir qui souffle désormais sur le Niger. Les partis membres de l’opposition ont eu il est vrai, quelques maigres et sporadiques réactions louant au passage, le Cnsp pour avoir renversé le pouvoir despotique et irresponsable du Pnds et ses alliés, adversité oblige, lorsque le parti rose dans ses fausses prévisions et ses calculs ratés, est parti pour s’éterniser au pouvoir pour de bon. C’était pendant seulement les premières heures du coup d’Etat, dans la ferveur populaire, et pour avoir été probablement délivrés des griffes de quelques individus, qui ont pris en otage les rennes du pouvoir, au mépris du respect des règles démocratiques et de la logique des urnes. Il est tout aussi vrai, que même au sein du Pnds, des personnages clés comme Karidjo Mamadou ex ministre de la défense nationale, se sont dressés contre toute intervention miliaire au Niger tant souhaitée par certains de ses camarades en exils, qui refusent encore de se plier devant la réalité même têtue des faits, aussi dure et insupportable q’elle soit. On peut bien comprendre, l’hostilité de certains hommes politiques face à la marche pour la refondation, qui sont, soit pourchassés et traqués dans le cadre de la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, soit parce qu’il sont dans l’attente d’être à tout moment les hôtes, d’une Coldeff dépourvue de toute humanité ces derniers temps, dans l’accomplissement de sa mission.

Malgré tout, qui est - ce qui peut bien expliquer ce retranchement, ce « je m’enfoutisme » de la classe politique Nigérienne dans son ensemble, cette absence inexplicable dans les efforts de reconstruction de notre pays tant meurtrie des années durant avec la complicité de nos propres concitoyens et d’une partie la classe politique? Si le mobile de ce comportement incompatible d’avec les valeurs de civisme et de patriotisme, comme en pensent certains, s’explique parce qu’il y a manque d’un calendrier électoral brandit par le Cnsp qui rechigne encore à se prononcer sur la durée de la transition, la classe politique ne fait pas preuve de bon sens. En effet, le Niger compte près de 185 partis politiques dont les dirigeants pour la plupart sans travail, sans ambitions et projets de société, incapables pour l’écrasante majorité de remplir un poulailler de militants, ont fait de la politique une profession pour manger même de façon malhonnête même si le Niger va disparaître. Le cas de la MRN est un exemple illustratif. Alors ; il faut arrêter d’être égoïstes, de ruser avec un peuple qui avec ou sans le concours de la classe politique, a fait un choix ; Celui de prendre en main son propre destin.

Amadou Harouna (Le Monde d’Aujourd’hui)