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Audit des institutions et services de l’Etat : Pourquoi pas les universités publiques?

Universite Abdou MoumouniDepuis l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir, à la suite des évènements du 26 juillet 2023, des inspections d’Etat sont diligentées dans plusieurs institutions de la République, ministères, sociétés d’Etat…Ces inspections d’Etat visent plusieurs objectifs, dont le respect des biens publics, la moralisation de la vie publique, le retour à la bonne gouvernance. Ces actions de salut public, adossées aux rapports d’inspections d’Etat déjà existantes et combinées aux actions de salut public de la CoLDEFF, ont un rôle hautement pédagogique, en plus de rendre justice. Elles sont saluées par tous. Bien menées, ces actions amèneront les citoyens à avoir un rapport plus sain avec les biens publics qui sont sacrés et dont nul ne doit s’approprier pour satisfaire ses intérêts égoïstes et mesquins. En plus, la justice sera appliquée, le Niger et son peuple remis dans leurs droits. Cette justice, bien entendu, s’appliquera à tous. Tous les nigériens étant égaux devant la loi, ils sont tous également justiciables. C’est la raison pour laquelle aucune portion de l’Etat, aucun service public, puisque fonctionnant au moyen de fonds publics mis à sa disposition par l’Etat, ne doit échapper au contrôle et à l’audit de l’Etat. Il est ainsi des Universités publiques du pays. On le sait, les universités publiques jouent une fonction essentielle dans la société, en termes de formation des hauts cadres mais aussi de recherche scientifique. Elles sont chargées, entre autres, de ‘’former les cadres supérieurs à travers la formation initiale et la formation continue, ainsi que la préparation des jeunes à l’insertion dans la vie active ; contribuer à la recherche scientifique et à l’innovation au niveau national et international, pour le développement économique et social du pays’’. L’on sait également que les universités publiques fonctionnement avec des fonds dont une importante partie provient de l’Etat. Ces fonds sont gérés par lesdites universités elles-mêmes, en raison de l’autonomie de gestion dont elles jouissent et pour laquelle elles se sont battues.

S’agissant de cette autonomie, l’article 2 du décret n°2021-852/PRN/MES/R du O7 octobre 2021, portant création, missions et organisation des Universités publiques du Niger (UPN) stipule que ‘’les universités publiques du Niger (UPN) sont des Etablissements publics à caractère Scientifique, culturel, et Technique (EPSCT) dotés de la personnalité morale et de l’autonomie académique, scientifique, administrative et financière’’. Mais, il est important que les nigériens sachent ce qui est fait des fonds mis à la disposition de ces universités, ou du moins les résultats dans les domaines énergétique, agropastoral, alimentaire par exemple, puisque ce sont, pour la plupart, des fonds publics qui proviennent des ‘’dotations du budget de l’Etat, des fonds de concours de l’Etat, des collectivités publiques’’. Elles doivent donc être contrôlées, leur gestion auditée. L’article 73 du même décret précise que ‘’les UPN sont soumises au contrôle administratif et ou financier des services compétents de l’Etat’’. Et les ‘’comptes des UPN sont soumis au contrôle juridictionnel de la cour des comptes’’, article 74. Ces universités publiques, on le sait, sont appelées à former et à faire de la recherche. Ces recherches doivent impacter positivement la société entière dans les différents secteurs de sa vie, surtout dans ce contexte de refondation de l’Etat où les nigériens vont à la reconquête de leur indépendance et leur souveraineté. Ce qui implique nécessairement, au moins, l’indépendance énergétique et l’autosuffisance alimentaire, dans un pays où ce ne sont pas les matières premières qui manquent. Ce qui manque et qu’on cherche, ce sont des cerveaux et des esprits capables de transformer ces potentialités en vue de l’amélioration des conditions de vie des nigériens. Les subventions, relativement considérables, ainsi que les primes de recherche et autres frais d’études ne doivent pas être considérées comme de l’argent de poche ou de simples avantages liés au rang du statut d’enseignant- chercheur. Les universités publiques doivent donc rendre compte, en donnant l’exemple d’une gestion financière saine.

Bisso (Le Courrier)