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Interview du Président Djibrilla Baré Mainassara, Economiste et candidat à la dernière élection présidentielle au titre de l’UDFP SAWABA

Djibrilla Bare MainassaraSuite aux retraits des trois (3) Etats fondateurs de l’AES par un communiqué conjoint, ce dimanche 28 janvier 2024, pour annoncer le retrait sans délai des trois pays de la CEDEAO «en raison de l’attitude trouble de l’organisation communautaire». En tant que citoyen quelle est votre appréciation de la situation ?

J’ai décidé de garder le silence pour donner toutes ces chances à la transition que nous avons tous souhaité, mais sur votre insistance je vais livrer mon point de vue. v Je ne peux vous répondre sans vous demander de transmettre toute notre gratitude aux leaders du CNSP pour la libération de notre peuple au prix de leur vie. Tous ceux qui ont des proches parents militaires savent sue c’est une véritable libération. Qu’Allah SWT bénisse les membres du CNSP et tous ceux qui les ont aidé à libérer le peuple en dépit de la présence des troupes étrangères sur notre sol. Je l’ai déjà dit et je ne fais que le répéter. Les généraux Tiani, Mody et Toumba sont rentrés dans l’Histoire avec un grand H par la grande porte. Je l’ai dit et je le redis, c’est Dieu qui a sauvé le peuple béni du Niger à travers leurs personnes.

Certains Chefs d’Etat de la CEDEAO ont péché par excès de zèle pour satisfaire les désidératas d’une puissance étrangère en perte de vitesse dans nos pays du fait de la maladresse de ses dirigeants. Pourtant, les Etats Unis ont pu faire une bonne lecture de la situation et ajuster leur diplomatie. Ce qui n’a pas été le cas de nos cousins français. En fait la CEDEAO n’a pas donné à notre pays le choix de rester dans l’institution puisque demander aux dirigeants de libérer Bazoum et le laisser partir à l’étranger équivaudrait à leur demander de suicider politiquement et même physiquement. Les sanctions iniques et inhumaines prises contre notre pays sont illégales à tout point de vue.

 Les acteurs politiques refusent de s’exprimer sur la question. Qu’est-ce à dire ?
Je pense qu’ils le feront en temps opportun. Mais je ne vois pas quel leader peut contester cette décision de retrait de la CEDEAO des Etats AES au nom de nu respect de notre souveraineté. Parlant de la démocratie qu’on veut nous imposer par les bombes je rappelle toujours cette formule irremplaçable de Vincent Hugeux « Quand le ventre est vide, l’urne sonne creux.. les simulacres électoraux auxquels on assiste suffisent à relativiser la démocratisation réelle du continent africain...Ni le fichier électoral fantaisiste, ni la Commission électorale prétendument «indépendante» mais gravement vassalisée, ni le recours massif, par le sortant, à l›appareil étatique et à ses instruments, ni le harcèlement policier des opposants, ni la fraude, souvent grossière, ni la violence, parfois meurtrière. Ni bien sûr, les verdicts alambiqués de «missions d’observations» frileuses qui se bornent pour la plupart à observer un silence gêné et complice». Vous l’aurez compris, le jeu de la démocratisation pratiqué par nos pays au sein de la Cedeao au nom duquel au isole les Etats n’est qu’un poker menteur. Merci le CNSP et que Dieu qui est au contrôle guide vos pas. Un exemple récent vient de nous conforter dans notre position.

Si c’est au nom du fameux Protocole additionnel A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, notamment son article premier relatif à la convergence constitutionnelle qui stipule que « Toute accession au pouvoir doit se faire à travers des élections libres, honnêtes, et transparentes. » que la CEDEAO veut attaquer notre pays, elle ne tient malheureusement pas compte des tripatouillages constitutionnels qui ont des coups d’Etat civils dont constituent des accessions illégales au pouvoir au même titre que les coups d’Etat militaires. C’est ce hiatus qui fait le lit de cette incompréhension entre la CEDEAO et les peuples de la Sous-région. Les Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO restent toujours muets quand il s’agit d’évoquer le bien-être des populations qui est la finalité de la démocratie définie comme « le gouvernement par le peuple pour le peuple ». En treize (13) ans de régime de la Renaissance (2011-2023), le Niger a été classé dix l0 fois dernier au classement mondial de l’Indice de Développement Humain du PNUD et il est devenu premier exportateur mondial de mendiants. Je parie que si un seul mendiant français est enregistré au Niger ou au Burkina, le président Macron démissionnera immédiatement de ses charges présidentielles. Tout un chapitre sur la démocratie et la bonne gouvernance est consacré à la lutte contre la pauvreté qui n’intéresse pas du tout la conférence des Chefs d4Etat et de Gouvernements. Elle a tort.

Votre mot de la fin ?
Le CNSP doit prendre tout son temps pour mettre le Niger sur les rails du développement. Cinq ou dix 10 ans peu importe. Six 6 constitutions en 30 ans ça suffit. On ne veut pas d’une neuvième constitution.
Réalisée par O.C (L'Actualité)