Niger : l’interdiction de Starlink fragilise l’accès des étudiants à Internet
Au Niger, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) a interdit l’usage domestique de Starlink, le service Internet par satellite de SpaceX. Une décision qui bouleverse les habitudes d’une jeunesse étudiante déjà confrontée à des coûts élevés et à une faible qualité de connexion via les opérateurs traditionnels. (Source : DW).
Une jeunesse pénalisée
Pour de nombreux étudiants, Starlink représentait une bouée d’oxygène numérique. À l’Université de Niamey, certains y voyaient une solution abordable pour leurs recherches académiques, leurs travaux en ligne ou même pour créer des « wifi zones » à moindre coût. Désormais, ces alternatives disparaissent, et les étudiants doivent se tourner vers des offres locales jugées jusqu’à trente fois plus chères et moins performantes.
Un étudiant en droit souligne que cette interdiction risque de ralentir la production universitaire : « Avec les réseaux classiques, la connexion reste chère et peu accessible. Starlink permettait aux étudiants de rester connectés et d’explorer des ressources utiles à leurs recherches ».
Les autorités invoquent la régulation
L’ARCEP justifie cette interdiction par la nécessité de protéger le marché local et de faire respecter les textes en vigueur. Selon Tahirou Massaoudou, directeur des réseaux et communications, la prolifération de « wifi zones » illégales posait des risques de troubles publics et nuisait aux opérateurs en place. Le régulateur insiste cependant sur une volonté d’accompagnement, en ouvrant la voie à une éventuelle régularisation.
Entre régulation et fracture numérique
Si la mesure vise à encadrer l’utilisation des technologies satellitaires, elle soulève des interrogations sur l’équilibre entre souveraineté numérique et accès équitable à Internet. Pour les étudiants et les populations modestes, l’interdiction de Starlink est perçue comme un retour en arrière, réduisant leurs chances d’inclusion numérique et leur ouverture sur le monde.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)