Ramadan au Niger : anticipation, défis et conseils pour un jeûne serein
À quelques jours du début du mois de Ramadan, les Nigériens se préparent à entrer dans cette période de dévotion et de partage. Cependant, au-delà de la ferveur religieuse, cette période soulève également des préoccupations parfois d’ordre alimentaire et économique, notamment sur la consommation excessive de sucre, les habitudes alimentaires et la spéculation sur les prix des denrées de première nécessité.
Un mois de jeûne et de forte consommation
Le Ramadan est un moment où la spiritualité prend une place centrale dans la vie des fidèles. Cependant, cette période de privation diurne est souvent marquée par une surconsommation au moment de la rupture du jeûne.
Ramadan et spéculation des prix : une réalité préoccupante
Si le mois de Ramadan est une période de partage et de solidarité, il est aussi marqué par une flambée des prix des denrées alimentaires. Certains commerçants profitent de la forte demande pour augmenter leurs marges, mettant ainsi en difficulté les ménages déjà affectés par la hausse du coût de la vie.
Les produits les plus touchés par cette inflation sont les fruits, les légumes, le sucre et les farines alimentaires. Alors que les importations sont souvent mises en avant pour justifier ces hausses, il est fréquent de constater que même après une normalisation des conditions économiques, les prix ne redescendent pas.
Des initiatives de régulation ont parfois été mises en place par l’État, notamment des abattements fiscaux sur certaines denrées, mais ces efforts sont souvent détournés par certains opérateurs économiques qui stockent leurs marchandises pour les revendre plus cher une fois la période d’exemption fiscale terminée.
Un appel à la modération et à la solidarité
Loin d’être un mois d’excès, le Ramadan est avant tout un moment de purification et de discipline. Selon Oustaz Moustapha Ahoumadou, assistant technique au Conseil islamique du Niger, l’Islam prône la modération en toute chose, y compris dans l’alimentation. Citant le Coran, il rappelle : « Mangez et buvez, mais ne commettez pas d’excès, car Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès » (Sourate 7, verset 31).
Le gaspillage est également un point de vigilance. L’Islam recommande de consommer avec retenue et d’éviter le superflu. Le Prophète Mohamed (SAW) encourage ainsi à rompre le jeûne avec de l’eau et des dattes, des aliments simples et sains qui permettent de bien débuter la reprise alimentaire après une journée de jeûne.
Au-delà de l’alimentation, le Ramadan est aussi une période de générosité et de soutien aux plus démunis. La solidarité envers les personnes en difficulté fait partie des valeurs fondamentales de cette période, et chacun est invité à partager avec ceux qui en ont le plus besoin.
Un équilibre entre foi, santé et équité
Le Ramadan est une période qui transforme profondément le quotidien des Nigériens, influençant leur spiritualité, leur alimentation, et même l’économie. Il est essentiel d’adopter une alimentation équilibrée pour préserver sa santé, tout en luttant contre la spéculation et le gaspillage. En revenant à l’essence même de ce mois sacré – la modération, la générosité et la piété – chacun peut en tirer le meilleur bénéfice, aussi bien sur le plan spirituel que physique.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)