Ambassade d’Espagne au Niger : La mafia des vigiles pour escroquer les demandeurs de visas

La rupture brutale, inattendue mais nécessaire des relations diplomatiques qui liaient la France au Niger suite au mouvement souverainiste engagé par le peuple jaloux de son indépendance et du respect de sa dignité, a tout naturellement conduit à la fermeture des portes de l’ambassade de l’ancienne puissance coloniale. En tout état de cause, les visas s’obtiennent donc, dans les 29 pays qui forment l’espace schengen. Dés lors, les demandes de visas nombreuses et parfois incalculables pour ceux qui souhaitent séjourner en Europe, se font essentiellement à l’ambassade d’Espagne au Niger. Et c’est la foire aux hyènes pour les vigiles, qui usent et abusent de toutes les astuces inappropriées pour escroquer les gens. Ainsi, chargés de recevoir les dossiers des demandes de visas à l’entrée de l’ambassade, ce sont eux qui fixent les rendez-vous, et transmettent les dossiers à l’administration pour l’obtention éventuelle des visas. Forts de cette petite parcelle de responsabilité, ils bloquent volontairement et sciemment les dossiers à leur niveau pendant des semaines et des mois, avec la mauvaise foi de contraindre ceux qui ont exprimé le besoin, à donner de l’argent. La pression est moralement très forte et on ne peut que céder à leur chantage déguisé. Il en de même, pour ceux qui veulent un traitement de faveur dans les plus brefs délais et tout le monde en veut : Il faut donner de l’argent et ils n’ont même pas besoin par cette pratique malveillante, d’ouvrir la bouche pour en demander car, celui qui veut comprendre n’a qu’a comprendre, dans le cas contraire, tant pis, vous pouvez attendre aussi longtemps sans voir votre demande de visas transmise à l’administration et introduite dans le circuit. Ceux qui veulent avoir les visas dans les délais raisonnables, doivent faire des gestes et des propositions alléchantes. Les témoignages des victimes sont poignants et se répandent comme une traînée de poudre dans la rue, à l’insu du diplomate espagnol qui ne pouvait certainement pas toléré à ce que le nom de sa représentation, soit souillé par des individus, qui pensent et c’est une règle, que la chèvre ne mange que là où elle est attachée. Ainsi, un agent de l’Etat muni de son passe port de service et d’un ordre de mission voulant se rendre dans un pays en Europe, déplore avoir glissé 20000fcfa aux vigiles avant qu’ils n’introduisent son dossier et aussitôt, il avait eu son visas. Un autre qui n’a pas bien compris au début comment les choses fonctionnent, avait perdu beaucoup de temps, d’énergie et de carburant sur les distances qu’il parcourt à longueur de journée de son domicile ou de son service, à l’ambassade d’Espagne. Informé plus tard de la mafia, il était obligé de mettre la main à la poche pour enfin voir un des vigiles résoudre son problème à la vitesse de l’éclair. Ce sont là, des agents chargés d’assurer la sécurité des lieux, certainement bien payés à la fin du mois et sans arriérés de salaire, qui causent du tort à leur employeur et aux honnêtes gens, oubliant que tôt ou tard, ses arnaques finiront par se faire savoir, parce que les victimes gagnés par l’inquiétude et les désagréments, vont dénoncer ces comportements moralement condamnables et inadmissibles. Cette escroquerie bien organisée mais mal réfléchie, ne peut être envisageable, qui peut même oser cela à l’ambassade des USA, s’indigne une des victimes déçue par le comportement indécent de ces vigiles. Cependant, la question à laquelle il est difficile de repondre est celle de savoir, s’ils agissent seuls ou s’ils bénéficient d’une complicité pour se faire autant d’argent sur le dos des demandeurs de visas ? Face à cette situation gravissime, l’ambassadeur espagnol doit prendre toute la mesure de ses responsabilités et mettre fin à cette pratique criarde, mettre de l’ordre dans sa maison. Des gens se font de l’argent par des moyens détournés, c’est peut être bien pour eux, mais ils n’ont pas le droit de mettre exprès, les demandeurs de visas dans des situations, qui obligent le recours à la corruption.
Amadou Harouna (Le Canard en Furie)