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La morgue de Niamey : Entre deuil et affairisme

La morgue de l’Hôpital de Niamey, construite dans le cadre des actions de bienfaisance par des opérateurs privés, traverse, ces derniers temps, une situation critique. Une situation déplorable dans sa gestion qui heurte la morale et les enseignements religieux, notamment dans la conduite des toilettes mortuaires. Du reste, c’est une véritable pagaille qui règne aujourd’hui à la morgue de Niamey, une pagaille accompagnée d’un manque crucial des objets usuels destinés aux toilettes funéraires. Ce manque serait consécutif, selon des sources crédibles, au comportement de certains responsables qui s’adonneraient au détournement des matériels et autres dons faits par des personnes morales et physiques pour soutenir et encourager le personnel qui y travaille. Des agents dont la plupart reste sans revenus. Pour la résolution des problèmes auxquels la morgue est confrontée, des réflexions ont été menées pour la création d’un guichet de perception pour les casiers à l’image des tickets d’entrée à l’Hôpital de Niamey fixés à deux (2) mille francs. Mais, cette proposition a été balayée d’un revers de main avec la complicité de certains responsables de la ville de Niamey qui pensent que ça va sonner la fin de leurs affaires. Pour dire qu’il faut sauver la morgue des griffes de certains agents de l’Etat véreux et de moralité douteuse qui cherchent à s’enrichir du deuil et de la douleur des familles endeuillées. Construit et équipé par le général Baré jusqu’à sa mort, ‘’Guidan Sutura’’ a connu des péripéties et des situations difficiles. Pour le faire fonctionner, des initiatives louables ont été prises. Ainsi, Yahaya Baré, de son vivant Président de la communauté urbaine de Niamey, avait écrit à toutes les associations islamiques pour demander leurs contributions pour une meilleure gestion de la maison commune. L’ANASI a répondu favorablement à cette demande en faisant contribuer toutes les Makaranta et en recrutant en son sein des femmes et hommes volontaires chargés de faire les toilettes funéraires. Et le directeur général de l’Hôpital, M. Sabo, a décidé de donner une ristourne qui s’élevait à environ 29 000F aux volontaires. A son arrivée, à la tête de la mairie centrale, Hassane Seydou, à l’issue des négociations avec les responsables de l’ANASI, met sous contrat les agents de la morgue avec une rémunération de 80 000F par mois. Après le départ de Hassane Seydou, les contrats ont été suspendus par Moctar Mamoudou, nouveau locateur de la mairie centrale qui met les agents en statut de temporaire avec une rémunération de 20 000F.

Aujourd’hui, la situation des agents de la morgue et du cimentière ne fait que se détériorer. La mairie n’apporte rien comme solution à leur situation. Seul l’agent détaché à la morgue par l’Hôpital et ses complices tapis dans des bureaux à la marie se la coulent avec les dons et legs faits, notamment dans l’anonymat, à la morgue. C’est donc pour parer à cette situation déplorable qu’il a été pensé à l’affectation d’un agent percepteur à la morgue. En somme, la gestion de la morgue de Niamey a besoin d’une reforme qui prendra en compte la situation des agents et l’installation de caméras de surveillance. Aussi, un appel est lancé aux bonnes volontés et aux associations caritatives pour aider ce terminal qu’est la morgue. Ne frauderait-il pas également lancer un appel dans ce sens au Président de la République ? Nous y reviendrons !

LBKY