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Inayatoulaye Abdou Seyni, Officier de Police : Parcours d’une femme qui aide à réprimer les crimes

La Police nationale, outre des hommes de valeur, produit également des femmes de valeur. L’exemple de l’Officier de Police Inayatoulaye Abdou Seyni,  du haut de ses 18 années d’expérience  au service du  pays au sein de la Police nationale, illustre à suffisance cette assertion. Elle est un modèle, un exemple de persévérance et de dévouement. Ce sont ces caractéristiques que portent fièrement la femme nigérienne. Actuellement Cheffe du Service Toxicologie-Stupéfiants au Laboratoire de la Police Scientifique de la Direction de la Police Technique et Scientifique, celle qui a commencé par le grade le plus bas de la Police nationale, celui de Gardien de la Paix, a bataillé dur pour être l’Officier respecté et respectable qu’elle est devenue.

«Ce choix, je l’ai fait très jeune car j’étais tout simplement fascinée par le port de la tenue», confie-t-elle à l’équipe de l’Office national d’édition et de presse (ONEP). Déjà enfant, elle savait que son destin était de combattre l’injustice et d’aider à l’instauration d’une société juste et équitable. Cette mission qu’elle s’était auto-assignée, Inayatoulaye Abdou Seyni était impatiente de l’accomplir au plus tôt. D’où sa décision assumée d’interrompre sa scolarité pour rejoindre les rangs de la Police nationale en commençant au plus bas de l’échelle.

A son intégration, elle est envoyée à la Direction de la Police de la ville de Niamey (DPVN) où elle a servi successivement au sein de l’Unité de la Police routière et au Service constat des accidents de la circulation routière. C’est à ce moment que la Gardienne de la Paix Inayatoulaye Abdou Seyni passe haut la main le concours professionnel des inspecteurs de police et retourne à l’Ecole nationale de la police. A sa sortie de l’école, elle rejoint le Service de la police judiciaire et administrative (SPJA) avec à son actif deux passages au SPJA de Niamey et un passage au SPJA de Zinder.

Finalement la recherche continue du savoir et l’acharnement au travail d’Inayatoulaye Abdou Seyni, Inspectrice de Police à l’époque, l’amenait à servir au sein de la Police de l’air, à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey. Ce passage fut extrêmement bref car, la volonté de poursuivre des études utiles pour la Police Nationale finit une fois encore de porter ses fruits. Elle repart en formation, cette fois-ci à l’Ecole Nationale Supérieure de Police de Cannes-Ecluse, en France, et porte, à son retour, le grade mérité d’Officier de Police (OP), son grade actuel.

Au Laboratoire de la Police Scientifique de la Direction de la Police Technique et Scientifique où elle sert depuis 3 ans, la cheffe de service, l’Officier de Police Inayatoulaye Abdou Seyni, et son équipe mixte, contribuent quotidiennement à l’élucidation des enquêtes judiciaires et permettent à la vérité de se manifester grâce à l’établissement de preuves matérielles irréfutables qui doivent prévaloir au 21ème siècle. Elle déclare n’avoir rien à regretter de sa décision de s’engager à la Police nationale et apprécie même le soutien de la hiérarchie pour le développement du capital humain des policiers.

Son travail au laboratoire consiste, d’une part, à la gestion de scènes de crime, c’est-à-dire effectuer des constatations techniques qui vont de la prise en compte de la scène au prélèvement et conditionnement des traces et indices pour une éventuelle exploitation en laboratoire, en passant par la recherche et la matérialisation des traces et indices et la fixation des lieux. D’autre part, elle effectue l’analyse de substances suspectes, notamment dans le domaine de la toxicologie et des stupéfiants. «J’exécute toutes ces tâches sur réquisition des Officiers de Police Judiciaire ou ordonnance de commission d’expert des juges d’instruction», explique-t-elle.

Mariée et mère de 4 enfants, l’Officier de Police Inayatoulaye Abdou Seyni surmonte les difficultés qui se présentent à elle, ce qui lui a permis de concilier sa vie sociale avec sa vie professionnelle, malgré certaines pesanteurs sociales. «Mon opinion, c’est que la femme nigérienne, et la femme FDS en particulier, a déjà apporté la preuve de sa compétence. Pour encore plus émerger, nous avons simplement besoin du soutien et de la compréhension des compagnons de vie que sont nos époux», estime-t-elle.

L’OP Inayatoulaye Abdou Seyni affirme n’avoir aucun complexe dans son travail car le regard des hommes envers les femmes a positivement évolué au sein des corps habillés. «Le genre du donneur d’ordre n’est pas un facteur décisif pour se faire obéir par un subordonné. C’est plutôt l’indiscipline rampante dans la jeunesse qui constitue une préoccupation autant pour les hommes que pour les femmes», ajoute-t-elle. Ce rapport harmonieux avec sa hiérarchie et ses subordonnés lui permet de dispenser des cours de police technique et scientifique, de police de proximité et de toxicologie aux stagiaires et élèves de la Police Nationale.

Selon elle, le personnel féminin au sein de la Police nationale n’a aucune raison d’avoir des complexes d’infériorité, ni même de baisser les bras face à ses collègues hommes car, poursuit-elle, seul le bagage intellectuel doit faire la différence et cette compétence n’est pas liée au sexe. «Je conseillerai aux femmes de se faire un solide bagage intellectuel avant d’envisager une carrière sous le drapeau car la femme ne doit plus être cantonnée aux emplois subalternes. Le Niger a besoin de leadership féminin pour une représentativité effective de la gent féminine, en tant que frange majoritaire de la population nigérienne», a-t-elle relevé.

Par Souleymane Yahaya(onep)

Source : http://lesahel.org/